MosaikHub Magazine

Les plumeurs de poules

mercredi 10 juin 2015

Le bilan de l’après 12 janvier 2010 ne finit pas de se révéler catastrophique. Tous les acteurs ont de mauvais carnets. Nous, Haïtiens, n’avons pas été en mesure de prendre en main notre sort ni de coordonner l’aide. Les donateurs en ont profité pour détourner ce qu’ils disaient donner. Il y a eu de vrais tours de passe-passe. La main droite offrait, la gauche récupérait. L’aide, des fois, n’a pas touché le sol haïtien. Il a coûté si cher de gérer ce qui était promis qu’il n’y avait plus de ressources pour honorer les promesses. Combien de fois ces cinq dernières années, heureux d’avoir les miettes, n’avons-nous pas laissé les gros oiseaux de proie repartir avec l’essentiel... Plus madrés que nos experts les plus pointus en corruption, les plus crédibles des institutions internationales nous ont eus. Elles s’en sont mises plein les fouilles sur notre dos et cela relativise le travail de ceux qui se sont donnés à fond pour rendre service à ce pays. Dans le bilan de l’aide, il y a eu le désastre du 12 janvier et celui de la reconstruction. Que d’occasions perdues !!! Aux dernières nouvelles, c’est la Croix-Rouge américaine qui révolte les consciences. Cette grande institution s’est sucrée sur le dos d’Haïti et des victimes du séisme. Cette prestigieuse organisation finira par présenter sans doute plus que les six maisons dont on parle, mais elle ne pourra rien montrer qui justifiera les cinq cent millions de dollars dépensés au nom d’Haïti. Le cas de Jack Warner est tout aussi éloquent. Ce grand ami d’Haïti, celui qui a résolu tant de petits problèmes pour la Fédération haïtienne de football depuis des années, on découvre qu’il avait des poches profondes et des comptes en banque assez mal gérés pour y oublier près d’un million de dollars destinés à relever le sport roi après le séisme. Et combien de millions encore, Mr. Warner, avez-vous gardés par devers vous ? Après le 12 janvier 2010, tout le monde a salé l’addition en profitant de nos malheurs. Et pour comble, nos dirigeants ne s’en inquiètent toujours pas, trop occupés eux aussi à s’en mettre plein les interstices des dents. Croix-Rouge, Warner, mauvais rapport sur la gestion de l’USAID, cela ne préoccupe pas nos responsables. Silence, dépeçons la poule. -


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie