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Plus de 10.000 personnes manifestent en France pour l’accueil des réfugiés

dimanche 6 septembre 2015

"Pas en notre nom" : plus de 10.000 personnes se sont rassemblées samedi dans toute la France, et notamment à Paris, pour dénoncer les "politiques répressives" à l’encontre des migrants et soutenir les réfugiés en réponse à un appel citoyen lancé sur les réseaux sociaux.

Alors que, d’après un sondage publié mercredi, l’opinion publique reste majoritairement (56%) opposée à l’accueil de migrants et de réfugiés sur le territoire français, 8.500 personnes ont manifesté à Paris, selon la police, pour "dire non aux politiques migratoires répressives qui conduisent à la mort de milliers de personnes et oui à l’accueil", a expliqué à l’AFP l’un des organisateurs, l’auteur et réalisateur Raphaël Glucksmann.

Ce rassemblement, intitulé "Pas en notre nom - #RéfugiésMigrantsDignité", "est né d’une discussion sur Facebook, de gens qui ne se connaissaient pas et se demandaient comment faire pour exprimer quelque chose spontanément", a précisé le fils du philosophe André Glucksmann.

"Ouvrez les frontières !", "Droit d’asile pour toute personne persécutée", "Charlie, où es-tu ?" ou encore "L’accueil pour moi c’est oui", pouvait-on lire sur des pancartes arborées par les manifestants de tous âges et souvent venus en famille sur la place de la République. Certains brandissaient des drapeaux syriens, d’autres la photo du petit Aylan Kurdi, cet enfant syrien de trois ans retrouvé mort noyé sur une plage de Turquie, une image qui a suscité une grande émotion à travers le monde cette semaine.

"J’en ai marre que les gens aient peur", a témoigné une participante, Véronique Wattiaux, 60 ans. "La société c’est un brassage permanent. Je veux représenter les 44% qui sont pour l’accueil."

- Politiques discrets -

"Ces réfugiés qu’on assassine, c’est nos enfants qu’on sacrifie", a déclaré Bernard, 71 ans, qui portait une pancarte "papy en colère". "Il faut un changement total de vision. Il n’y a pas de Français, il n’y a pas d’étrangers, juste des êtres humains."

L’appel sur Facebook a été relayé par plusieurs associations, comme SOS Racisme ou la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra). Dans un communiqué, le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) a souligné samedi qu’"un million de migrants accueillis en Europe, c’est 0,2 % de la population européenne. C’est 120.000 pour la France".

Plusieurs responsables politiques de gauche étaient présents, notamment la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts Emmanuelle Cosse ou le député socialiste Jean-Marc Germain, mais ils ont adopté un profil bas, conformément à l’appel des organisateurs, opposés à toute récupération politique. Le Front de gauche, le Nouveau Parti anticapitaliste et le syndicat étudiant Unef étaient également présents.

Des initiatives similaires étaient organisées dans plusieurs autres villes. Ils étaient environ 600 à Toulouse, à défiler derrière une banderole "Refugees Welcome" (réfugiés bienvenus) en scandant "Accueil de tous les réfugiés", et une centaine à Lyon, principalement des militants du Réseau éducation sans frontières (RESF).

A Bordeaux, un demi-millier de personnes se sont réunies sur le parvis des droits de l’Homme, à l’appel du collectif "Pas en mon nom", mais aussi "La vague citoyenne". Brigitte Commard, membre de cet autre collectif citoyen, propose "que nos signataires aillent dans leurs mairies pour faire ouvrir un recensement des ressources de la commune en lieux et en personnes. L’idée est de donner un cadre citoyen à cet élan de solidarité et ne pas laisser les gens seuls face à leur envie d’aider".

A Nantes, quelques centaines de manifestants, selon les organisateurs, se sont rassemblées sur une place du centre-ville. A Strasbourg, 150 personnes, parmi lesquels une dizaine de réfugiés syriens, se sont réunies place Kléber.


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