En attendant le verdict, l’OPL lance une mise en garde au CEP -
En attendant le verdict du Conseil électoral provisoire en ce qui concerne la publication des résultats des législatives partielles, pas un jour ne passe sans que des partis et des figures politiques ne se positionnent sur le déroulement du premier tour du scrutin du 9 août dernier. Tandis que certains réclament l’annulation pure et simple de ces élections, d’autres exhortent le CEP à appliquer de manière stricte le décret électoral afin de garantir la suite heureuse de tout le processus électoral. C’est dans cette optique que l’Organisation du peuple en lutte(OPL) a donné une conférence de presse ce mercredi pour faire le bilan de la journée électorale. Selon Irvelt Chéry, le secrétaire exécutif du parti, la police a failli à sa mission dans plusieurs endroits du pays durant la journée électorale. « Par contre, il y a des hommes honnêtes dans la police qui ont pu effectuer leur travail quand même, nuance-t-il, soulignant que le combat électoral va continuer et que l’OPL s’engage à accompagner la population. Nous en sortirons victorieux. » Devançant le CEP, le seul organisme habilité à délibérer en la matière, Wilson Fritz Saint-Fort, coordonnateur à la formation à l’OPL, s’est permis de donner le score partiel obtenu par son parti dans ces élections. « Dans notre travail de tabulation des résultats qui nous sont parvenus, on a pu constater que nous avons un candidat au Sénat qui est vainqueur dès le premier tour du scrutin, a déclaré M. Saint-Fort. Sept autres sont admis en 2e tour. En ce qui concerne nos candidats à la députation, environ une dizaine a gagné les élections dès le premier tour, tandis qu’une cinquantaine de candidats est en 2e tour. Nous continuerons de compiler les procès-verbaux afin d’assainir notre résultat dans le tableau. » Faisant office de coordonnateur national de l’OPL, le sénateur Francisco Delacruz a pour sa part indiqué que le « combat électoral » prêché par son parti ne fait que commencer. Mais en constatant les irrégularités dans les élections du dimanche, il ajoute qu’on est en présence d’une guerre électorale. Néanmoins, le parlementaire dit reconnaître que le CEP a fourni beaucoup d’efforts pour que cette journée électorale soit une réussite. « Beaucoup d’erreurs ont été enregistrées. Le retard constaté dans la livraison des mandats aux partis politiques, des violences sont autant de problèmes constatés au cours de cette journée. Les partis proches du pouvoir, dont la PHTK, Bouclier, Ayiti An Aksyon, ont eu le contrôle du processus au détriment des autres partis », dénonce le numéro un de l’OPL avant de demander au CEP d’assumer pleinement ses responsabilités. D’après M. Delacruz, en dépit de tout, l’OPL est en pôle position pour faire une bonne figure à la 50e législature. Ce n’est pas l’ex-sénateur du Nord-Ouest Mélius Hippolyte, candidat à sa succession, qui dira le contraire. Selon l’ancien parlementaire, « ce qui s’est passé dans le département du Nord-Ouest n’est rien d’autre qu’une mascarade électorale. Il y a eu beaucoup d’actes de violence et de brigandage durant toute la journée du 9 août ». « C’est avec étonnement que j’entends des candidats se proclamer vainqueurs. J’attends de pied ferme les résultats du CEP. Pierre-Louis Opont est en passe de rééditer l’exploit de Gaillot Dorsainvil dans l’histoire des élections en Haïti », a dit le candidat au Sénat. Par ailleurs, le candidat à la présidence Sauveur Pierre Etienne ne rejoint pas ceux qui réclament l’annulation des élections. « Nous n’avons jamais parlé d’élections, mais de combat électoral. Car nous savions ce qui était en train d’être préparé. La population n’était pas massivement mobilisée. Mais notre électorat est stable », martèle le champion des élections primaires de l’Organisation du peuple en lutte. Il poursuit que malgré toutes les mises en scène contre son parti et ses candidats, ils arrivent à mettre en déroute les plans des partis proches du pouvoir, citant nommément le PHTK, Bouclier, Ayit An Aksyon et d’autres partis qui se réclament de l’opposition. Ces derniers ont, d’après le Dr Pierre Etienne, lancé une vaste opération pour s’approprier le processus électoral. « Contrairement à d’autres partis et personnalités politiques, nous n’avons pas parlé de l’annulation des élections, a-t-il redit. Nous avons demandé l’application du décret électoral. La seule autorité compétente en la matière est le Conseil électoral provisoire. C’est lui qui sait quoi faire, car il a les mêmes informations que nous autres en ce qui concerne le déroulement de la journée du vote. C’est le Conseil qui décidera s’il va y avoir de second tour ou non, s’il va y avoir d’élection présidentielle ou non. Donc, le destin du pays est entre les mains du CEP. »
Yvince Hilaire yvincehilaire@lenouvelliste.com
