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Des étudiants exigent une « baisse beaucoup plus considérable du prix du pétrole »

mercredi 4 février 2015

Parce qu’ils sont eux aussi concernés par la question, des étudiants de l’Université d’État d’Haïti (UEH), mécontents de la levée de la grève par les syndicalistes, ont plaidé pour « une baisse beaucoup plus considérable du prix du pétrole », en dressant ce mardi des barricades de pneus enflammés à l’avenue Christophe et la rue Magloire Ambroise

Dans les parages de l’INAGHEI, ça chauffe. Des pneus grillent. La chaussée est recouverte de pierres. Comme pour faire sienne la chanson à la mode depuis l’appel à la grève des syndicalistes du transport en commun, un étudiant, torse nu au milieu du décor, indique que quand le « prix du pétrole chute sur le marché international, il doit l’être également en Haïti. » Confrontés aux mêmes problèmes que la population dont le pouvoir d’achat est en berne, les étudiants étaient une poignée à demander à l’État de respecter les règles du jeu, du marché.

« Nous, les passagers de tous les jours, désapprouvons l’accord conclu entre les syndicalistes et le gouvernement », déclare Nervens Versailles, étudiant en communication sociale à la Faculté des sciences humaines (FASCH). Constatant que la question du transport en commun concerne au premier plan les étudiants, il désapprouve la thèse de certains économistes qui pensent qu’on ne peut pas suivre la tendance actuelle du prix du pétrole sur le marché international, du fait de notre économie exsangue. « L’éventuelle décroissance dont ils parlent, c’est leur affaire. L’argent du PetroCaribe a été dilapidé dans des programmes bidon. Nous ne devons pas payer les pots cassés pour un gouvernement irresponsable. »

Comme ses pairs qui savent que les prix des produits de première nécessité varient traditionnellement en fonction de celui du pétrole, Nervens, assis à l’entrée de la FASCH, plaide pour une baisse considérable des prix des produits pétroliers. À ses yeux, les négociations de ce genre finissent toujours au désavantage de la population. Mais la grève est levée et le transport en commun reprend ses droits ? « Pour nous, non. Cette baisse n’en est pas vraiment une. »

Des étudiants de la Faculté d’ethnologie, portés par le même motif, ont dressé eux aussi des barricades enflammées à la rue Magloire Ambroise. Ces deux mouvements spontanés, qui s’apparentent à une récupération de la grève des syndicalistes qui n’a pas été la leur, ont été réprimés par les forces de l’ordre. Loin de leurs nerfs, la population vaque déjà calmement à ses activités dans la foulée de l’accord tricoté entre le gouvernement et les syndicalistes où le prix du pétrole a subi une nouvelle baisse de cinq gourdes.

AUTEUR

Juno Jean Baptiste

jjeanbaptiste@lenouvelliste.com


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