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L’hôpital Saint-François de Sales est tout neuf

vendredi 16 janvier 2015

Le président de la République, Michel J. Martelly, accompagné de sa femme et de la ministre de la Santé publique et de la Population, Florence D. Guillaume, ont participé, jeudi, à la cérémonie d’inauguration du Centre hospitalo-universitaire Saint-François de Sales (CHUSFS), situé à l’angle des rues Charéron et de l’Enterrement. Cet hôpital moderne, dont le coût est estimé à plus de 22 millions de dollars, a une capacité de 190 lits et peut accueillir pas moins de 3 500 hospitalisations par an.

Le 12 janvier 2010, Haïti a été frappée par le tremblement de terre le plus dévastateur de son histoire. Plus de 80% de l’hôpital Saint-François de Sales a été détruit lors de ce séisme qui a fait plusieurs milliers de morts. Seulement des portions du pavillon chirurgical et de la clinique externe ont été épargnées. Une grande partie des équipements était soit endommagée, soit détruite.

La hiérarchie de l’Église catholique, à travers l’archidiocèse de Port-au-Prince, avait lancé des discussions sur l’avenir de l’hôpital Saint-François de Sales et recommandé d’abord sa relocation puis sa reconstruction. C’est ainsi qu’après le séisme, cet hôpital avait accueilli et soigné plus de 70 000 rescapés. Jusqu’en décembre 2014, l’hôpital Saint- François de Sales fonctionnait comme un dispensaire, recevant environ 1 000 patients par mois.

Après de longues discussions, la Conférence des évêques des États-Unis, à travers le Catholic Services Relief (CRS), l’Association de santé catholique (CHA) et le conseil de gestion de l’HSFS, Sur Futuro de la République dominicaine ont joint leurs efforts pour développer le projet de reconstruction de cet hôpital, établi en Haïti depuis 1881, en tant qu’hospice, par l’Association des Dames de Saint-François de Sales pour servir les pauvres.

Cinq ans après sa destruction, c’est toute la hiérarchie de l’Église catholique avec comme chef de file le cardinal Chibly Langlois, l’archevêque et l’évèque auxiliaire de Port-au-Prince, monseigneur Guire Poulard et Marie Erick Glandas Toussaint qui se sont réunis pour inaugurer le Centre hospitalo-universitaire Saint -François de Sales qui se veut un centre hospitalier moderne : dans son mode de gouvernance, dans ses pratiques de gestion, dans son système de contrôle de la qualité des soins et services dispensés et dans l’équipement technologique utilisé. Ce centre repose, selon les responsables, sur le trépied de ses valeurs fondamentales : respect de la vie, de la dignité et de l’excellence.

Dans son homélie de circonstance, le président du conseil d’administration de l’hôpital Saint-François de Sales, Mgr Guire Poulard, n’a pas manqué de présenter cet hôpital comme étant un signe d’espoir pour l’Église catholique en particulier et pour le peuple haïtien en général. « C’est un jour nouveau qui commence avec l’inauguration de cet hôpital, nous espérons que ce centre hospitalier apportera sa contribution dans la construction d’une nouvelle Haïti, a-t-il dit. Que cet hôpital puisse servir tous les citoyens du pays indépendamment de leurs conditions socio-économiques et de leur rang social. »

L’archevêque du siège métropolitain de Port-au-Prince en a profité pour remercier les trois partenaires clés qui ont financé la reconstruction de cet hôpital qui doit, plus que jamais, être au service des plus pauvres de la société haïtienne. « C’est la conjugaison des efforts de tous qui a rendu possible une telle construction. Elle veut être aussi un signe que beaucoup de choses peuvent se réaliser dans le pays », a poursuivi Monseigneur Guire Poulard.

Il en a profité pour envoyer un message aux dirigeants haïtiens présents à l’inauguration de cet hôpital. Selon lui, les pays étrangers peuvent toujours continuer à aider Haïti à travers l’aide humanitaire, mais ils ne doivent jamais penser à nous mettre sous leur tutelle. « Il y a des hommes et des femmes sérieux qui sont capables d’administrer ce pays. Il revient aux Haïtiens de savoir faire des choix judicieux pour faire avancer le pays », a-t-il argué.

Pour sa part, le directeur de l’hôpital et également président du conseil d’administration de Caritas Haïti, Mgr Marie Erick Glandas Toussaint, perçoit cette reconstruction comme une contribution de l’Église catholique et de l’archidiocèse de Port-au-Prince à la reconstruction du pays. « Par ce geste de nos amis et de nos partenaires, nous pouvons dire que quelque chose est possible dans le pays et qu’il y a lieu d’espérer, a-t-il déclaré. Nous pouvons reconstruire Haïti et nous pouvons aussi reconstruire l’homme haïtien. Témoin de l’espérance du peuple de Dieu, l’Église catholique participe activement aux efforts de la reconstruction de l’homme haïtien. »

Cet hôpital se donne pour objectif principal, selon son directeur, l’amélioration de l’accès aux soins de santé aux plus pauvres et aux plus vulnérables en introduisant des mécanismes de financement novateurs. « Les moins fortunés et les personnes financièrement capables auront accès à la même qualité de services à l’intérieur de nos locaux, a-t-il promis. L’archidiocèse de Port-au-Prince continue à compter sur l’aide généreuse de ses partenaires et sur le support du gouvernement haïtien pour faire de ce joyau non seulement une référence en matière de santé en Haïti, mais aussi un modèle de collaboration et de succès », tout en remerciant, de manière particulière, le président de la Conférence épiscopale américaine, Mgr Joseph E. Kurtz, et la présidente de l’Association catholique de santé, Sr Carol Keehan, qui ont fait le déplacement pour assister à l’inauguration du nouveau Centre hospitalo-universitaire Saint-François de Sales.

Pour la première phase de la reconstruction de ce centre hospitalo-universitaire de Saint-François de Sales, les trois partenaires qui sont le CHA, le CRS et le Sur Futuro ont déboursé 22 millions 750 mille dollars américains. Les services retenus pour la phase de démarrage sont : la gynécologie-obstétrique, la pédiatrie, la chirurgie, l’orthopédie, la médecine interne, le service d’urgence, l’imagerie médicale, le laboratoire, la clinique externe, le service ambulancier, la pharmacie, les soins pastoraux et la santé communautaire. A l’avenir, d’autres services comme le service de dialyse, le service de chirurgie et le service d’urologie et un centre de formation et de recherche seront ajoutés.

« L’hôpital aura son propre staff médical et infirmier capable de lui garantir une présence constante de professionnels qualifiés et un contrôle sur la qualité des soins offerts aux patients. Lors de la grande ouverture, l’effectif du CHUSFS s’élèvera à 203 membres. Ce total passera à 291 à la fin de l’année 2015 pour atteindre un plafond de 372 employés au cours de la deuxième année de fonctionnement », a expliqué l’un des responsables, chargé de faire la présentation de ce nouveau bâtiment.

Selon les données fournies par les responsables du CHUSFS, cet hôpital aura une capacité de 190 lits et cible 6 000 consultations par mois en clinique externe, 2 000 interventions chirurgicales par an et 3 500 hospitalisations. La nouvelle structure dispose d’une quarantaine de chambres individuelles avec des lits uniques et d’une vingtaine de chambres partagées entre 2, 3, 4, 6 et 8 lits.

Ne pouvant pas rester jusqu’à la fin de cette cérémonie, c’est la ministre de la Santé, Florence Duperval Guillaume, également ministre de la Santé, qui s’’est chargée de lire le discours du chef de l’État. Le président de la République a remercié les partenaires de l’Église catholique qui ont contribué d’une façon ou d’une autre à faire de ce projet une réussite. « L’inauguration de cet hôpital universitaire, qui servira toute la population haïtienne, remplira sa mission de service public, de formation et de recherche, selon la mission et les valeurs de l’Église. Aujourd’hui, je ne peux que féliciter ceux qui ont rendu possible cette construction et exhorter, comme mes prédécesseurs, tous ceux qui vont travailler à la sauvegarde des vies, à faire leur travail dans le respect de la dignité humaine tout en s’inspirant de l’amour du Christ tel qu’il nous le prouve tous les jours. »

Tout comme l’a dit Saint-François de Sales, « il faut soigner le corps pour que l’âme s’y plaise ». C’est visiblement cet idéal que poursuit cet hôpital qui se donne pour mission d’accueillir toutes les personnes malades, dans la dignité et le respect.

AUTEUR

Jocelyn Belfort


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