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Le football haïtien cherche des sous

jeudi 13 novembre 2014

Le Nouvelliste | Le Premier ministre, qui occupe aussi les fonctions de ministre de la Planification et de la Coopération externe, assure que quatre millions de gourdes vont être décaissées pour les sélections nationales de football qui sont toujours en difficulté pour préparer les compétitions.

Michel Brunache, porte-parole du Premier ministre, a confié mercredi soir que le décaissement de ce montant est prévu imminent. D’autre part, des sources gouvernementales déplorent l’absence d’un budget clair et global de la Fédération haïtienne de football et le refus du ministère des Sports de mettre ses fonds au service du football.

Haïti a joué son premier match mercredi soir face à Antigua y Barbuda qui l’avait éliminée de la Coupe du monde du Brésil. Les deux équipes se sont séparées sur un score nul 2-2. La veille, le président de la Fédération haïtienne de football, Yves Jean-Bart, a fait part des difficultés auxquelles est confrontée la sélection ou les sélections haïtiennes de football. Car le 15 juillet 2014, le président de la République, Michel Martelly, a donné publiquement l’ordre à son ministre des Sports de couper les vivres à la Fédération haïtienne de football du fait que cette dernière aux yeux du président de la République ne faisait rien de l’argent qu’on lui avait donné.

« Nous avons dû réduire notre délégation faute de moyens, ce qui sera forcément nuisible pour nous, a indiqué le Dr Yves Jean-Bart, joint au téléphone. Nous n’avons pas encore trouvé les moyens nécessaires pour rembourser aux joueurs leurs dépenses de voyage et il sera difficile de dire à un joueur que non seulement il n’aura pas de frais, mais aussi l’argent qu’il a dû dépenser. Par exemple, Goreux fait un voyage de Rostov à Moscou, puis de Moscou à Londres où il a dû payer un taxi pour l’emmener à Haetrow d’où il a rallié Miami. C’est coûteux et on ne peut ne pas lui permettre de rentrer dans ses frais », continue Yves Jean-Bart..

« Nous avons emprunté ici et là et certains amis ont mis leurs cartes de crédit à notre disposition pour que le voyage eût lieu. Nous avons dû ensuite réduire dans nos dépenses à cause de ce manque de moyens », a-t-il expliqué mardi soir.

Faut-il s’attendre à une coopération de l’État ?

« Le Premier ministre nous avait dit qu’il nous aiderait et j’avais eu même l’assurance que cette aide se manifesterait sous forme de billets d’avion et de per diem des joueurs, mais quand j’ai été auprès de la ministre des Finances, elle m’a fait savoir que l’inondation du Cap-Haïtien a absorbé toutes les ressources financières et qu’elle ne disposait pas de budget pour nous aider. Je me suis adressé à la FIFA qui nous a fait savoir qu’elle ne peut pas aider une sélection nationale A qui doit affronter d’autres homologues. Nous avons été obligés de demander de l’aide ailleurs », a-t-il repris, mardi soir.

Un calendrier chargé

« Nous sommes en train de chercher de l’aide pour que la sélection nationale A puisse représenter valablement le pays à l’instar des U17 et nous n’avons pas encore trouvé les moyens nécessaires alors que, le 12 novembre, la sélection nationale U20 doit partir pour Mexico où, avec la sélection nationale féminine, elle, doit représenter le pays aux Jeux Centre Amérique et Caraïbes à Vera Cruz. De quoi donner de vrais maux de tête », a-t-il poursuivi.

Cinq, voire six rendez-vous majeurs, attendent le football haïtien avec quatre sélections engagées dans des compétitions différentes :
- la sélection nationale U17 doit se rendre à Honduras fin février - début mars 2015 disputer la phase Concacaf des éliminatoires de la Coupe du monde U17 Chili 2015 ;
- la sélection nationale U20 doit disputer les Jeux Centre Amérique et Caraïbes avant de disputer la phase Concacaf des éliminatoires de la Coupe du monde U20 Nouvelle Zélande 2015 dans un groupe où elle devra croiser le fer avec le Mexique et le Canada ;
- la sélection féminine doit disputer les Jeux Centre Amérique et Caraïbes à Veracruz après avoir manqué la qualification pour la phase finale de la Coupe du monde de football féminin Canada 2015 ;
- la sélection nationale A disputera la Coupe caribéenne des nations d’où elle se qualifiera peut-être et pour la Gold Cup 2015 et pour la Copa America 2016 tout en se préparant dès 2015 pour les éliminatoires de la Coupe du monde Russie 2018 .

En plus, la sélection nationale olympique doit faire son entrée en lice dans le cadre des éliminatoires pour les Jeux 0lympiques de Rio à partir de l’année 2015, ce qui représente donc un budget lourd pour le football haïtien. Sans l’apport de tous en général et de l’État en particulier, et ce dans un délai raisonnable pour que les sélections puissent se préparer convenablement, comment peut-on espérer que le football haïtien retrouvera sa vraie place dans le concert des nations de la Concacaf ?

« Quel est le budget annuel de la Fédération de football ? Personne ne sait. Ils ont toujours et encore des demandes », déplore un responsable au ministère des Finances. « Le ministère des Sports a des fonds, pourquoi il refuse de s’en servir pour le football ? », se demande cette source.

AUTEUR

Enock Nere

enocknere@lenouvelliste.com


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