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Un patron américain baisse son salaire de 90 % pour augmenter ses employés

jeudi 16 avril 2015

Aux Etats-Unis, le créateur d’une start-up, Dan Price, a baissé son salaire de 90 % pour assurer une rémunération minimum de 70 000 $ à ses employés.

Cet homme a décidé de sabrer son salaire annuel de l’équivalent de 874 000 €... pour augmenter ses employés. Dan Price, patron américain de la start-up Gravity Payment, a entrepris de revoir la répartition des salaires dans sa société après avoir lu un article sur le bonheur. (Jose Mandojana Photography.)

Il pourrait bien devenir le patron le plus populaire au monde. Dan Price, PDG de la start-up Gravity Payments, a décidé de raboter son salaire de 90 %, en le passant de 1 M$ (940 000 €) annuel à 70 000 $ (66 000 €) pour octroyer de... conséquentes augmentations à ses salariés. Il consacrera également entre 75 et 80 % des 2,2 M$ (2,07 M€) de bénéfices escomptés cette année par cette entreprise spécialisée dans le traitement des paiements par carte bancaire au financement de ces hausses massives de salaires.

Mais quelle mouche a piqué ce patron ? Son objectif est de permettre à ses 120 employés d’afficher d’ici trois ans une fiche de paie minimum de 70 000 $ par an. Le prix estimé du bonheur et de la plénitude. Car, si ce jeune entrepreneur de 30 ans, à la tête de son entreprise basée à Seattle (Etats-Unis) depuis onze ans, a eu cette idée pour le moins inhabituelle, c’est après avoir lu un article sur le bonheur, précisément. Selon ce texte publié en 2010, les personnes percevant moins de 70 000 $ par an aux Etats-Unis éprouvent des difficultés. De quoi faire gamberger ce patron qui souhaite donner à ses employés la possibilité de s’acheter une maison, de payer de bonnes écoles à leurs enfants ; bref, de vivre pleinement le rêve américain : « La différence entre mon salaire et celui d’une personne normale est absurde », confiait-il au « New York Times » qui a mis son histoire à la une avant-hier. Et le journal de préciser que Dan Price, pas frimeur pour un sou, roule dans la même vieille Audi depuis douze ans...

Après avoir mûrement réfléchi, il a annoncé sa décision à ses employés lundi dernier. Ceux-ci sont tout d’abord restés sans voix, incrédules. Puis ils ont vite fait leurs calculs. Dans cette entreprise où le salaire moyen est de 48 000 $ par an, 70 personnes vont bénéficier d’une augmentation, et 30 vont carrément doubler leur rémunération annuelle. Quant aux autres, ceux qui ont déjà franchi la barre fatidique des 70 000 $, ils ne semblent pas jaloux pour un sou.

La PME américaine pourrait-elle lancer un mouvement de fond ? Pas si sûr, mais Dan Price a au moins le mérite, avec son initiative décoiffante, de lancer le débat. En effet, les Etats-U nis sont le pays au monde où les écarts de salaires sont les plus importants. Selon de nombreuses estimations, les grands patrons gagnent près de 300 fois plus que le salarié américain moyen. Un ratio très élevé qui nourrit les inégalités. De nombreux économistes s’inquiètent d’ailleurs de ce grand écart et estiment que ces différences abyssales entre riches et pauvres constituent un frein pour la croissance économique du pays.

Dan Price affirme avoir reçu depuis le début de la semaine des centaines de mails d’entrepreneurs qui seraient intéressés par sa démarche. Le patron a, en prime, réussi un très joli coup de communication. Les médias du monde entier s’intéressent désormais à son entreprise.


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