Les Etats-Unis accusent l’armée irakienne de ne pas s’être battue contre l’EI à Ramadi
Pour les Etats-Unis, l’armée irakienne n’a « pas montré de volonté de se battre » pour contrer l’Etat islamique (EI) à Ramadi, ville de l’ouest de l’Irak tombée il y a une semaine entre les mains des djihadistes.
« Nous avons un problème avec la volonté des Irakiens de combattre l’EI et de se défendre », a assené Ashton Carter, le ministre de la défense des Etats-Unis, sur CNN dimanche 24 mai :
« [Les soldats irakiens] n’étaient pas en nombre insuffisant, ils dépassaient largement en nombre les forces opposées, et ils ne sont pas parvenus à se battre. Ils se sont retirés de la zone. Nous pouvons leur fournir un entraînement, nous pouvons leur apporter des équipements, mais nous ne pouvons évidemment pas leur donner la volonté de se battre. Mais si nous leur fournissons un entraînement, des équipements et de l’aide, j’espère qu’ils se mettront à vouloir se battre, parce que c’est seulement s’ils combattent que l’EI peut être vaincu. »
Les bombardements aériens, conduits par une coalition de pays menée par les Etats-Unis, « sont efficaces, mais rien ne peut remplacer la volonté des forces irakiennes de se battre », a insisté M. Carter.
Selon le ministre, « seuls les Irakiens peuvent porter la victoire, et en particulier dans ce cas des tribus sunnites dans l’Ouest ». « Si nous devons changer la manière dont nous aidons les forces irakiennes, nous l’envisagerons », a ajouté M. Carter.
La stratégie américaine en question
Les djihadistes de l’EI ont pris dimanche le contrôle total d’un poste-frontière entre la Syrie et l’Irak, où les forces gouvernementales, aidées par des milices chiites, tentent de lancer une contre-offensive après la capture de la ville-clé de Ramadi.
Les victoires de l’EI soulèvent des questions sur la stratégie suivie par les Etats-Unis à la tête de la coalition qui a mené plus de 3 000 raids en Irak et en Syrie depuis août 2014, dont des dizaines ces derniers jours, sans empêcher l’EI d’avancer. En vingt-quatre heures, ses avions ont ainsi frappé la (...)
