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Une météorite et des éruptions volcaniques ont mis fin aux dinosaures

vendredi 2 octobre 2015

La chute d’une énorme météorite il y a 66 millions d’années n’a pas causé seule l’extinction massive de la vie sur Terre, dont celle des dinosaures : d’importantes éruptions volcaniques liées à cet impact y ont également participé, ont déterminé des géologues américains.

De nouvelles analyses et mesures de l’activité des volcans dans ce qui est aujourd’hui l’Inde indiquent une très forte augmentation des éruptions sur le plateau du Deccan dans les 50.000 ans qui ont suivi l’impact de l’astéroïde.

Depuis 35 ans, la majorité des paléontologistes attribuent la disparition des dinosaures et de nombreuses autres espèces à la fin du Crétacé à une météorite géante qui a creusé un cratère de 180 km de diamètre, à Chicxulub, dans le Yucatan au Mexique envoyant des nuages de poussière dans l’atmosphère qui ont bouleversé le climat.

Mais des géologues ont aussi avancé la thèse selon laquelle des énormes éruptions volcaniques survenues en Inde, sur les plateaux basaltiques du Deccan avant et après l ?impact de l ?astéroïde ont été la véritable cause de cette extinction, jugeant les effets du choc de la météorite négligeable dans cet événement.

Ces nouvelles données semblent réconcilier les deux hypothèses en montrant clairement selon ces chercheurs que les coulées de laves basaltiques du Deccan ont vu leur flot doubler dans les 50.000 ans qui ont suivi la chute de l’astéroïde ou d’une comète dans le Yucatan.

L’impact ainsi que l’activité volcanique plus intense auraient recouvert la planète de poussière et d’émanations toxiques qui ont fortement modifié le climat terrestre et provoqué la fin de nombreuses espèces animales et végétales.

- ’un demi million d’années pour récupérer’ -

"Sur la base de notre datation des laves de Deccan, nous pouvons être assez certains que ce regain d’activité volcanique et l’impact de la météorite se sont produits dans une même période de 50.000 ans", souligne Paul Renne, professeur de géologie et de sciences planétaires à l’Université de Californie à Berkeley, le principal auteur de ces travaux.

"Il est de ce fait difficile de faire une distinction entre ces deux événements dans leur rôle dans l’extinction car les effets atmosphériques de ces deux phénomènes étaient clairement présents en même temps", explique-t-il.

Selon les géophysiciens, l’impact de la météorite géante a changé la "plomberie" des volcans ce qui a profondément modifié la chimie et la fréquence des éruptions qui ont duré très longtemps, retardant ainsi la ré-émergence de la vie animale et végétale pendant 500.000 ans comme en témoigne l’absence de fossiles datant de cette période d’un grand nombre d’animaux terrestres et de petites créatures marines.

"La biodiversité dans les océans a mis environ un demi million d’années pour vraiment récupérer après l’extinction ce qui correspond à la durée de la période pendant laquelle l’activité volcanique s’était intensifiée", conclut le professeur Renne.

"Le scénario que nous suggérons selon lequel l’impact de la météorite a provoqué une plus grande intensité de l’activité volcanique permet de réconcilier ce qui paraissait jusqu’alors être une coïncidence incroyable", pointe pour sa part Mark Richards, professeur de géophysique à l’Université de Californie à Berkeley, un des principaux co-auteurs de cette recherche. Il avait été le premier a proposé cette hypothèse.

Le fait que ces deux événements se soient produits quasi simultanément et ne sont pas de toute évidence le fruit du hasard, élimine la thèse d’un séisme de grande ampleur qui se serait produit à proximité des volcans de Deccan et aurait provoqué ce fort regain d’activité volcanique, note le géologue.

Pour étayer leur thèse, ces chercheurs ont récolté en 2014 des échantillons de lave sur le plateau de Deccan, à l’est de Bombay. Ces prélèvements correspondent à des coulées de laves qui se sont produites près du début de l’extinction des dinosaures, plusieurs centaines de milliers d’années avant et près de sa fin, utilisant pour cette radio-datation de haute précision des isotopes de l’argon, un gaz inerte.


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