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Une nouvelle page d’histoire de l’ère Martelly

samedi 13 décembre 2014

Le président de la République Michel Martelly a entériné, hier soir, au cours d’une cérémonie au Palais national, les recommandations de la Commission consultative. Après 72 heures de réflexion et d’analyse, le chef de l’Etat a mis fin au suspense qui entourait cette décision qui doit permettre le dénouement de la crise préélectorale. En référence aux quatre conseils électoraux qu’il a déjà portés sur les fonts baptismaux, Michel Martelly a pris le soin d’expliquer les circonstances dans lesquelles ces conseils se sont succédé. En se prononçant sur la démission de son Premier ministre, le président de la République rapporte avec angoisse la volonté de Laurent Lamothe de se démettre de ses fonctions conformément à l’engagement pris devant les membres de la Commission consultative.

Dans un sens comme dans l’autre, Michel Martelly a répondu favorablement à l’appel de toutes les forces vives du pays qui avaient souhaité cette décision de la part du premier mandataire de la nation pour engager le pays sur la voie des nouvelles élections, afin de renouveler le personnel politique. Les quelques rares personnalités, dont des parlementaires proches du pouvoir ainsi que l’ancien président américain Bill Clinton, n’ont pas eu gain de cause pour le maintien de Lamothe au poste de Premier ministre. Les violons ne s’accordaient pas entre l’administration américaine et le mari d’Hillary Clinton sur ce dossier brûlant de l’actualité politique haïtienne. L’initiative positive de ce vendredi ouvre la voie à la visite du Secrétaire d’Etat John Kerry dans le pays de Dessalines. L’administration Obama a mis tout son poids dans la balance pour trouver un dénouement à la crise politique qui ternit l’image d’Haïti à l’étranger. L’envoyé spécial du Departement d’Etat, Thomas Shannon, rentré mardi au pays, avait donné la garantie qu’une solution serait trouvée bientôt. Même son de cloche du côté de l’ambassadeur Pamela White très présente dans les affaires politiques haïtiennes. Elle agit beaucoup plus qu’un chef de parti politique, en lieu et place d’un diplomate accrédité dans un pays.

Le calendrier d’opération de ces recommandations sera la deuxième étape qui doit rendre effective la décision du chef de l’Etat. Il promet de s’engager sur cette voie dès lundi pour s’entretenir avec les personnalités concernées pour combler les attentes de l’opposition. En toute logique, la table de concertation de l’opposition devrait, dès ce matin, se réunir afin de stopper provisoirement les manifestations, en attendant de suivre l’application des recommandations les unes après les autres. Après la libération jeudi de Byron Odigé et Rony Timothée, les négociations avec les partis politiques de l’opposition sur le choix d’un Premier ministre de consensus demeurent l’une des étapes décisives que le chef de l’Etat doit franchir pour le succès de l’événement. La ratification du choix du nouveau Premier ministre par les deux chambres permettra à Martelly de boucler la boucle.

Et s’il parvient à ce stade, l’histoire retiendra qu’il sera l’un des rares chefs d’Etat haïtien qui a pris les dispositions pour trouver une solution dans une grave crise politique haïtienne, en utilisant le dialogue et la concertation.
Lemoine Bonneau
lbonneau@lenouvelliste.com

AUTEUR


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