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Les tampons hygiéniques sont-ils dangereux ?

lundi 31 août 2015

Une étudiante réclame que la composition des Tampax soit clairement indiquée sur l’emballage. Sa pétition a déjà recueilli plus de 40 000 signatures.
Par Anne Jeanblanc

Chaque mois, de très nombreuses femmes ont recours aux tampons hygiéniques sans se poser de questions. Ce n’est manifestement pas le cas de Mélanie Doerflinger, une étudiante parisienne de 19 ans, très choquée par le drame vécu par l’Américaine Lauren Wasser. Cette mannequin de 27 ans a dû être amputée d’une jambe, il y a 3 ans, à la suite d’un choc toxique potentiellement causé par un composant des tampons hygiéniques. Lequel ? N’ayant pas trouvé sur leur emballage la composition des Tampax, elle a lancé fin juin une pétition sur la plateforme mondiale Change.org. Et, manifestement, sa démarche intéresse beaucoup de femmes puisque le nombre des signataires est déjà supérieur à 40 200 ! L’objectif annoncé est de 50 000.

"J’ai beau chercher sur les emballages des produits de la marque Tampax que j’ai chez moi et ceux vendus au supermarché, impossible de trouver une information concernant la composition des produits", précise l’auteur de cette action. "J’ai demandé des explications à Tampax sur leur page Facebook, l’un des leaders dans les tampons hygiéniques, c’est silence radio. Ont-ils des choses à cacher dans les compositions de leurs produits ? Y a-t-il un ou des ingrédients dangereux pour nous, utilisatrices de ces produits ?"

Syndrome du choc septique

En pratique, le syndrome du choc septique (SCT) dont a été victime Lauren Wasser est une affection grave, mais heureusement rare. Sur le site de Tampax, il est précisé qu’il est causé "par des toxines produites par une bactérie appelée Staphylococcus aureus qui est souvent présente dans le nez et le vagin. Le SCT peut affecter les hommes, les femmes et les enfants. Il a plus de chances de se développer chez les jeunes filles et les femmes de moins de 30 ans. Un diagnostic et un traitement rapide sont primordiaux". Ce redoutable SCT peut se produire pendant les règles ou peu après. Il se manifeste au départ comme une grippe, mais très vite différents symptômes apparaissent : une forte fièvre, des vomissements, des diarrhées, une éruption cutanée ressemblant à un coup de soleil, des vertiges, des douleurs musculaires ou encore un état proche de l’évanouissement lors du passage à la position debout.

Réduire le risque

Il semble que les risques de développer un tel syndrome soient augmentés par le port de tampons composés de fibres synthétiques. Or, si, au départ, ces protections féminines étaient en coton, des polymères et de la viscose y ont été ajoutés pour améliorer leur pouvoir absorbant. Cette évolution n’est pas précisée sur le site de Tampax. On peut cependant y lire : "Vous pouvez réduire le risque de SCT en utilisant une serviette, plutôt qu’un tampon, au moins une fois par jour pendant vos règles et en choisissant le niveau d’absorption minimal correspondant à vos besoins." Autre recommandation : ne jamais garder un tampon plus de huit heures.

Quant à l’effet de la pétition, il est déjà réel. Alertées sur les dangers potentiels des tampons, les femmes devraient se montrer plus vigilantes sur leur usage et sur d’éventuels problèmes. La nouvelle responsable communication de Tampax a même téléphoné récemment à Mélanie Doerflinger pour lui dire que sa demande avait été prise en compte. "L’excuse qu’elle m’a fournie sur le fait de la non-visibilité de la composition : Il n’y a pas la place sur les packings, écrit la jeune femme dans une mise à jour. En tout cas, elle sait que tant que je ne vois pas par moi-même la preuve que notre demande est entendue, la pétition continue d’exister !" L’étudiante – soutenue par l’association 60 Millions de consommateurs – finira-t-elle par faire plier la multinationale Procter & Gamble ?


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