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Gaza : la branche armée du Hamas revendique l’enlèvement d’un soldat israélien

dimanche 20 juillet 2014


Un dimanche encore très sanglant à Gaza. Alors que les Israéliens et les Palestiniens s’étaient mis d’accord sur le principe d’une trêve de deux heures, à la demande du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), des bombardements intenses ont eu lieu à Chadjaiya, une banlieue de Gaza.
◾« Crime de guerre » à Chadjaiya

Dimanche, après le bombardement de de Chadjaiya, une journaliste de l’AFP a décrit des scènes de carnage et de chaos, notamment un homme éventré à la tête arrachée. Les rues sont parsemées de voitures calcinées, y compris une ambulance. Une foule de milliers de personne tente de quitter la zone depuis le matin.

Le chef de la Ligue arabe Nabil Al-Arabi a qualifié dimanche ce bombardement de « crime de guerre », appelant à un « arrêt immédiat » de l’offensive israélienne sur l’enclave palestinienne. Selon les secours, au moins 62 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées à Chadjaiya. Il s’agit du bombardement le plus meurtrier depuis le conflit de 2008-2009 dans l’enclave palestinienne.

Face à l’ampleur du bilan, l’armée israélienne a justifié son offensive sur ce quartier située près de la frontière israélienne.

« Chadjaiya est une zone civile où le Hamas a placé ses roquettes, ses tunnels, ses centres de commandement. Cela fait des jours que nous avons prévenu les civils de Chadjaiya qu’ils devaient évacuer. Le Hamas leur a ordonné de rester, c’est le Hamas qui les a mis dans la ligne de mire. »
Plus de 400 morts en treize jours côté palestinien

Après une journée de samedi particulièrement meurtrière, l’armée israélienne a décidé dimanche d’intensifier son offensive au sol de l’opération Bordure protectrice. Les bombardements ont redoublé d’intensité et la liste des victimes s’allonge d’heure en heure.

Depuis le début de la journée de dimanche, au moins 100 Palestiniens ont été tués dimanche dans la bande de Gaza. Il s’agit de la journée la plus meurtrière depuis le début de l’offensive. En tout, 438 Palestiniens ont péri à Gaza depuis le début de cette offensive le 8 juillet, dont 112 mineurs, 41 femmes et 25 personnes âgées.

Pour l’heure, le volet terrestre de l’offensive, qui vise à détruire le réseau de tunnels mis en place par les activistes palestiniens pour mieux atteindre Israël, n’a pas dissuadé le Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza, de combattre. Le mouvement palestinien a continué, samedi, d’utiliser ces tunnels pour s’infiltrer en Israël.

Une vingtaine de morts côté israélien et un soldat enlevé

Les pertes ont été lourdes également du côté israélien. Lors d’une allocution à la télévision, les brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du mouvement palestinien Hamas, ont en effet revendiqué dimanche soir l’enlèvement d’un militaire israélien. L’homme aurait été kidnappé lors des combats à Gaza. L’armée de l’Etat hébreux a démenti cette information.

Treize soldats israéliens ont également été tués dans la nuit de samedi à dimanche dans la bande de Gaza, ce qui porterait le bilan côté israélien à une vingtaine de morts parmi les militaires et deux parmi les civils. Il s’agit du bilan le plus lourd pour Tsahal depuis la guerre du Liban en 2006.

« Ces soldats israéliens sont des membres des unités Golani. Au moins un char de cette unité a été détruit au cours des combats par des missiles de type Sagger. Le commandant druze de l’unité a pour sa part été blessé lors de cette opération », rapportait Le Figaro.

Avant cette annonce, le Hamas avait déclaré avoir tendu une embuscade à des soldats israéliens et déclenché des charges explosives autour de leur véhicule. D’autres militants islamistes ont annoncé avoir attaqué une patrouille de Tsahal dans une maison du territoire palestinien.
◾Impasse diplomatique

Pendant ce temps-là, les efforts diplomatiques déployés entre autres par l’Egypte, le Qatar, la France et les Nations unies en vue d’un cessez-le-feu, ne donnent toujours rien. Le ministre des affaires étrangères français Laurent Fabius, qui s’est envolé samedi soir pour Israël après avoir eu des réunions en Egypte et en Jordanie, n’a pu que constater que les appels à un cessez-le-feu n’avaient pas été entendus.

D’autres initiatives se précisent. Le président américain Barack Obama, s’inquiétant du « nombre croissant de morts » dans le conflit à Gaza, a indiqué dimanche qu’il allait envoyer son chef de la diplomatie John Kerry au Caire pour tenter de négocier un cessez-le-feu.

Le Qatar a accueilli dimanche une rencontre entre le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. M. Abbas, qui doit également rencontrer le chef du Hamas en exil, Khaled Mechaal, a appelé à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.
Ban Ki-moon a lui condamné les bombardements sur Chadjaiya, une « action atroce », et appelé Israël à la retenue :

« Israël doit exercer le maximum de retenue et faire beaucoup plus pour protéger les civils« palestiniens. »

Israël se montre peu enthousiaste vis-à-vis de la médiation du Qatar, qui accueille sur son sol un grand nombre d’islamistes exilés en provenance de tout le Proche-Orient. Pour les autorités israéliennes, l’Egypte doit absolument être partie à un accord de cessez-le-feu.

Malgré ces appels au calme, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, s’est félicité, dimanche, du soutien de la communauté internationale :

« Nous menons une opération complexe, intense et en profondeur à l’intérieur de la bande de Gaza qui est soutenue par le monde. Le soutien est très fort au sein de la communauté internationale. En tant qu’Etat démocratique, Israël utilise des outils de légitime défense pour se battre contre ceux qui nous tirent des roquettes. Je pense que cette distinction est comprise par la plupart des dirigeants du monde. »


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