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C’est quoi le prix Philippe Chaffanjon ?

mardi 7 avril 2015

Philippe Chaffanjon, journaliste français, grand reporter à RTL, mais aussi et surtout grand passionné d’Haïti et ancien directeur de France Info, disparu en avril 2013 à seulement 55 ans, a marqué la profession par ses compétences, son exigence et sa vision de l’avenir. Le prix Philippe Chaffanjon, créé en 2013 en sa mémoire par sa femme Isabelle Madsen Chaffanjon, a « pour ambition de poursuivre ses engagements en récompensant en particulier les reportages de terrain, de type multimédia, qui reflètent l’exactitude des faits relatés ».

La mort soudaine de Philippe Chaffanjon d’une crise cardiaque a été un choc pour sa famille et pour toute la presse française. Vu son énergie, sa passion pour le métier de journaliste, c’était une nécessité de continuer quelque chose, explique Isabelle Madsen Chaffanjon. Le prix Philippe Chaffanjon, qui est de nature à stimuler les jeunes journalistes haïtiens à produire des reportages de terrain, récompense en effet chaque année au printemps deux reportages multimédias, l’un publié sur un site de presse français et l’autre sur un site de presse haïtien. « Il était important d’associer Haïti à l’histoire, d’intégrer les journalistes haïtiens dans l’aventure », soutient Mme Chaffanjon, qui rappelle au passage que son mari fut également un grand habitué d’Haïti.

Ancien directeur de tout le réseau de France Bleu, Philippe Chaffanjon a fait l’essentiel de sa carrière à la radio, dont RTL où il est resté pendant vingt ans, passant par tous les échelons jusqu’au poste de rédacteur en chef. Il a toujours été journaliste de terrain, que ce soit en France, dans son pays, ou à l’étranger. Sa première visite en Haïti ? « C’était pour notre voyage de noces en 1984, c’est un petit peu personnel », confie Mme Chaffanjon. « Tout de suite, il est tombé amoureux du pays, de l’ambiance qui y règne, du climat, des gens. C’est des choses qui ne s’expliquent pas… », poursuit sa femme qui a des racines haïtiennes qu’elle entretient.

Le couple est rapidement rentré en France. Et depuis, au fur et à mesure qu’il y a eu des événements en Haïti et que la presse française avait besoin d’en parler, Philippe Chaffanjon, qui a couvert les plus grands événements de la planète, dont les conflits tchétchène, rwandais, s’est toujours arrangé pour être celui qu’on envoyait en Haïti, si l’on en croit celle qui a partagé sa vie pendant plus de 30 ans. Parce qu’il a toujours aimé le terrain, Philippe Chaffanjon s’est à plusieurs fois retrouvé en Haïti dans des moments pour le moins sombres mais très consommables pour la presse internationale. Il y était en 2004, en 2010… « Après le séisme, directeur de France Info d’alors, il y a été à la tête d’une équipe qui s’est beaucoup impliquée dans la couverture des événements tragiques de 2010 », affirme sa femme.

Aujourd’hui, le prix Philippe Chaffanjon du reportage multimédia, qui en est déjà à sa deuxième édition, poursuit son chemin. Mais Isabelle Madsen Chaffanjon souhaite que la démarche attire davantage de jeunes journalistes haïtiens. « Nous aimerions qu’il y ait plus de candidats l’année prochaine », dit-elle. Pour la troisième édition, les inscriptions seront lancées du 26 octobre au 31 décembre 2015. « L’inscription, c’est entièrement gratuit et extrêmement facile », assure-t-elle. Parce que les reportages qui seront acceptés au moment de l’inscription doivent avoir été publiés sur un site de presse haïtien entre janvier 2015 et décembre 2015, les journalistes désireux d’y participer peuvent se mettre au travail dès maintenant.

Le prix, qui reflète le sens de l’éthique et la volonté de promouvoir les talents journalistiques français et haïtiens qui caractérisaient ce grand reporter, est doté d’un cachet de 2 500 euros, d’un voyage à Paris pour le lauréat haïtien. De quoi motiver les nombreux journalistes talentueux haïtiens à se mettre au travail aux fins de produire des reportages de terrain et concourir pour le prix le plus prestigieux qui leur ouvre ses bras.


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