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Sida : les autotests en vente dès mardi en pharmacie

vendredi 2 octobre 2015

Un dispositif est prêt pour aider les patients à pratiquer cet examen et pour les orienter vers un traitement précoce si le résultat est positif.
Par Anne Jeanblanc

Initialement prévue à la fin 2014, puis au début de l’été 2015, la commercialisation des autotests de dépistage du sida commencera effectivement mardi 15 septembre. Ce temps aura notamment permis à l’ensemble des acteurs de santé de se former à la vente de ce produit bien particulier et à l’accompagnement des personnes qui vont choisir de l’utiliser seules, après l’avoir acheté en pharmacie ou sur le site internet d’une officine. Ajoutons que, d’ici à quelques mois, les associations habilitées comme les centres de dépistage anonyme et gratuit et l’association Aides devraient pouvoir le proposer gratuitement aux publics les plus vulnérables.

C’est en avril dernier que la société française AAZ a obtenu la norme CE pour son « Autotest VIH ». Un label nécessaire à la commercialisation en France et qui assure la conformité du produit avec les normes européennes. Vendu entre 25 et 28 euros, cet autotest permet, à partir d’une goutte de sang prélevée au bout du doigt, d’identifier en quinze minutes la présence ou non d’anticorps spécifiques témoignant de l’infection par le virus du sida.

Tout résultat positif doit être confirmé en laboratoire

Il est recommandé aux pharmaciens d’officine de recevoir les patients souhaitant acheter ce produit au sein d’un espace de confidentialité. Ils pourront alors leur donner des conseils concernant son utilisation et leur dispenser des informations sur les maladies sexuellement transmissibles. Surtout, ils devront systématiquement souligner que l’examen n’est pertinent que s’il intervient trois mois après la prise de risque, que les tests ne sont pas fiables à 100 % et que tout résultat positif doit être confirmé en laboratoire. Dernier point, ils devront remettre à la disposition des patients des collecteurs de boîtes à aiguilles pour y placer le test une fois celui-ci effectué, ces « déchets infectieux » ne devant pas être mis à la poubelle avec les ordures ménagères.

L’association Aides se félicite de l’arrivée de l’autotest, qui permettra de renforcer un peu plus l’accès aux personnes les plus exposées et de toucher de nouveaux publics, éloignés des associations ou des centres de dépistage classiques. « Lorsque vous avez 30 000 personnes en France qui ignorent être porteuses du virus, tout ce qui peut diversifier l’offre de dépistage est bon à prendre », note Aurélien Beaucamp, président d’Aides. D’autant plus que la lutte contre cette maladie est « entrée dans une nouvelle ère : celle de la perspective d’une fin de l’épidémie », grâce à une mise sous traitement précoce.

« Des traitements performants existent, un avenir aussi »

Pour aider les personnes qui vont parfois découvrir, seules, le résultat tant redouté, tout comme les professionnels de santé (médecins, sages-femmes, infirmiers), les travailleurs sociaux et les associations de patients, la Haute Autorité de santé (HAS) a diffusé, il y a quelques mois, des documents d’information sur les autotests du VIH et notamment un "questions-réponses" destiné en premier lieu aux pharmaciens.

De plus, une ligne d’écoute est assurée 24 heures sur 24 par Sida Info Service et les militants de AIDES sont présents partout en France pour accompagner les personnes dans leurs démarches de prise en charge. « Le message que nous souhaitons faire passer est clair, conclut Aurélien Beaucamp : n’ayez pas peur, dépistez-vous, choisissez le mode de dépistage qui vous convient et si jamais le résultat est positif, ne restez pas seuls avec cette nouvelle. Venez nous en parler, des traitements performants existent, un avenir aussi. Votre vie ne s’arrête pas là. »


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