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Elections : Pour n’être pas partis à temps, nous allons devoir courir en catastrophe

vendredi 10 avril 2015

Raul Castro sera au Sommet des Amériques au Panama. Depuis 1994 que les pays du continent se rencontrent à ce forum, c’est la première fois que Cuba y est convié. Castro rencontrera Obama, c’est annoncé. Les deux frères ennemis de la Caraïbe se rapprochent depuis quelques mois. Ce n’est pas encore l’harmonie parfaite, mais une détente agréable.

Plus loin de nous, les Etats-Unis d’Amérique de Barack Obama et l’Iran de l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la révolution islamique, sont à deux doigts de trouver un accord sur le litige nucléaire qui envenime depuis des années les relations entre les deux pays. Ce n’est pas le seul point de friction entre les deux pays, mais le principal.

Des ennemis historiques se parlent, échangent, s’entendent en aplanissant des Himalaya de problèmes. Pourquoi nous, petit pays pacifique, n’arrivons pas à trouver les dénominateurs communs pour définir nos intérêts de peuple ?

La période électorale qui s’annonce est symptomatique de notre incapacité à nous entendre. Le nombre de partis, de plateformes, de candidats indépendants qui se dessinent à l’horizon des prochaines joutes trahit une vitalité fébrile qui n’est pas signe de bonne santé, mais d’atomisation des intérêts.

De véritables particules refusent de s’agglomérer, de s’agréger, de faire bloc, de nous écrire ensemble un projet commun de destin. Pire, nous ne sommes même pas capables de définir les règles du jeu et de nous astreindre à les respecter.

Ce qui inquiète, ce n’est pas le nombre de candidats qui vont participer à la compétition pour élire 1 président, 20 sénateurs, 119 députés, 570 cartels municipaux, 570 cartels d’ASEC, 570 cartels de CASEC, mais le fait qu’il est déjà à craindre une indescriptible pagaille organisationnelle, quel que soit X.

Ce vendredi, à l’initiative du gouvernement, après l’appel lancé par le Conseil électoral, une réunion sera organisée pour inviter les partis et les plateformes à se regrouper encore et encore en vue de réduire le nombre de participants aux prochaines élections.

Il est tard, très tard et l’on n’entend pas du tout les voix de la société civile ni d’aucun groupe organisé dans ce débat.
Combien faut-il être pour rendre une démocratie viable ? Peut-on être trop nombreux à des élections ? Comment reprendre la main quand on a raté la modernisation des entités politiques ? Que faire quand les partis politiques sont des enveloppes vides ? Autant de questions plus simples que les crises entre Cuba, l’Iran et les Etats-Unis.
Pour n’être pas partis à temps, nous allons devoir courir en catastrophe vers des solutions avec tous les risques que comportent la précipitation et l’improvisation en temps d’élections.

AUTEUR

Frantz Duval

duval@lenouvelliste.com


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