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Entreprise/Biotechnologie

L’Oréal s’intéresse aux plantes aromatiques d’Haïti

samedi 20 décembre 2014

Le premier producteur mondial de produits cosmétiques, le groupe industriel français L’Oréal, s’intéresse aux terres bio, aux plantes aromatiques et médicinales d’Haïti. Le groupe va entrer dans le capital de Agrotech, une entreprise mise en place par le vice-président de Gulf Stream Capital, un groupe financier dont le siège est à Miami. Les grands groupes cosmétiques et pharmaceutiques sont à la recherche de ressources pour passer complètement au bio à l’horizon 2018.
« J’encourage Haïti à déposer le plus rapidement possible et le plus grand nombre de plantes natives dans les grandes organisations mondiales réservées à cet effet. Par la suite, tout pays qui produirait ou qui exploiterait ces plantes devrait des royalties à l’Etat haïtien », tels sont les propos de Philippe Olivier, vice-président de Gulf Stream Capital. L’homme d’affaires, qui a annoncé la nouvelle, attire l’attention des autorités haïtiennes sur un secteur en plein boom à cause des obligations européennes à passer complètement au bio dans la cosmétique et dans l’industrie pharmaceutique.
Devant la grande quantité de plantes aromatiques et médicinales consommée par les groupes cosmétiques à l’échelle mondiale, notamment européenne, la situation constitue une formidable opportunité pour les pays en voie de développement qui disposent d’une flore patrimoniale, en particulier Haïti. Phlippe Olivier n’y est pas allé par quatre chemins pour affirmer sans ambiguïté que le pays dispose de ressources patrimoniales en quantités importantes.

« Après plusieurs voyages, quelques mois de négociations, il a été décidé de donner naissance à une société dénommée Agrotech. Cette société va ouvrir son capital à des actionnaires prestigieux, dont le groupe L’Oréal est l’un des premiers », a fait savoir Phillipe Olivier qui, sans avancer de chiffres, a déclaré qu’un important investissement a été programmé pour installer une usine de création de substrats de plantes aromatiques en Haïti. Le Nouvelliste a appris auprès du ministère du Commerce et de l’Industrie que l’usine en question sera logée au Laboratoire de Tamarinier, à Bon-Repos.

« A mon initiative, ce groupe a décidé d’entrer en relation avec les compagnies de cosmétiques sur la base des directives européennes en la matière. Nous leur proposons de s’intéresser aux potentialités d’Haïti dans ce domaine », a confié Philippe Olivier de Gulf Stream Capital qui a des filiales au Canada, au Luxembourg, en Espagne…et dans les pays du golfe Persique.

Le secteur cosmétique est très consommateur de plantes aromatiques et médicinales. Jusqu’à présent, les plantes utilisées ne faisaient l’objet d’aucun contrôle en termes de traçabilité de composantes biologiques, nous dit le dirigeant du groupe Gulf Stream Capital. Selon ce dernier, le secteur a vu se développer, durant ces dernières années, des offres biologiques qui ont été majoritairement perçues à l’origine comme de simples niches en termes de marketing.
Dans la gamme des produits distribués par le premier opérateur mondial du secteur, le groupe L’Oréal. Puis, progressivement, les groupes ont acquis des offres cosmétiques bio. La communauté européenne fait face à la montée de la démarche, aux préoccupations grandissantes en matière de santé publique.
« Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, l’existence précède l’essence », a souligné Philippe Olivier précisant que l’Union européenne a pris des mesures qui font obligation à ses Etats membres de tracer les plantes aromatiques et médicinales. Celles-ci devraient être désormais cultivées sur des sols bio, selon des procédures et des méthodes organiques. 2018 est la date butoir fixée par les pays européens pour le passage complet au bio dans la cosmétique. Le délai est très bref, dit-il, et il faut trouver des fournitures qui les permettent de poursuivre leur développement.

Les grands groupes européens de la cosmétique (et aussi de la pharmacie) comme L’Oréal, Clarins ou Nivéa, sont désormais dans l’obligation interne rapprochée de se fournir en plantes aromatiques pour les intégrer dans leurs produits.
Dans son intervention, mercredi, aux assises sur le développement de la bioéconomie, à Pétion-Ville, Philippe Olivier a rappelé que l’UE a pris en compte la préservation du patrimoine en matière de flore native des pays. Il est désormais possible pour un Etat de revendiquer légalement la propriété de ses plantes aromatiques et médicinales de manière à percevoir des royalties en cas de culture ou d’exploitation par d’autres pays.

AUTEUR

Dieudonné Joachim

djoachim@lenouvelliste.com


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