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Serge Gilles immortalisé par Michel Soukar et 13 autres camarades

mercredi 5 novembre 2014

C’est au local de C3 Éditions qu’a eu lieu, le jeudi 23 octobre, en présence de quelques contributeurs, la vente-signature de l’ouvrage collectif intitulé « Témoignages sur la vie et l’action de Serge Gilles » sous la direction de l’historien Michel Soukar.

Jeudi. 3h p.m. Il fait bon au local de C3 Éditions, en compagnie d’une brochette d’écrivains et de figures politiques. Tous, témoins de la vie et de l’action d’un homme dont le parcours atypique, jusqu’ici, n’a pas été mis à nu. Treize plumes se sont liées au nom d’une franche camaraderie et du devoir de mémoire pour immortaliser Serge Gilles dans un ouvrage fait de récits testimoniaux, comme on a fait pour Leslie François Manigat avant son départ pour l’au-delà.

Ici, ce n’est pas l’ambiance littéraire ponctuée de vifs échanges, à laquelle on est habituée. C’est plutôt la convivialité et l’amitié qui prévalent. Calé dans son fauteuil, Serge a le visage brillant d’une bonne humeur contagieuse et le regard éveillé. Du haut de ses 77 ans que démentent son agilité et son humour, l’ex-sénateur de la République, entouré de ses amis Michel Soukar, Edmonde Supplice Beauzile, Mozart Clérisson, pour ne citer que ceux-là, reçoit encore des hommages. L’atmosphère est festive avec tout un lot d’histoires qui font frétiller de joie.

Serge Gilles, le grand méconnu

Faire découvrir les facettes de la personnalité d’un homme souvent réduit à un simple militant, un sénateur... D’où sans nul doute l’intérêt de la publication de l’ouvrage intitulé « Témoignages sur la vie et l’action de Serge Gilles » qui se révèle, de l’avis du préfacier, Pierre Buteau, d’une grande utilité avec pleins feux sur le talent de rassembleur et l’élégance qu’on a toujours vantés chez lui, et surtout ce courage à toute épreuve dont il a toujours fait montre dans ses prises de position, parfois hardies.

Un conseiller spécial

Madame Edmonde Supplice Beauzile est de ceux qui connaissent Serge. Elle n’oubliera pas les conseils de cet homme. « Si vous faites la politique et vous courez après les jupons, vous faites tout, sauf la politique », a laissé entendre l’éducatrice chevronnée qui voit en son grand ami un conseiller spécial. Leur rencontre remonte à la fin des années 80. Depuis lors, une amitié s’est tissée entre la normalienne et Serge, cousin de sa mère : « Par sa sagacité, il a contribué à transformer la jeune normalienne que j’étais en 1989 en la femme politique que je suis aujourd’hui ». Amour, respect et amitié se mettent ensemble pour camper ce personnage ; un homme dont la combativité, la perspicacité et l’optimisme doivent désormais s’offrir en exemple, pour paraphraser madame Beauzile.

Serge Gilles, ami de Che Guevara

Les récits se suivent sans cassure. Entre parcours d’une figure politique radicale, sa jeunesse, et les liens entretenus avec le fameux leader argentin Ernesto Rafael Guevara de la Serna, connu sous le nom de Che Guevara, c’est toute la vie de Serge qui est passée en revue. On ne peut pas être insensible au récit de Gary Klang intitulé « Serge Gilles, le Che et moi ». « Mon amitié avec Serge Gilles remonte au Paris des années 60, celui de mai 68, du général de Gaulle, d’Aragon, de Che Guevara…On se rencontrait au hasard de nos flâneries, et souvent il venait me rendre visite chez moi, au 34 de la rue Gay-Lussac, haut lieu de la révolte des étudiants… Cet homme que j’avais vu sur le boulevard Saint-Michel n’était nul autre que le Che Guevara déguisé en homme de bien pour ne pas être reconnu par toutes les polices qui surveillaient Serge. Eh bien oui, j’ai serré la main du Che à Paris dans les années 60 avant son départ pour le Congo de Kabila, et le plus extraordinaire, c’est que je l’ai ignoré pendant tout ce temps-là. »

Serge Gilles a l’air d’affectionner ce moment. Les mots pour traduire sa joie peinent à couler. La réalisation de ce projet est, de l’avis de Mozart Clérisson, un vecteur essentiel dans la perspective de faire découvrir cette personnalité dont la vie peut servir d’exemple à plus d’une génération. Un vrai motif de fierté pour les contributeurs qui ont dû, encore une fois, faire face à ce Serge Gilles radical et peut-être peu enclin à la médiatisation. Mais par l’entremise d’une seule amie, sa fille Aurélie il a pu être persuadé. « Je n’étais pas convaincu au départ de l’initiative. Ma fille Aurélie, m’a dit un jour que Michel Soukar a raison et que l’ouvrage permettra d’alimenter la mémoire de cette génération. »

À souligner qu’une autre vente-signature était prévue pour le samedi 25 octobre, entre 4h et 7h p.m., au local de la Fusion à Christ-Roi, en face du collège Marie-Anne.

Les contributeurs : Dugué Jean Louis, Débussy Damier, Y. Saint-Gérard, Eddy d’Orléans Julien, Duly Brutus, Betty Sorel Gilles, Mozart Clérisson, Gary Klang, Edmonde Beauzile, Victor Benoît, André Brutus, Claire Lise Ott, Alix Richard.

Témoignages sur la vie et l’action de Serge Gilles- C3 Éditions - Septembre 2014

Lord Edwin Byron
lordbyron@lenouvelliste.com

Voir en ligne : Le Nouvelliste

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