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Pour une solution d’ici le « 12 janvier », tout le monde s’active

mercredi 7 janvier 2015

Le Nouvelliste /////

Nouvelle rencontre programmée pour ce mercredi entre le chef de l’Etat et quatre partis de l’aile dure de l’opposition. Dans la même journée du 7 janvier, Michel Martelly rencontrera une commission de cinq sénateurs, toutes tendances confondues, sur des changements dans l’Accord tripartite. Le président de la République serait prêt à revenir sur certaines de ses décisions. Jusqu’à très tard mardi soir, des dirigeants politiques et des parlementaires se rencontraient sur la situation politique et sur comment trouver une solution consensuelle. Une véritable course contre la montre.

Tic-tac, tic-tac… Jour J-5. Pour Haïti et son avenir, le compte à rebours a commencé. Les politiques s’activent. Comme dans « Le Lièvre et la Tortue », nos élus, pour la plupart, tentent de rattraper le temps perdu. Il faut trouver une solution avant le 12 janvier 2015. Personne ne sait réellement ce qui va se passer. Cependant, visiblement, on a peur de cette date. Pas parce qu’elle ramène le 5e anniversaire du tremblement de terre. Non. Mais parce que le pays risque de faire un saut vers l’inconnu. Le spectre du chaos hante l’esprit des gens.

L’opposition politique multiplie ses rencontres. Le groupe des six sénateurs a rencontré mardi quatre des six partis politiques de l’aile dure de l’opposition sur la crise préélectorale. Selon le sénateur Pierre Francky Exius, une solution avant le 12 janvier est encore possible « dans la mesure où le président Martelly reconnaît qu’il y a une situation de crise et fait montre d’une volonté à trouver une solution. Comme on l’a dit dans notre correspondance au président du Sénat, nous sommes disposés à voter la loi électorale … ».

Mais avant, a-t-il dit, le groupe des six sénateurs exige la nomination d’un Premier ministre de consensus, la formation d’un Conseil électoral provisoire et la démission du président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. « J’appelle à la sagesse du président Martelly pour s’asseoir à nouveau avec les partis politiques de l’opposition afin de trouver un Premier ministre de consensus », a exhorté le sénateur Pierre Francky Exius qui ne reconnaît pas la nomination de Evans Paul à la tête de la Primature.

L’appel aux négociations lancé par l’élu du Sud a été rapidement suivi d’effet puisque le chef de l’Etat a invité les partis politiques de l’opposition radicale à une rencontre mercredi à l’hôtel Kinam, à Pétion-Ville. Selon cette invitation, dont Le Nouvelliste a eu copie, qui porte la signature du secrétaire général du palais national, Yves Germain Joseph, nous citons : « Le président de la République, Son Excellence Michel Joseph Martelly, prend plaisir à vous adresser, par mon organe, la présente invitation à une rencontre qui se tiendra demain mercredi 7 janvier, à Kinam Hôtel, Pétion-Ville, à partir de midi, pour poursuivre le dialogue déjà entamé sur la conjoncture politique actuelle… »

Après la nomination d’Evans Paul comme Premier ministre par arrêté présidentiel, les organisations politiques Fusion, INITE, Kontra pèp la, Ayisyen pou Ayiti et Fanmi Lavalas avaient contesté ce choix et rompu les négociations avec le chef de l’Etat. A la suite de cette invitation de Michel Martelly, plusieurs d’entre elles ont confirmé au Nouvelliste qu’elles répondront à l’invitation. Toutefois, ces leaders politiques n’entendent pas accepter le choix de M. Paul et vont le faire savoir à Michel Martelly.

Le MOPOD, l’autre branche de l’opposition qui a radicalisé sa position, rejetant toute idée de négociations avec le président de la République dont il réclame la démission, n’a pas été invité à cette rencontre, selon ce qu’a fait savoir au Nouvelliste Serge Jean-Louis, porte-parole de ce regroupement de partis politiques joint au téléphone mardi soir.

Le groupe des six sénateurs pose ses conditions pour participer à l’Assemblée nationale

Parallèlement à cette invitation du chef de l’Etat, la reprise de l’ouverture de l’Assemblée nationale en session extraordinaire reportée faute de quorum a été programmée pour la même journée du 7 janvier. Dans une lettre adressée au président du Sénat, les membres du groupe des six sénateurs de l’opposition qui avaient boudé la séance de lundi dernier posent leurs conditions à toute participation à une nouvelle séance.

« En aucun cas, nous n’allons, par notre présence, cautionner le choix unilatéral de Monsieur Evans Paul comme Premier ministre, ont-ils dit dans cette correspondance. Car la crise politique actuelle exige de sérieuses négociations avec les vrais acteurs politiques nécessaires à l’organisation de bonnes élections au cours de cette année. Cela passe inévitablement par, entre autres, la mise en place d’un gouvernement constitué de personnalités crédibles et la formation d’un Conseil électoral en fonction de l’esprit de l’article 289 de la Constitution. »

« Assurés que vous comprendrez le bien-fondé de notre position visant à éviter au pays une situation de chaos total, nous vous prions, honorable président, de bien vouloir informer le président de la République qu’une fois trouvé, ce consensus permettra à nous autres sénateurs de nous réunir en Assemblée nationale pour : voter la politique générale d’un Premier ministre de consensus ; voter les amendements à la loi électorale ; ratifier les instruments internationaux conformément à la Constitution ; ratifier le choix des ambassadeurs et assumer toutes autres responsabilités constitutionnelles », a fait savoir le groupe des six dans cette correspondance en date du 5 janvier et qui porte la signature de quatre sénateurs, en l’occurence : Jean-Baptiste Bien-Aimé, Pierre Franky Exius, Jean Charles Moïse et Wesner Polycarpe. Les sénateurs Jean William Jeanty et Joseph Joël John n’ont pas signé la lettre.

Les élus encore en poste tentent de faire en cinq jours ce qu’ils devaient faire en trois ans : éviter un vide institutionnel après le 12 janvier 2015. Parviendront-ils à réaliser cet exploit ?

AUTEUR

Robenson Geffrard

rgeffrard@lenouvelliste.com


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