MosaikHub Magazine

Un natif d’Haïti considéré comme l’avenir d’un club de l’élite du foot français

lundi 14 septembre 2015

À l’essai, depuis le 8 décembre 2014 au sein de l’équipe de Troyes évoluant alors en Ligue 2 (France), Arcus Carlens, né à la Croix-des-Bouquets le 28 juin 1996 (19 ans), a paraphé en février 2015 un contrat d’un an et demi avec l’ESTAC. Depuis sa montée parmi l’élite du football français, l’ESTAC, en dépit de l’éloge fait par son entraîneur n’a toujours pas utilisé les services du talentueux défenseur central. Il a fallu attendre ce test match entre Red Star et Troyes, disputé le 4 septembre dernier pour voir à l’œuvre le joyau haïtien.

Il n’avait que 18 ans lorsqu’il a fait ses débuts à l’entraînement avec le groupe professionnel de l’équipe de Troyes. Barré en Ligue 1 par des joueurs talentueux et bourrés d’expériences, le prodige haïtien a dû attendre le 4 septembre pour disputer son premier match sous les couleurs de l’équipe de Troyes, entraînée par Jean-Marc Furlan. En effet, ce dernier, privé des internationaux et de Jonathan Martins-Pereira, a décidé de tester l’international haïtien Carlens Arcus sur le côté droit. Le Red Star, qui n’a pas encore gagné en championnat de Ligue 2, s’est imposé face à l’Estac en amical (2-0). Pour les Troyens, en recherche de confiance, c’est manqué. Contrairement à Quentin Othon, coupable d’une faute dans la surface, à l’origine d’un pénalty accordé à Red Star, on n’a rien reproché à Arcus Carlens. Ce dernier, considéré par ses pairs comme l’avenir de son club, a fait un match plein et il en a profité pour confirmer tout le bien qu’on pensait de lui. Jean-Marc Furlan est tombé sous le charme de ce garçon « mature, qui rayonne déjà à l’entraînement et prend de la place. À l’avenir, ce sera un vrai leader », estime le technicien aubois qui voit dans le jeune Haïtien : « Un compétiteur très efficace défensivement ». Défenseur central de formation, Arcus travaille avec le staff professionnel troyen sur plusieurs postes, latéral droit, latéral gauche, voire milieu défensif. Émerveillé devant la polyvalence d’Arcus, Jean-Marc Furlan a fait savoir : « Des garçons de ce niveau, depuis 1996, nous n’en avons pas, affirme l’entraîneur de l’Estac. Techniquement et offensivement, il possède une belle marge de progression. Mais comme avec Babacar (Gueye) ou Karim(Azamoum) l’an dernier, nous lui laisserons le temps de s’exprimer. » Les premiers pas de Carlens Âgé alors de 7 ans, comme tout jeune Haïtien, Arcus Carlens a fait ses débuts dans la rue. En 2010, il a pu intégrer l’ENTS (Ecole nationale des talents sportifs), créée par Evans Lescouflair, alors titulaire du MJSAC. Deux ans plus tard, Arcus a pris la route de Sao Paulo (Brésil) où il a appris le portugais. Au pays du roi Pelé, le jeune Haïtien avait porté les couleurs d’un club de D4, et il avait souvent joué avec les U-17 et parfois avec les U-19 de cette équipe. De retour au bercail, Arcus a signé pour une saison au Racing Club Haïtien avec la complicité de son entraîneur formateur Roberto Geffrard. Ce dernier faisait alors office d’entraîneur principal du vieux Lion. Cependant, il a dû laisser l’élite du football haïtien pour le Club Sportif Saint-Louis (D2). A ce sujet, Arcus a fait cette révélation : « Le président de Saint-Louis, Evans Lescouflair, l’ancien ministre, avait une stratégie. Il m’avait promis de tout faire pour m’envoyer en Europe. Mes parents et moi y avons vu une belle opportunité. » Après Haïti et le Brésil, Arcus avait effectué des essais en Espagne, avant de débarquer hiver 2014 en France. Au pays de Michel Platini, le prodige haïtien a été testé respectivement par Nancy, Bastia, Tours et Brest. « Tous les clubs étaient intéressés, a assuré Carlens. Mais seule l’Estac pouvait m’accueillir au centre de formation et me proposer un contrat. » Mais comment Arcus est-il arrivé à Troyes ? « Quand on a engagé Ben Saada, répond Furlan, son agent, Pierrick Antonetti, le fils de Frédéric, m’a parlé de ce jeune homme. Il m’a dit que Tours était intéressé par son profil et m’a conseillé de le voir ». Rapidement, lors de son essai, Arcus a montré « une force athlétique très importante, un gros volume de jeu. C’est un compétiteur, loue Jean-Marc Furlan. Arcus est très efficace défensivement, mais il doit encore progresser offensivement. » Au terme de la signature de son contrat de stagiaire, Arcus avait déclaré : « J’ai laissé mes amis et ma famille au pays, j’ai découvert ces derniers jours la neige, le froid ; je sais que j’ai encore besoin de progresser pour faire mes premiers pas avec les professionnels... Mais je suis venu à Troyes pour accomplir une mission. Tout le monde attend beaucoup de moi. Troyes, c’est désormais mon club de cœur, le club qui m’a fait confiance », a déclaré le joueur qui a fait ses débuts avec le groupe pro, vendredi 4 septembre face à Red Star en amical. L’ex-membre de la sélection haïtienne U-17 et U-20 avec Jean Wisner Dérival (disparu de la circulation) n’avait pas été appelé par Jérôme Velfert en août 2014 dans le groupe des U-20 devant disputer les éliminatoires de la Coupe du monde de la FIFA. Pas retenu non plus dans l’équipe olympique d’Haïti, voire la sélection nationale, Arcus Carlens souhaite marcher sur les pas de ses glorieux aînés, Jeff Louis (SM Caen), Romain Genevois (OGC Nice), ou encore Jean-Jacques Pierre (Paris FC).


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie