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La masturbation est-elle dangereuse ?

mardi 13 octobre 2015

Longtemps considérée comme la mère de tous les vices, la masturbation a du mal à se défaire de cette mauvaise réputation. Plus taboue encore que chez les hommes, la masturbation féminine est rarement reconnue. Pourtant, certains psychanalystes estiment aujourd\’hui que, la découverte du corps, elle peut être une activité érotique à part entière. Histoire d\’une peur Jusqu\’au XVIIIe siècle, on explique toujours le fonctionnement du corps comme les Grecs : le corps humain contient quatre liquides - le sang, le phlegme (liquide plus ou moins clair que l\’on voit en se mouchant), la bile jaune (dans certains vomissements) et la bile noire. La santé existe quand ces quatre liquides sont équilibrés en volume et à leur place. La maladie vient de l\’insuffisance ou de l\’excès de l\’un au moins d\’entre eux, ou de sa stagnation dans une des parties du corps (oedème). En vertu de ces croyances, la masturbation est considérée comme dangereuse pour la santé. Le sperme de l\’homme et le liquide émis par les femmes sont considérés comme venant du sang par élaboration physique et chimique, et une éjaculation équivaudrait à une perte d\’un quart de litre de sang. Cette croyance des anciens toujours vivace au Moyen- Age implique que perdre trop de sperme, c\’est perdre du sang, donc s\’affaiblir et risquer la maladie, voire la mort. Mais le problème ne concerne que les adultes, surtout mariés. Les jeunes sont censés émettre seulement un liquide imparfait, donc ils ne risquent pas grand-chose à son émission. Au Moyen- Age, les enfants et les adolescents pourront se caresser sans qu\’il n\’y ait intervention. Au XVIIIe siècle encore, les adultes ne se préoccupent pas de ces jeux d\’enfants, même s\’ils ont lieu sous leurs yeux, dans la salle commune, ou autour du poêle, à l\’école. La répression de la masturbation Aux XVIIIe et XIXe siècles, on se focalisera de plus en plus sur cette dépense \"gratuite\" d\’une énergie vitale dont le capital nous est compté. Courir le risque d\’être malade ne se justifie que par une raison impérieuse : avoir un enfant, répètent les moralistes. Elle ne peut être excusée par la seule volonté d\’éprouver du plaisir. C\’est là la seule raison de la montée des interdits sur la masturbation. Cette obsession de la masturbation aura des effets pervers. La source de tous les maux Les médecins affirment alors que ce sont les pratiques de masturbation qui sont la cause des nombreuses maladies inexpliquées. Ils lui attribueront ainsi abusivement de multiples maladies nerveuses, des maladies sexuellement transmissibles, dont la syphilis, ainsi que des cancers. Sans compter la surdité. Ils terrorisent ainsi les adolescents, et préconisent des méthodes pour les contraindre à la chasteté : port de moufles la nuit, bras attachés pendant le sommeil, combinaisons entravant les mouvements et empêchant les contacts génitaux, excision ou brûlure du clitoris pour les fillettes, appareils pour bloquer les érections nocturnes pour les garçons. Tout cela jusque dans les années 30... C\’est la violence et les excès de cette lutte toute récente contre la masturbation qui expliquent les idées négatives qui survivent encore aujourd\’hui. Quelques idées et réflexion sur la masturbation. Les médecins et philosophes du siècle des lumières (à part certains cyniques qui se masturbaient en public) la comparaient au narcissisme ou prétextaient que des éjaculations trop fréquentes « asséchaient » le corps et lui faisaient perdre son énergie, ce qui aurait eu pour effet de rendre le sujet amorphe (le français populaire garde une trace de la réputation d\’apathie générale attachée aux masturbateurs : le terme de branleur a en effet le sens de fainéant). On sait cependant aujourd\’hui qu\’il n\’en est rien. En France et au Québec, certains disaient que la masturbation rendait sourd. Aux États-Unis, on disait qu\’elle rendait aveugle. Aux États-Unis, au XIXe siècle, on a promu l\’idée que la masturbation était dangereuse, mais que la circoncision permettait de la limiter. Certains prétendaient qu\’elle la rend moins agréable ou alors plus difficile. C\’était la raison initiale du développement massif de la circoncision des enfants aux États-Unis. En ce qui concerne les petites filles, on a parfois pratiqué l\’excision du clitoris ou du moins de son capuchon. Diogène de Sinope, pour sa part, se masturbait en public (« prendre son petit déjeuner »), et lorsqu\’on lui en faisait la remarque, se contentait de répondre qu\’il eût souhaité que la soif et la faim puissent se satisfaire elles aussi de manière aussi simple. Woody Allen, quant à lui, explique que s\’il fait bien l\’amour, c\’est parce qu\’il s\’est longtemps entraîné tout seul. Dans le film Annie Hall (1977), il dit aussi dans une réplique à Diane Keaton : Ne critiquez pas la masturbation, c\’est faire l\’amour avec quelqu\’un que j\’aime (don\’t knock masturbation, it\’s sex with someone I love). Suivant les nouvelles découvertes, la masturbation serait en fait bénéfique. Non seulement elle nous permet de nous connaître plus intimement, mais en Haïti quand elle est faite à deux, elle est préférable à la pénétration suivant plusieurs avis féminin. En outre, suivant certains spécialistes, elle préviendrait le cancer de la prostate et serait une alternative au préservatif pour éviter SIDA et grossesses non désirées ; mieux, elle serait un traitement efficace pour les éjaculations précoces (le fameux bonjou pwèl).
Alors messieurs ayez votre plaisir en mains et vous mesdames au bout des doigts !
- compilations et recherches Dr Philippe DESMANGLES pdesmangles@yahoo.fr


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