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Ancelotti viré !

lundi 25 mai 2015

Beaucoup de choses étaient dans l’air ces derniers temps. En France, voilà 15 jours minimum que tout le monde sait qu’Hervé Renard va entraîner Lille. Mais non, c’était une rumeur. Aujourd’hui c’est devenu une info. Un vrai pétard mouillé car la sensation est ailleurs, plus au Sud.

Une réunion entre Carlo Ancelotti et son Président, Florentino Pérez, a débouché sur un licenciement du coach italien. Une année sans titre et le Real a sorti la guillotine. Révoltant. Injuste. Ecoeurant, mais à l’image d’un football, d’un club impitoyable qui ne croit que dans les trophées. Pas de droit à l’erreur. Pas de panne. Pas de méforme. Le Real ne veut rien entendre et surtout pas se retrouver une année blanche comme sa couleur à l’ombre du Barca. Trop tard. C’est fait et cette réalité a humilié la Présidence du club. Remarquez en Espagne, si le Real est dans l’ombre de quelqu’un, c’est forcément à l’ombre de Barcelone et vice versa.

Cette année Ancelotti n’a, c’est vrai, que gagné le Mondial des Clubs... L’angoisse de la page blanche. Un palmarès vierge... pour une fois. Oui, une seule fois et salut Carlo, à un an du terme de son contrat.

Arrivé le 25 juin 2013 pour prendre la suite de José Mourinho avec un contrat de 3 ans, Ancelotti a fait et fait toujours l’unanimité. Ce n’est pas compliqué, il est l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur. 73% des Socios voulaient le voir poursuivre sa route. La note globale de ses perfs sur l’année fut de 6,95 sur 10. On a connu plus mauvais élève...

Paris comme Madrid n’a pas eu d’états d’âme

Curieusement, après une fidélité extrême au Milan entre 2001 et 2009, Carlo a si l’on peut dire avec une certaine honte en l’écrivant, un peu plus, tâtonné. Deux saisons à Chelsea et good bye. Deux saisons à peine à Paris et au revoir. Paris comme Madrid n’a pas eu d’états d’âme pour balancer son coach par dessus bord ou, si vous voulez, pour être plus doux, n’a rien fait pour le retenir, après avoir élégamment montré la porte à Kombouaré.

C’est vrai qu’Ancelotti à Paris avait longtemps fait la course derrière Montpellier, réussissant quelques beaux renversements de situation, contre Montpellier donc, Lyon, Dijon ou Caen se faisant rebaptisé "Ancelotime", pour des égalisations ou des victoires acquises sur la fin, donnant à Paris une force de caractère indéniable, mais avec un bilan comptable presque comparable à celui d’Antoine Kombouaré, 40 points acquis par le Kanak, 39 pour celui qui sera champion avec Paris un an plus tard.

Au Real, Cristiano se jette dans ses bras après le carton 7 à 3 sur Getafe, Modric loue un entraîneur phénoménal, le meilleur du monde, un homme fantastique, idéal pour le Real qui a fait pratiquer à son équipe un football de rêve lors de la première partie de saison. Et Modric d’en rajouter une couche...On ne peut pas toujours gagner !

Il a terminé certes à deux points de Barcelone

C’est avec un CV lourd comme du plomb qu’Ancelotti quittera les larmes aux yeux des joueurs qu’il adore et vice versa. Il a terminé certes à deux points de Barcelone mais avec 92 points, et 14 de plus que l’Atletico le troisième. Deux défaites de plus que les Catalans et deux nuls de moins, mais avec aussi 30 victoires... comme le champion. En 2014, il enchaine...SuperCoupe face à Séville. Le Mondial des Clubs. Un exploit parmi d’autres : 16 victoires consécutives. Mourinho et Munoz s’étaient arrêtés à 15...

Il sera le premier à remporter quatre titres en un an avec le Real Madrid. La Coupe du Roi face au Barça le 16 avril 2014 et la Ligue des Champions contre l’Atletico le 24 mai, sur le score de 4 à 1, seront autant de symboles et d’une place de choix dans la belle vitrine du club Merengue. Il fait gagner au Real sa dixième Ligue des Champions, celle que toute une ville attendait. Ce sera sa 3e, lui qui en gagné deux en tant que joueur, en 1989 et 1990. Il est le deuxième coach à réussir ce fantastique pari après Bob Paisley, mais le premier avec deux clubs différents.

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Carlo Ancelotti
L’entraineur du Real Madrid, Carlo Ancelotti, remercié un an avant le terme de son contrat.

La Décima, c’est lui et Mourinho ne l’aura pas eu. En un an, Ancelotti aura eu plus de titres que le Portugais. Et si le départ de l’Italien était le début d’un club qui se lézarde ? Certains supporters seraient lassés de Ronaldo. Et Gareth Bale est entré dans la colonne des "bides" vu l’investissement. L’Amour du vestiaire était-il feint ? Ronaldo va faire la gueule et sa nervosité malgré des stats ahurissantes n’aura échappé à personne. Le double ballon d’or goûtera-t-il un nouveau changement d’entraîneur ? En 12 ans, Pérez en aura utilisé 9 !

Jurgen Klopp pour le remplacer ?

Les sondés auraient un faible pour Jurgen Klopp à 21%, contre 18% pour Benitez et un peu plus de 15% pour Michel...Et Zidane ? Et, toujours et,....si Cristiano partait ? Qui ne voudrait pas, avec une certaine souplesse dans le portefeuille, du Portugais, double ballon d’or. 63 buts inscrits cette saison, dont 48 en championnat et 10 en Ligue des Champions.

Pour Ancelotti, qui sait depuis longtemps que la reconnaissance et les états d’âme ne font pas partie du métier, la saison prochaine ne sera pas normalement consacrée à la refonte du Milan, mais à une possible année de repos bien mérité après, dit-on, une opération aux cervicales. Il gagnera alors peut-être en souplesse pour anticiper à l’avenir l’identité de celui qui lui plantera un autre couteau dans le dos...

Denis Balbir


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