MosaikHub Magazine

KP et Don K

lundi 2 février 2015

Don Kato et son groupe Brothers Posse ne sont pas les meilleurs amis de l’administration Martelly quand le carnaval pointe son nez. L’artiste Kato, ami de Sweet Micky le chanteur, n’est pas de la chapelle du président Michel Martelly. Une première meringue carnavalesque avait souligné que le président "ap fè style", la deuxième qu’il était "aloral". L’an passé, Kato persista en chantant "cho cho nèt". Les trois meringues dressent un portrait peu flatteur de la présidence Martelly.

Après la première expérience aux carnavals des Cayes, où son groupe reçut un char et eut la présence du président himself pour donner de la voix avec les Brothers, Kato est devenu l’un des pestiférés que l’équipe Martelly tient éloignés du défilé des jours gras, pour le carnaval des fleurs comme pour le carnaval national.

N’empêche que les compositions de Brothers Posse sont chaque années parmi les plus populaires depuis trois ans. Ses slogans sont comme de mauvais carnets assenés au pouvoir. Cette année avec "Bon bò a" Kato dit "Bye bye" a Martelly qui fait que des "fly". Personne ne s’attendait à ce que pour son dernier carnaval, le premier vrai carnaval qu’il organise à Port-au-Prince, Martelly déroule le tapis rouge à son ancien ami.

Coup de théâtre, le premier ministre Evans Paul annonce vendredi que la primature est prête à donner un char à la bande à Kato. Dans un tweet, le premier ministre précise : "Don Kato peut sortir sans condition" après que l’artiste eut précisé au Nouvelliste que lui et ses amis n’avaient pas encore pris de décision sur l’offre du PM. Kato, jusqu’à vendredi après-midi, n’avait pas non plus reçu d’appel de la primature, ni des autorités.

Cette avancée dans le domaine réservé du président qu’est le carnaval est la première décision politique d’Evans Paul. K-Plim fait coup double, triple même. Il se démarque des haines officielles du président, il prend l’initiative de remettre Kato dans le jeu et peut même embrasser l’artiste.

Kato a autant à gagner avec le gouvernement en acceptant de participer qu’il risque de perdre en participant. S’il refuse, il offre le beau rôle au PM en refusant de monter sur le terrain du président.

K-Plim met Don K dans une diagonale impossible. Le carnaval n’a jamais été un si grand échiquier politique.

AUTEUR

Frantz Duval

duval@lenouvelliste.com


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