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Nouvelle tuerie aux États-Unis : la rage d’Obama

vendredi 2 octobre 2015

Le président américain a exhorté ses concitoyens à faire pression sur la classe politique pour obtenir une nouvelle législation sur les armes.
Source AFP

Ému et en colère. Quelques heures après une fusillade meurtrière qui a fait dix morts dans une université de l’Oregon, Barack Obama a dit son exaspération - et son impuissance - face à des drames qui rythment l’actualité américaine. "Il y a encore eu une fusillade en Amérique. (...) Mais nos pensées et nos prières ne suffisent pas", a-t-il lancé depuis la salle de presse de la Maison-Blanche, réclamant, comme il l’a déjà fait à d’innombrables reprises depuis son arrivée au pouvoir en 2009, une évolution de la loi pour mieux encadrer l’utilisation des armes individuelles. "D’une certaine manière, cela est devenu une routine", a-t-il ajouté, déplorant la paralysie du Congrès sur ce thème.

"La couverture médiatique est devenue une routine. Ma réponse ici au podium a fini par devenir une routine. Et la réponse de ceux qui s’opposent à toute loi de bon sens sur les armes est - elle aussi - devenue une routine. Et, bien sûr, c’est également une routine que quelqu’un, quelque part, dise qu’Obama cherche à politiser ce dossier", a-t-il ironisé, demandant aux médias de mettre les faits en lumière, de comparer le nombre de personnes tuées dans des attaques terroristes au cours de la décennie écoulée au nombre de personnes tuées par la violence par arme. Lorsqu’en décembre 2012 26 personnes, dont 20 enfants âgés de 5 à 10 ans, ont trouvé la mort dans une école de Newtown (Connecticut), dans l’un des pires carnages jamais commis dans un établissement scolaire, le débat avait semblé, un temps, prendre une tournure différente. L’Amérique était sous le choc. Barack Obama chargeait son vice-président Joe Biden, fin connaisseur des arcanes du Congrès, de faire bouger les lignes.

Frustration

À peine quatre mois plus tard, pourtant, les élus sonnaient le glas d’une véritable réforme. Rejetant une loi qui aurait rendu obligatoires les vérifications d’antécédents judiciaires et psychiatriques avant l’achat d’armes dans des salons spécialisés et sur Internet, les sénateurs infligeaient un camouflet au président qui avait investi un capital politique considérable sur ce dossier. Pointant du doigt le lobby des armes, Barack Obama dénonçait "un jour de honte pour Washington". Énumérant les drames qui provoquent régulièrement des évolutions législatives - accidents de la route, accidents industriels, désastres naturels -, Barack Obama a dit jeudi soir - une nouvelle fois, avec une formulation différente - sa frustration face au traitement de la question des armes dans son pays.

"L’idée selon laquelle la violence par les armes serait d’une nature différente, que notre liberté et notre Constitution nous empêcheraient de légiférer, même modestement, sur la façon dont nous utilisons ces armes meurtrières (...), cela n’a aucun sens !" a-t-il lancé. Les États-Unis sont le pays développé avec le taux le plus élevé d’armes à feu par habitant avec près de 89 armes pour 100 personnes, sans compter l’armement policier et militaire. Prenant les Américains à partie, Barack Obama a appelé ces derniers à demander des comptes à leurs élus sur ce thème. "Ce soir, je veux demander aux Américains de réfléchir à ce qu’ils peuvent faire pour que notre gouvernement fasse évoluer la loi. Pour sauver des vies. Et laisser les jeunes grandir."


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