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Triomphe, l’envers du décor

jeudi 3 septembre 2015

Les travaux de réaménagement du ciné théâtre Triomphe ont coûté quelque 7 millions de dollars américains, selon une source gouvernementale. La BRH, propriétaire du site, a avancé, fin 2014, 4.5 millions de la facture. Si des chefs sont « satisfaits à 95 % des gros œuvres », on compte désormais des « imperfections » liées à la nature des travaux et au finish approximatif de la firme Hadom

Presque un « must », plus qu’une vitrine, le ciné théâtre Triomphe a accueilli des artistes de partout dans la Caraïbe pendant Carifesta. Sans que cela fasse des vagues, on compte, au Triomphe, malgré « une satisfaction » par rapport aux gros œuvres » des « petites imperfections » dans le réaménagement de ce bâtiment par Hadom, une compagnie dont la majorité des actions appartiennent à l’homme d’affaires controversé et ex-sénateur dominicain Felix Bautista. « Au quotidien, on expérimente les petites imperfections », confie Robert Denis, président du Conseil des arts de la scène. Il y a deux ou trois équipements qui ont déjà subi des dommages. Lors des trois premiers jours de Carifesta, trois chaises ont été brisées, explique-t-il. Il se creuse la tête afin de savoir si c’est dû à une mauvaise utilisation de ces chaises ou s’il s’agit d’un problème de qualité du mobilier. Pour le restaurant, Robert Denis confirme qu’il y a effectivement une fuite sur le toit qui amène l’eau de pluie au restaurant du Triomphe. Il impute cela à la nature des travaux. « En général, c’est un peu comme ça. C’est une réparation, pas une construction. Il y a des choses inhérentes à la structure existante », selon Robert Denis, qui sait que la BRH, propriétaire des lieux, a jusqu’ici déboursé quelque 4 millions. « Je ne crois pas que c’est l’UCLBP qu’il faut mettre en cause mais la compagnie qui a effectué les travaux de rénovation », croit-il, sans se morfondre. « Malgré les imperfections, nous fonctionnons et allons améliorer ce qui doit l’être avec nos propres moyens », indique Robert Denis, président du Conseil des arts de la scène en charge actuellement du Triomphe qui compte trois salles. La salle Lumane Casimir, 450 places, a une scène qui peut recevoir une centaine d’artistes au même moment ainsi que le décor. François Latour est le nom de la seconde salle de 300 places, dédiée à 80 % au cinéma et une troisième salle multifonctions capable d’accueillir une centaine de personnes, sans tables. Toutes les salles disposent d’un système de projection, détaille Robert Denis qui veut réactiver le projet Rex, une salle de plus de 2000 places. Le nouveau directeur de l’UCLBP, l’ingénieur Clément Bélizaire, confie avoir « entendu cette affaire de gouttière ». « J’ai aussi entendu que l’on a mis une génératrice sur le toit du Triomphe qui est un ancien toit pendant Carifesta », indique-t-il. « Les toilettes n’ont pas de problème. Il y avait un petit problème d’eau, nous l’avons résolu », indique Clément Bélizaire. Pour lui, les chaises du Triomphe sont de « standard pour le cinéma ». « Elles sont correctes », selon l’ingénieur Clément Bélizaire. Celles qui sont endommagées l’ont été par des gens qui ne savent pas utiliser des chaises du genre, estime le directeur de l’UCLBP. « Le déni ne servira à rien. Il faut admettre l’évidence que les Dominicains ont fait une finition assez bas de gamme. Les sanitaires ne sont pas nécessairement adaptés pour bâtiment public appelé à êrtre fréquenté en permanence », confie off the record un visiteur avisé qui s’interroge sur le coût réel de ces travaux. « Le contrat pour le Triomphe et comme beaucoup d’autres exécutés par des Dominicains sont très difficiles à gérer. Il y a une succession d’avenants, d’ajouts qui noient », a indiqué une source gouvernementale. Cependant, elle révèle au journal qu’au départ le réaménagement du Triomphe était de 5.5 millions de dollars. Le montant a atteint plus de 7 millions, financé par PetroCaribe. Fin 2014, la BRH, propriétaire du Triomphe, avait remis au Trésor public 4.5 millions de dollars, confie cette source, qui souligne que c’est le MPCE qui est au fait en charge de ce dossier. Bien plus que l’UCLBP, insiste cette source gouvernementale. La reconstruction complète des cinq mille mètres carrés du Collège Canado-Haïtien a coûté plus de quatre millions de dollars. La réhabilitation des 400 chambres de l’hôtel Indigo-Decameron, 8 millions de dollars et l’imposant siège social de la Sogebank à Delmas, en son temps, a coûté quelque 9 millions de dollars aussi, a expliqué sans faire de déduction un autre observateur des faits et gens d’ici…
Roberson Alphonse robersonalphonse@lenouvelliste.com


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