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Obama veut retirer Cuba de la liste noire américaine des Etats terroristes

jeudi 16 avril 2015

Raul Castro et Barack Obama ont échangé au sommet des Amériques de Panama. AFP/MANDEL NGAN

Un vrai vent d’espoir souffle sur Cuba. Le président des Etats-Unis Barack Obama a accepté mardi de retirer Cuba de sa liste noire des Etats soutenant le terrorisme, étape-clé vers la normalisation des relations entre les deux pays.

Trois jours après un tête-à-tête historique avec son homologue cubain Raul Castro à Panama, le premier depuis que les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques en 1961, le président américain, né la même année, a donné le « go ». Le département d’Etat notamment (Ndlr : l’équivalent de notre ministère des Affaires étrangères) ainsi que les agences américaines de renseignement ont plaidé en ce sens. Dans un rapport présenté au Congrès, il a fait part de son « intention de supprimer » Cuba de cette liste, faisant valoir que « le gouvernement cubain n’a apporté aucun soutien au terrorisme international ces six derniers mois ».

La nouvelle, retransmise sur l’île par internet et la télévision vénézuélienne Telesur, suscitait déjà l’espoir. « Cette décision d’Obama nous permet, à nous les Cubains, de mesurer le sérieux des étapes qui sont en train d’être franchies, et c’est clair que cela donne espoir », affirme Natalia Diaz, travailleuse indépendante de 53 ans de La Havane.

« C’est un geste très courageux d’Obama, même si Cuba n’aurait jamais dû faire partie de cette liste », a réagi l’actrice à la retraite Glice Fariñas, âgée de 68 ans. Elle attend aussi « la levée par Obama de l’embargo, qui lui aussi nous a fait beaucoup de mal ».

Réponse dans 45 jours

C’est aux Etats-Unis que les réactions sont, logiquement, les plus contrastées. Les élus du Congrès ont maintenant 45 jours pour manifester leur opposition. S’ils s’opposent à ce retrait, Obama peut exercer un droit de veto. Numéro deux des démocrates du Sénat, Dick Durbin votera la radiation. « Bien que je ne sois pas un fervent soutien du régime de Castro, je continue à croire que l’ouverture de l’île aux idées, au commerce et à l’élan américains est la manière la plus efficace de voir un pays plus ouvert et plus tolérant », a-t-il déclaré.

Parmi les républicains, qui sont hostiles à ce rapprochement, le sénateur et candidat à la Maison Blanche Marco Rubio a qualifié cette décision de « terrible ». « Cuba est un Etat qui soutient le terrorisme. Ils abritent des gens qui ont fui la justice américaine, y compris quelqu’un qui a tué un policier dans le New Jersey il y a 30 ans », s’est-il insurgé. Une grande partie des exilés cubains lui donne raison.

Cuba figure depuis 1982 sur cette liste au côté de la Syrie, du Soudan et de l’Iran. L’administration Reagan l’y avait placée pour son soutien aux séparatistes basques de l’ETA et aux rebelles Farc en Colombie. Être sur cette liste l’empêche notamment de prétendre à des financements d’organismes internationaux.


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