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Espagne : arrestation des ravisseurs d’un Français, séquestré pendant deux mois

mardi 15 septembre 2015

Un riche Français a été séquestré pendant presque deux mois par plusieurs hommes, notamment à Marbella (sud de l’Espagne), une station balnéaire chic où se croisent les grandes fortunes et le milieu, a révélé mardi la police.

Il a finalement été libéré et ses ravisseurs interpellés, après l’avoir délesté de 1,3 million d’euros.

L’affaire a été dévoilée mardi par la police espagnole, un peu plus d’une semaine après son dénouement, dans la nuit du 6 au 7 septembre.

La police, qui travaillait sur l’affaire avec des gendarmes de la section de recherches de Toulouse (sud-ouest) et la police judiciaire de cette ville française a interpellé les ravisseurs, tous français, à San Pedro de Alcantara, petite localité dépendant de la commune de Marbella, en Andalousie.

L’alerte avait été donnée il y a un mois par les banques, à la suite d’"opérations bancaires qui étaient tout à fait atypiques", ont précisé les gendarmes français. L’enquête concernant l’enlèvement était menée sous la direction d’un juge d’instruction de la juridiction interrégionale spécialisée de Bordeaux (JIRS).

Les ravisseurs, des délinquants chevronnés âgés de 45 à 57 ans, ont "séquestré pendant presque deux mois un riche homme d’affaires français auquel ils ont extorqué les codes de ses cartes bancaires, le forçant à acquérir des biens pour ses ravisseurs, essentiellement de l’or", pour un montant évalué à 1,3 million d’euros, avait indiqué la police dans un communiqué.

Selon la police judiciaire de Toulouse, la priorité était d’"identifier l’intégralité de l’équipe". La police espagnole a évoqué quatre arrestations en Espagne et une en France, alors que les forces de l’ordre françaises ont parlé de trois arrestations en Espagne et une en France.

L’homme enlevé avait été libéré le 13 juillet, a précisé la police, mais restait surveillé à distance par ses ravisseurs à qui il devait verser 100.000 euros par semaine. "Il était terrorisé", selon un enquêteur.

La police française a précisé que la victime avait "subi un très fort traumatisme par cette séquestration d’une durée exceptionnelle".

Les ravisseurs étaient recherchés depuis le braquage d’une armurerie à Carmaux (sud-ouest de la France) le 19 mai, après lequel ils avaient blessé deux policiers dans leur fuite. Trois jours plus tard, le 22, ils avaient enlevé ce "riche entrepreneur". Après être passés au domicile de la victime pour récupérer ses codes de cartes bancaires, des "dispositifs informatiques et des vêtements", ils l’avaient emmené en Espagne, jusqu’à Platja d’Aro, près de Girona (nord-est), puis à Marbella.

Lors de sa détention à Platja d’Aro, dans son propre appartement, la victime a été enchaînée "dans un sous-sol pendant deux semaines" par ses ravisseurs. Ils l’avaient forcé à téléphoner à ses proches pour leur dire "qu’il allait parfaitement bien mais qu’il allait prendre quelques jours de vacances", a affirmé la police espagnole.

Par la suite, l’homme a été transporté vers un appartement loué à Marbella.

Les ravisseurs, âgés de 45 à 57 ans, s’étaient rencontrés en prison, où ils purgeaient des peines pour braquage ou homicide. Tous "avaient en commun d’avoir tiré au moins une fois sur un policier ou un gendarme", selon le rapport.

D’ailleurs, deux d’entre eux devraient être poursuivis pour tentative de meurtre sur l’un des deux agents de police qui avaient cherché à intervenir lorsqu’ils ont attaqué l’armurerie, selon des sources policières en France.

L’un d’entre eux, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, s’était évadé de prison.

Des armes blanches, des armes à feu, 56 lingots d’or et 90.000 euros en liquide ont été saisis dans l’appartement de Marbella, ont montré les forces de l’ordre dans une vidéo tournée pendant l’opération.

Du matériel informatique, destiné à "commettre de nouveaux braquages ou enlèvements", a également été retrouvé sur les lieux, selon le rapport.

Les malfaiteurs interpellés en Espagne seront extradés vers la France. A Madrid, l’ambassade de France n’a pas souhaité commenter l’affaire.


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