MosaikHub Magazine

Merci les vieux !

mercredi 30 juillet 2014

Evidemment, la querelle n’est pas nouvelle. A son époque – et ça ne date pas d’hier –, Platon dénonçait déjà les tendances décadentes de la jeunesse. Car, on le sait bien, les jeunes se désintéressent de tout, ils squattent chez leurs parents, regardent avec dédain le cadre corseté du monde du travail, et pis : pas rebelles pour un sou, ils seraient même incapables de produire la moindre contre-culture, quand leurs parents – leurs grands-parents – en voulaient, eux, à la société entière. Un fléau, ces jeunes ? A moins d’inverser l’argument. De s’interroger sur ce quart de siècle qui vient de s’écouler, si riche en avancées technologiques, mais tellement révélateur de nos immobilismes.
Souvenez-vous de la Déclaration de Rio, adoptée lors du Sommet de la Terre de 1992 : aujourd’hui, notre maison continue de brûler, selon l’expression de Jacques Chirac, mais nous regardons toujours ailleurs. Quant au chômage, il reste un sujet de honte nationale, avec un demi-million de jeunes de moins de 25 ans à l’écart du marché du travail. La dette publique, elle, représentait en 1989 un fardeau de 6 000 euros par Français : depuis, cette charge a quintuplé, un drôle de cadeau quand on démarre dans la vie.
“Merci, les vieux !” pourraient dire les 16-24 ans. Ceux-là n’ont vécu ni la chute du mur de Berlin ni le printemps de la place Tian’anmen. Quand ils sont nés, les Rolling Stones entamaient (déjà) leur dernière tournée, Nelson Mandela était un homme libre. Ils font partie de la première génération connectée. Leurs aînés rêvaient d’hédonisme, eux vivent dans l’instantanéité virtuelle. Textos, vidéos, jeux, drague, boulot : leurs univers se déclinent en pixels. Mais, en fond d’écran, on retrouve chez eux une sacrée dose d’optimisme. Sans doute parce qu’ils savent que le monde leur appartient. A condition toutefois de savoir cliquer


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