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Vladimir Poutine : "Je vous parais fou ?"

jeudi 30 juillet 2015

Ses rapports avec l’Europe, l’ingérence américaine, le soutien de l’extrême droite : le président russe s’est confié à la télévision suisse. Extraits.
Par Le Point.fr (avec AFP

Le président russe Vladimir Poutine, rare dans les médias occidentaux, a accordé une interview exclusive à la Radio-télévision suisse. Dans cet entretien réalisé samedi dernier à Saint-Pétersbourg, et publié lundi sur le site internet de la chaîne RTS, le président russe a principalement déploré le manque d’"indépendance" de l’Europe à l’égard des États-Unis.

Interrogé sur l’éventualité d’une nouvelle guerre en Europe, Vladimir Poutine a répondu : "J’espère que non, mais on aimerait voir l’Europe manifester davantage son indépendance et sa souveraineté." Il a en particulier visé la France et ses liens avec l’Otan, ajoutant : "Si, pour discuter des affaires intérieures avec nos partenaires européens, nous devons aller à Washington, c’est un peu curieux." Selon le président russe, "la relance" de la course aux armements "est due aux États-Unis, elle date de la sortie unilatérale des États-Unis du traité antimissiles balistiques. Ce traité était la pierre angulaire de tout le système de sécurité internationale", a-t-il accusé.
De l’ingérence américaine

Concernant le scandale qui éclabousse la Fifa, déclenché par les États-Unis, Vladimir Poutine accuse Washington d’avoir agi pour ses propres intérêts. Sept hauts fonctionnaires de la Fifa ont été interpellés en mai dernier à Zurich, et placés en détention, à la demande des États-Unis qui ont ouvert une procédure judiciaire contre eux, les soupçonnant de corruption.

"Les États-Unis, je crois savoir, étaient candidats pour accueillir la Coupe du monde en 2022. Leur plus proche allié en Europe, la Grande-Bretagne, était candidat pour 2018. Et cette lutte contre la corruption telle qu’elle est conduite m’amène à me demander si ce n’est pas une continuité de la lutte pour le championnat de 2018 et de 2022", lance-t-il. Avant de conclure : "En aucun cas, un pays, grand ou petit, ne peut se déplacer dans le monde et attraper qui bon lui semble et le ramener dans ses prisons."

"La Russie n’a aucun intérêt à chercher la confrontation"

Interrogé sur la montée des partis d’extrême droite en Europe, dont certains leaders soutiennent sa politique, comme le Front national de Marine Le Pen, Vladimir Poutine répond : "Ce n’est pas tant moi qu’ils soutiennent. Mais il y a une véritable prise de conscience dans ces mouvements de leurs intérêts nationaux tels qu’ils les voient. Dans le monde et dans les pays européens, on observe des changements tectoniques dans l’opinion publique. Et cela, dans le sens d’une défense accrue des intérêts nationaux."

Enfin, à la question du journaliste de la télévision suisse "Que répondez-vous à ceux qui disent qu’après tant d’années de pouvoir M. Poutine est devenu fou ?", Vladimir Poutine réplique : "Au terme de notre interview, je vous parais fou ?" Avant d’avertir : "La Russie n’a aucun intérêt à chercher la confrontation avec les autres pays. Mais nous sommes parfois contraints de défendre nos intérêts. Et nous allons le faire, bien sûr."


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