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Grève enseignante : le Ministre Manigat appelle à une trêve

lundi 26 janvier 2015

Environ trois semaines après le déclenchement de la grève enseignante qui paralyse le fonctionnement des écoles publiques, le ministre de l’éducation nationale, Nesmy Manigat, s’est adressé, dans une lettre ouverte, ce dimanche 25 janvier, aux responsables des syndicats d’enseignants.

Dans cette lettre, M. Manigat dit qu’il aurait bien souhaité satisfaire les revendications des enseignants pour un salaire de base de 50,000 gourdes, mais« il n’est tout simplement pas possible aujourd’hui de répondre positivement à cette revendication, qui bouleverserait d’ailleurs tous les salaires de base de la fonction publique et reviendrait à multiplier au moins par trois (3) le budget de fonctionnement de l’Etat, au détriment des investissements en infrastructures et équipement scolaires, en matériel didactique et formation des maitres et j’en passe », argumente-t-il.

Le Ministre songeque les 85 % d’enseignants du secteur privé, qui, en moyenne reçoivent deux fois moins que le salaire nominal du secteur public, sans la garantie d’une pension, et sans des vacances payées pour la très grande majorité, mériteraient eux aussi l’attention des autorités de l’Etat, au même titre que ceux du secteur public.

M. Manigat rappelle qu’en attendant que les niveaux de salaires nominaux augmentent, le MENFP a déjà pris l’engagement d’octroyer aux 200,000 mille enseignants recensés une « carte-avantage enseignant » qui leur permettra de bénéficier de réduction à l’achat de certains biens et services.

La NATCOM, la Maison Henri Deschamps, la Banque Nationale de Crédit (BNC), sont les premières entreprises qui accorderont ces réductions et autres avantages à tous les enseignants du pays, indique la lettre.

Le Ministre, qui plaide pour un renouveau syndical, dit comprendre la résistance aux réformes manifestée par certains responsables syndicaux, et dénonçant certains d’entre eux [qui] utilisent la désinformation sur leur situation et leurs conditions de travail pour manipuler des enfants.

Invitant les politiques tout comme les syndicats à arrêter de prendre l’école publique, notamment les lycées, en otage,le Ministre, a révélé que de fortes sommes d’argent ont été versées à certains syndicalistes pour déstabiliser l’année scolaire à des fins personnelles et politiques.

Bien imbu de cette situation, Le Ministre appelle à une trêve pour ne pas perdre l’année scolaire qui a déjà été amputée de trois semaines.

Aux responsables de syndicats qui ont lancé la grève générale illimitée, avec salaire mensuel garanti, le Ministère réitère son invitation au dialogue. Cette nouvelle invitation aux syndicats est fixée pour ce lundi 26 janvier.

Les écoles publiques ne fonctionnent pas depuis environ trois semaines. Les élèves manifestent dans les rues un peu partout à travers le pays notamment à Jacmel et aux Gonaïves pour forcer le ministère à donner suite aux revendications des professeurs qui entament la grève pour réclamer de meilleures conditions de travail.Ces élèves entendent maintenir la pression jusqu’à satisfaction des revendications des enseignants.

MJ/Radio Métropole Haïti


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