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VIDÉO. 20 juillet 1969. Buzz Aldrin et Neil Armstrong alunissent après avoir frôlé la catastrophe.

lundi 20 juillet 2015

Après son retour sur Terre, Buzz révèlera que son premier geste en sortant du module fut d’uriner dans son scaphandre.
Par Frédéric Lewino et Gwendoline Dos Santos


Apollo 11 : Premiers pas sur la Lune le 20... by LePoint

Le 20 juillet 1969, après un trajet monotone de quatre jours entre la Terre et la Lune, la navette Columbia, avec à son bord les trois astronautes Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins, pénètre dans la banlieue lunaire. Collins, préposé au pilotage, l’installe sur orbite. C’est du gâteau. Au tour de Neil Armstrong et de Buzz Aldrin d’aller jouer à chat perché sur la Lune. Sous le regard envieux de Collins, ils se glissent dans le module lunaire (ou Lem, pour Lunar Excursion Module) qui, bientôt, entame sa descente. Durant les deux premières heures du vol, rien à signaler. Aldrin sent bien que sa vessie commence à le travailler, mais rien d’urgent. Piloté par Armstrong, le Lem, baptisé Eagle, aborde la phase finale. C’est alors qu’à plusieurs reprises une alarme se déclenche. Au sol, les contrôleurs serrent les fesses, Aldrin, sa vessie. Armstrong reste, quant à lui, aussi froid qu’Angela Merkel apprenant la faillite de la Grèce. Vérification faite, l’alarme provient de l’ordinateur de bord ayant trop de données à traiter simultanément. Cela nous semble de nos jours incroyable, mais la puissance de l’informatique embarquée du Lem d’Apollo 11 aurait aujourd’hui du mal à faire fonctionner le smartphone d’un gosse de six ans. Pour soulager l’ordinateur, Houston récupère une partie des calculs.

À l’intérieur d’Eagle, les deux astronautes conservent un sang-froid extraordinaire. Leur pouls ne battrait pas plus rapidement s’ils disputaient une partie de pêche. Ils ne pensent qu’à alunir. Que les alarmes aillent se faire foutre, ils ne sont pas parvenus jusqu’ici pour faire demi-tour. Se concentrant sur les cadrans qui indiquent altitude et vitesse, Buzz en égrène les valeurs pour en informer Neil. Au dernier moment, voyant qu’Eagle plonge droit vers un cratère au sol bosselé, Armstrong débranche le pilotage automatique pour s’emparer des commandes. Le sol défile sous le Lem. Aucune zone convenable ne se présente. Une nouvelle alarme retentit pour indiquer que le réservoir de carburant est presque vide. Armstrong s’en fiche royalement. Il poursuit sa route. Plus que 40 secondes de carburant, indique la jauge. L’astronaute conserve sa route, imperturbable. Pas question de se poser de guingois. Sur Terre, les milliers d’ingénieurs de la Nasa sont sur le point de tourner de l’oeil. Plus tard, on constatera qu’en réalité le réservoir n’était pas si vide que cela.

"C’est un petit pas..."

Enfin, le Lem atteint l’autre bord du cratère. Armstrong amorce la descente. À exactement 20 h 17 min 39 s, temps universel, Eagle pose une patte sur la Lune. Les astronautes ne voient rien à cause de la poussière soulevée. Armstrong lance dans le micro : "Houston, ici la base de la Tranquillité. L’Aigle a atterri..." Explosion de joie. À Terre. Dans le Lem, les deux hommes se congratulent tout en restant sur leurs gardes, prêts à remettre les gaz à la moindre alerte. Normalement, un temps de repos est prévu avant la sortie. Mais qui pourrait dormir dans ces circonstances ? Aussi, Neil et Buzz demandent à Houston d’accélérer la manoeuvre. Permission accordée. Tous deux commencent par casser la croûte, puis entreprennent la très longue préparation de la sortie extravéhiculaire. Surtout, ils doivent enfiler leur scaphandre. Rien à voir avec un jogging. Six heures après l’alunissage, ils sont enfin prêts à sortir. En tant que commandant de la mission, Armstrong a l’honneur d’être le premier. C’est Aldrin qui fait la tronche. Il se fait voler la vedette par ce "civil", lui le militaire. C’est le caractère placide d’Armstrong qui l’aurait fait préférer à la grnde gueule Aldrin. Pendant que Neil enjambe son compagnon pour atteindre le sas de sortie, son scaphandre arrache, au passage, un bouton du tableau de bord. Aldrin le ramasse. Merde, c’est la commande de mise à feu pour repartir. Qu’à cela ne tienne, Buzz va en bricoler un autre avec le capuchon d’un stylo. MacGyver est à bord.

Armstrong sort du sas. Il installe la caméra qui le filmera, puis entame la descente de l’échelle plaquée sur le flanc d’Eagle. Quelques centaines de millions de Terriens regardent sa silhouette floue sur l’écran de leur télé. Enfin, instant historique, à 2 h 56 - nous sommes passés au 21 juillet -, Armstrong pose un pied sur la Lune. "C’est un petit pas pour un homme, mais un bond de géant pour l’humanité." Quinze minutes plus tard, c’est au tour de Buzz de descendre. Le monde entier le regarde à son tour. Soudain, on le voit s’arrêter. Le moment est historique. Que va-t-il dire ? Que va-t-il faire pour marquer cet instant ? Rien, apparemment, il reprend sa descente. Bien des années plus tard, après son retour sur Terre, il avouera s’être alors offert une pause pipi. Véridique.


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