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Le prix Deschamps 2014 décerné à Rhoddy Attilus

mercredi 5 novembre 2014

Claude Bernard Sérant

La 39e édition du prix Deschamps 2014 a couronné, le lundi 3 novembre, Rhoddy Attilus, un Capois, pour son roman « Kèkèt ak Janmari », écrit en créole haïtien. « Dès la première lecture, ce texte m’a surpris. C’est un roman ludique écrit dans une langue extraordinaire », a déclaré Gary Victor, l’un des membres du jury, à l’hôtel Kinam à Pétion-Ville où a eu lieu le cocktail de remise de prix.

Kèkèt ak Janmari était au coude-à-coude serré avec « Requiem naïf pour Honorine » de Rousseau Blaise, un texte, selon Evelyne Trouillot, vibrant, original et qui coule délicieusement. Heureusement pour ce jury partagé par un choix déchirant, il a trouvé son aise quand la maison Deschamps a accordé une mention spéciale à Blaise.

« Mon choix s’est porté sur Kèkèt ak Janmari parce que cela a été pour moi un coup de cœur », a révélé la présidente du jury, Kettly Mars. « J’avais une journée pour me décider ». In fine, elle a fait choix du texte qui lui a donné le plus de plaisir. Elle a pris goût à cette langue au parfum du cap, à la qualité littéraire, à la construction romanesque. « Ce roman, affirme-t-elle, est écrit avec beaucoup de lumière et de vérité. Il explore les relations entre la campagne et la ville. »

Ainsi, les membres du jury : Kettly Mars, Françoise Beaulieu Thybulle, Gary Victor, Evelyne Trouillot, André Vilaire Chéry, Rodney St Eloi, Evens Wèche, ainsi que la secrétaire du jury, Marie-Laurence Jocelyn Lassègue qui faisait office de M.C à la cérémonie de remise de prix, ont affiché leur satisfaction, surtout à un moment où Haïti vient de se doter d’une académie de la langue créole, un vœu de la Constitution de 1987.

« Quand j’ai appris la nouvelle, le premier sentiment qui m’a traversé c’est un sentiment d’amour, un sentiment d’amour pour ceux et celles qui ont créé ce prix, un sentiment d’amour à l’égard des courageux membres du jury », jubile Rhoddy Attilus, profondément ému. Il n’a que des mots d’amour à l’endroit de la Maison Henri Deschamps, de la Fondation Lucienne Deschamps et toute l’assistance venue le saluer. Il a promis que d’autres créations littéraires suivront après ce prix qui consiste en un chèque de 150 000 gourdes et mille exemplaires du roman. Et, cerise sur le gâteau, les revenus reviennent exclusivement au lauréat.

Le P.D.G. de la maison Henri Deschamp, Peter Frish, a souligné que sur le prix Deschamp souffle une nouveauté. Désormais, le lauréat rejoint les membres du jury, l’année suivante. Le cas d’Evains Wèche est emblématique. Après sa consécration l’an dernier par le prix Henri Deschamps, l’auteur de « Le trou du souffleur » vient de signer « Les brasseurs de la ville » paru aux Editions Mémoires d’encrier.

La cuvée, d’après Frisch, était bonne. 56 manuscrits ont été défrichés patiemment. Cinq ont été retenus pour la finale : Kèkèt ak Janmari de Rhoddy Attilus, Requiem naïf pour Honorine de Rousseau Blaise (mention spéciale), Le Cimetière des miraculés de Jean Néhémy Pierre, Journal d’un porté disparu de Jean David Mezy, et « L’amour est bleu » de Farah Angela Jean.

Quelle bonne moisson littéraire !

Claude Bernard Sérant

Voir en ligne : Le Nouvelliste

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