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Le congrès du parti travailliste s’ouvre à Brighton sur fond de divisions

dimanche 27 septembre 2015

Le congrès du Parti travailliste britannique s’est ouvert dimanche à Brighton dans un contexte de dissensions autour de sujets clés comme l’Europe, le nucléaire ou la Syrie qui devraient opposer le nouveau dirigeant du Labour Jeremy Corbyn à une partie du Labour.

Le nouveau patron de l’opposition, âgé de 66 ans et représentant de la ligne la plus à gauche du parti, doit désormais tenter d’unir le Labour après son élection surprise le 12 septembre, qui a laissé médusés les tenants centristes du Blairisme.

Le premier test devait porter sur le programme nucléaire Trident que Jeremy Corbyn, en tant que militant pacifiste, ne souhaite pas reconduire, contre l’avis d’un grand nombre de députés.

Interrogé dimanche matin par la BBC sur la question, il a répété son opposition à "ces armes de destruction massive".

Cependant le débat prévu à Brighton ne devrait finalement pas voir lieu, faute d’avoir réuni suffisamment de votes de militants.

Corbyn a toutefois minimisé les craintes d’une rupture sur ce sujet, jugeant que ce ne serait "pas un désastre" si deux positions opposées coexistaient au sein du Labour.

- "pas un grand orateur" -

Les travaillistes attendent également que Jeremy Corbyn, eurosceptique de longue date, expose sa position et celle du parti en prévision du référendum sur l’appartenance de la Grande Bretagne à l’Union européenne prévu d’ici à la fin de 2017. Et ce, même s’il a récemment déclaré qu’il comptait faire campagne en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’UE.

Les premières heures du congrès ont également été l’occasion pour de nouveaux membres du parti de goûter à l’ambiance. Jeremy Corbyn a chiffré le nombre de snouveaux adhérents à "150.000 depuis la réélection en mai du Premier ministre conservateur David Cameron" et à "60.000" depuis sa propre élection, il y a deux semaines.

Dès dimanche matin, Corbyn a dû défendre, lors de son interview à la BBC, sa décision d’inviter en 1984 au parlement des membres du Sinn Fein qui était alors l’aile politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA).

"Mon objectif était de dire que si nous voulons parvenir à un processus de paix, ça ne peut pas passer par des moyens militaires", a-t-il fait valoir.

En matière de politique étrangère, il a craint que la situation en Syrie ne dégénère en "une guerre par procuration" impliquant la Russie, appelant à "une solution politique" impliquant l’Iran.

L’hypothèse de frappes britanniques, comme celles que la France a annoncées dimanche, est un autre sujet de discorde au sein du Labour, nombre de députés travaillistes étant prêts, selon la presse, à voter en leur faveur si David Cameron ramène le sujet devant la Chambre des communes.

Au-delà des dissensions, tous les regards seront tournés vers Jeremy Corbyn lorsqu’il prononcera mardi, devant les adhérents, son discours qui promet d’être bien différent des convenances habituelles au Labour.

"Je ne vais pas exposer ma vie personnelle", a-t-il prévenu dans une interview au journal dominical The Observer, révélant qu’il ne monterait pas sur scène avec sa femme, comme le font tous les chefs de partis. Il ne compte pas non plus parler de son enfance dans ce discours qui devrait être beaucoup plus court qu’à l’accoutumée.

"Je doute qu’il soit impatient de prononcer son discours de dirigeant, ce n’est pas un grand orateur", a d’ores et déjà persiflé auprès de l’AFP John McTernan, ancien conseiller de Tony Blair.

Le parti a également annoncé dimanche que l’économiste français Thomas Piketty et le prix Nobel d’Economie américain Joseph Stiglitz feraient partie d’un comité consultatif sur l’économie qui conseillera Jeremy Corbyn.

"Il existe aujourd’hui une opportunité exceptionnelle pour le Labour de construire une nouvelle politique économique qui démontrera l’échec de l’austérité au Royaume-Uni et en Europe", a estimé Thomas Piketty dans un communiqué


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