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Le lycée Toussaint Louverture, cinq ans après le séisme, fait peau neuve

lundi 19 octobre 2015

Près de six ans après avoir été détruit par le séisme dévastateur de janvier 2010, le lycée Toussaint Louverture, fort de ses 40 salles de classe, est désormais à même d’accueillir ses potaches dans un local flambant neuf, moderne et parasismique.

Il a fallu moins de trois ans à la firme IBT pour remettre ces travaux, quoique ceux-ci ne soient pas encore complètement achevés. Il reste la bibliothèque, deux autres laboratoires… à construire. Mais le gros a été fait : les élèves du lycée Toussaint Louverture – lequel a formé nombre de générations de cadres pour le pays –, peuvent dire adieu aux abris provisoires, aux bruits retentissants de la rue Saint-Honoré. Avec, entre autres, 40 salles de classe, deux salles d’informatique, un Tableau numérique interactif (TMI), deux salles d’infirmerie, le lycée entre du coup dans le concept « lycée 2.0 » du MENFP qui est en droite ligne des « réformes enclenchées pour remodeler le système éducatif ». Erigé sur 8 400 m2, ce lycée fondé par le président Dumarsais Estimé en 1946, est le 2e du genre après le lycée Alexandre Pétion inauguré la semaine écoulée. Sa construction respecte l’architecture initiale. Le Premier ministre Évans Paul, parlant d’un lycée « au nom prestigieux », du « génial précurseur de l’Indépendance », indique que ce souci de confort répond à la nécessité de réformer le système éducatif dans tous ses compartiments. Rappelant que 68 promotions sont déjà sorites du lycée, le locataire de la Primature a fait ressortir la nécessité que de nouvelles élites émergent à travers le pays pour la création de richesses. « Tout cela passe par l’école, par une formation de qualité. » « Le problème du pays est un problème d’homme », soutient le président de la République Michel Martelly. Sous les yeux attentifs des parents, des élèves et des grands commis de l’État, ce dernier, à qui une plaque d’honneur a été offerte par la direction du lycée pour avoir « tenu à cœur la question de l’éducation », croit, comme Nesmy Manigat avant lui, qu’il faut bâtir une société pour les défis à venir. « Les jeunes sont l’espoir du pays. Il faut leur paver la voie à suivre. » Dans un discours improvisé, puisqu’il n’a pas jugé bon de lire celui que ses collaborateurs ont laborieusement préparé, Martelly affirme que les jeunes ont besoin de repères. « Mais ils ne peuvent pas servir de modèles, ceux qui parlent plus fort, ceux qui font du bruit », a-t-il indiqué, comme un tacle à l’opposition. À ceux qui claironnent qu’il n’y a que de l’immobilisme derrière les tôles rouges, « voilà le résultat », balance Martelly. Sur notre pays, en proie à tous les maux, il a au passage fait sienne la vielle logique « Nou tout koupab ». « Personne n’est innocent, sauf les jeunes. Même moi je ne le suis pas », dit-il, toujours aussi hilarant. « Seule la jeunesse est innocente. » Quelques minutes auparavant, le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Nesmy Manigat, a expliqué que ce n’ « est pas seulement le bâtiment qui est construit, mais plutôt une école d’un autre qualité qu’on est en train d’ériger », comme pour faire l’apologie du nouveau concept « lycée 2.0 ». Le lycée, muni également d’un terrain de football de 836 m2, de toilettes confortables et d’une classe numérique mobile, a reçu 700 tablettes. Celles-ci, dotées d’un logiciel de gestion scolaire, contiennent tous les programmes, tous les horaires des cours, les listes d’élèves… « C’est un programme qui exige que même le directeur et les enseignants retournent à l’école », a souligné Nesmy Manigat, dans la cour du lycée (capable d’accueillir 2 500 élèves) qui va fêter ses 70 ans l’année prochaine. Et d’ajouter : « Il faut donner le savoir aux élèves pour qu’ils soient les artisans de la construction d’un autre savoir. » « C’est un signal qu’on envoie aux bailleurs qui aimeraient construire des écoles publiques pour le pays », a dit Ralphson Pierre, coordonnateur de l’Unité de technologie, d’information, communication et en éducation (UTICE). Il croit que le mobilier scolaire constitue une étape importante dans le processus de réforme de l’éducation. Le lycée Toussaint Louverture, dont le coût de construction avoisine les 7 000 000 USD, a connu 15 directeurs. Rodrigue Duverger, le dernier en date, promet de faire une bonne gestion des nouveaux locaux. Sur presque tous les murs de ceux-ci, des tableaux d’affichage frappent déjà la curiosité des élèves sur la nécessité de garder propre leur école, leur patrimoine…
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