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211e commémoration

Vertières : Nouvel appel à l’unité de Martelly

jeudi 20 novembre 2014

Timide commémoration des 211 ans de la bataille de Vertières. Accompagné des ministres de la Justice et de la Défense, respectivement, Jean Renel Sanon et Lener Renaud, le président de la République a tout simplement déposé le mardi 18 novembre, une gerbe de fleurs au pied du monument de Vertières, au Cap-Haïtien. Dans un message préenregistré pour la circonstance, Michel Martelly a appelé à l’unité et au rejet de la pratique « ôte-toi que je m’y mette ».

Sans tambour ni trompette, les autorités haïtiennes ont commémoré les 211 ans de la bataille de Vertières. La dernière bataille qui a conduit à la victoire de l’armée indigène sur la toute-puissante armée napoléonienne et à la fondation de la nation haïtienne. Alors que des milliers de personnes ont gagné les rues à l’appel de l’opposition politique pour exiger le départ de l’équipe au pouvoir, Michel Martelly, dans un message, a appelé la population à ne pas suivre les mauvais exemples mais à marcher sur les pas tracés par nos ancêtres et construire un pays qui fera la fierté des héros de l’indépendance.

« Il est temps de comprendre qu’aucun développement n’est possible dans l’instabilité, a déclaré le leader des ‘’Tet Kale’’. Il est temps de comprendre que souvent ce sont des Haïtiens qui bloquent Haïti à travers leurs actions de tous les jours. On ne peut pas passer tout notre temps à crier à bas. Il est temps de comprendre que la règle du jeu n’est pas de demander le départ de quelqu’un parce que vous avez besoin du pouvoir… »

Selon le chef de l’Etat, « nous avons la responsabilité de changer la situation du pays et nous sommes tous responsables de l’état de délabrement du pays. Pour Michel Martelly, les politiciens doivent savoir que le pouvoir doit servir à changer les conditions de vie de la population. « Nos ancêtres ont fait Vertières, construisons l’Haïti de demain », a-t-il dit.

« 211 ans après, nous pouvons dire avec fierté que nous sommes des Haïtiens », a-t-il dit, comme un hommage aux fondateurs de la patrie. Dans ce message préenregistré qu’il a publié sur sa page Facebook, Michel Martelly a rappelé qu’après les Etats-Unis, Haïti est le deuxième pays qui s’était défait de la chaîne esclavagiste. Il a salué les prouesses de nos ancêtres qui ont versé leur sang pour fonder la nation haïtienne.

Dans un petit cours d’histoire, le chef de l’Etat a souligné que Vertières n’était ni un miracle ni une chance. Mais, a-t-il dit, cela a été possible parce que « nos ancêtres ont accepté de s’unir avec un objectif qui a dépassé leurs intérêts personnels. Vertières ne serait pas possible si les ancêtres s’entredéchiraient pour le pouvoir… »

Selon le locataire du palais national, pour avoir un lendemain meilleur, on doit être soudé par un intérêt commun qui dépasse les intérêts personnels. Son message à la nation à l’occasion des 211 ans de la bataille de Vertières, c’est un appel à l’unité. Une union qui, selon lui, ira dans le sens des intérêts de tous les Haïtiens. « S’il nous a fallu prendre les armes le 18 novembre 1803. désormais il convient d’utiliser l’arme de la dialectique pour gérer nos différends », a déclaré le président Martelly.

Lamothe absent à Vertières, mais communique sur son compte Twitter

On ne sait pas pourquoi le Premier ministre Laurent Lamothe ne s’est pas rendu à Vertières aux côtés du chef de l’Etat comme il aime le faire si souvent. Cependant, sur son compte Twitter, le chef du gouvernement a déclaré que « Vertières c’est la satisfaction des besoins de base et le respect des droits fondamentaux de tous. Vertières, c’est l’éducation pour tous. Un peuple qui a fait Vertières ne peut pas mourir ni traîner indéfiniment par les chemins d’errance… »

En outre, Laurent Lamothe a appelé le groupe des six sénateurs de l’opposition à voter les amendements à la loi électorale pour permettre au Conseil électoral provisoire d’organiser les élections. « En ce jour glorieux de notre histoire, a-t-il dit, je lance un appel solennel au groupe des 6 sénateurs, les invitant à voter la loi électorale. J’appelle les honorables sénateurs à débloquer le processus démocratique. L’opposition doit rompre avec la politique du chaos. »

Pour le moment, la situation politique du pays reste très tendue. Le mercredi 19 novembre, Martelly et les partis politiques de l’aile dure de l’opposition devaient se rencontrer sur la crise préélectorale. Boudant une troisième fois une invitation du chef de l’État, l’opposition exige la libération des « prisonniers politiques, l’arrêt des persécutions politiques, un climat de confiance et un médiateur » comme préalables.

AUTEUR

Robenson Geffrard

rgeffrard@lenouvelliste.com

Voir en ligne : Le Nouvelliste

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