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Sauver le processus, des candidats y croient encore

jeudi 10 septembre 2015

La campagne électorale pour la présidentielle est officiellement ouverte à partir du mercredi 9 septembre. Une campagne lancée au moment où la pression ne cesse de monter contre le Conseil électoral provisoire, critiqué par une bonne partie de la classe politique qui demande son départ. Ce qui n’empêche pas d’autres partis politiques de poursuivre la bataille électorale avec à l’horizon la présidentielle du 25 octobre prochain.

Alors que des candidats et des partis politiques réclament corps et âme l’annulation du scrutin du 9 août dernier et le départ du Conseil électoral provisoire, d’autres continuent de faire foi au processus et mettent le cap sur la présidentielle du 25 octobre prochain. C’est en ce sens que des candidats à la présidence ont lancé ce mercredi leur campagne électorale au moment où des partis politiques étaient dans les rues pour réclamer le départ du Conseil électoral provisoire. A Port-au-Prince ou dans d’autres régions du pays, des candidats à la présidence ont tout donné pour lancer officiellement leur campagne. Steeven Benoît avait rencontré la presse à l’occasion au Karibe Convention Center, les posters du candidat de l’Organisation du peuple en lutte Sauveur Pierre Etienne étaient visibles dans les rues de la capitale quelques heures après l’ouverture de la campagne. Clarens Renois du partir UNIR, et Jovenel Moïse, poulain du parti Tèt Kale, avaient pris rendez-vous à Dame-Marie, dans la Grand’Anse. Au moment où d’autres foulaient le macadam pour tenter de chambarder le processus électoral, ces derniers ont fait le choix des urnes. « Moi, je fais campagne, parce que je crois que c’est ce qui est bon pour le pays », a déclaré le candidat à la présidence Clarens Renois, contacté par le journal. « Je ne choisis pas de faire campagne parce que je suis certain de ma victoire, mais je crois qu’il faut des dirigeants légitimes pour prendre la direction de ce pays. C’est seulement à travers les élections qu’on peut résoudre les problèmes de ce pays. Aujourd’hui, Haïti ne peut se permettre d’aller vers la transition », a dit le leader du parti UNIR-Haïti, qui se démarque de ceux qui réclament l’annulation du processus électoral. L’OPL reste attachée à sa position de départ. « Nous ne sommes pas pour l’annulation des élections car ce qu’on a organisé le 9 août, ce n’était pas des élections mais un coup de force que nous condamnons », a lancé le coordonnateur et candidat à la présidence du parti, Sauveur Pierre Etienne. L’Organisation du peuple en lutte continue de réclamer du CEP l’expulsion des partis et candidats ayant fait l’usage de la violence durant le premier tour des législatives. « Si le CEP se montre incapable de prendre des sanctions, il va devoir partir, ainsi que l’équipe au pouvoir », a déclaré Sauveur Pierre Etienne, qui, pourtant, n’entend pas laisser la course. « Nous restons dans le processus électoral parce que nous ne pourrons pas protester auprès du CEP, appeler à des corrections si nous ne faisons pas partie du processus. Nous sommes dans le processus et nous y resterons même après un éventuel départ du Conseil électoral provisoire ». Le coordonnateur de l’OPL entend allier le dialogue et les protestations afin de pousser le Conseil électoral à porter les corrections nécessaires au processus. Steeven Benoît, candidat à la présidence du parti Conviction, est du nombre de ceux qui croient qu’il ne faut pas jeter le bébé et l’eau du bain. « Les élections, c’est le seul moyen de prendre le pouvoir démocratiquement, voilà pourquoi je suis pour la poursuite des élections et non pour le renvoi du Conseil électoral provisoire », a expliqué le sénateur Benoît. « Renvoyer le CEP peut déboucher sur une transition politique qui peut être pire que ce que nous avons là comme gouvernement », a poursuivi le candidat du parti Conviction. Sur le scrutin du 9 août, le sénateur Benoît demande au CEP de prendre des dispositions pour corriger ce qui n’a pas marché. Il a invité le Conseil à s’inspirer du rapport d’observation du RNDDH, de CNO et du CONANE pour cerner les irrégularités du dernier scrutin. Depuis le déroulement du premier tour des législatives, le 9 août écoulé, des partis politiques ne cessent de critiquer l’organisation des joutes entachées de nombreuses irrégularités. L’étau se resserre autour du Conseil électoral provisoire depuis la publication des résultats partiels du scrutin du 9 août. A côté du retrait de la plateforme VERITE du processus, des structures politiques appellent au renvoi pur et simple du Conseil électoral dirigé par Pierre-Louis Opont.
Louis-Joseph Olivier ljolivier@lenouvelliste.com


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