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Ebola : Pas de visa pour Ebola au Canada

dimanche 2 novembre 2014

NancyRoc.com avec La Presse canadienne

Le Canada a annoncé aujourd’hui qu’aucun visa ne sera délivré aux résidents et citoyens des pays d’Afrique de l’Ouest touchés par le virus Ebola.

Le gouvernement fédéral signale qu’il ne traitera aucune nouvelle demande de visa pour les travailleurs, les étudiants ou les visiteurs, et aucune demande de visa aux fins de résidence permanente en provenance de ces pays.Toute demande déjà dans le système ne sera pas traitée non plus.

Ce changement, qui entre en vigueur immédiatement, a été annoncé ce vendredi 31 ocobre dans la Gazette du Canada.
Un porte-parole de Citoyenneté et Immigration Canada a précisé que la décision se rapprochait de celle prise par le gouvernement australien plus tôt cette semaine, sans toutefois être aussi contraignante.
Ce geste avait été dénoncé jeudi par la docteure Margaret Chan, directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé, qui avait affirmé que la fermeture des frontières n’empêcherait pas la propagation du virus Ebola.

L’impact d’Ébola chez les Canadiens

Ceux ayant des proches au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée disent vivre dans la peur, craignant de répondre à chaque fois que le téléphone sonne, et devant gérer les stigmates provoqués par la maladie.

Abu Bakarr Kamara, qui a immigré de la Sierra Leone en 2003 et vit à Winnipeg, dit laisser souvent son téléphone tomber sur la boîte vocale lorsqu’il se met à sonner, de peur d’apprendre que son père ou sa soeur ne soient tombés malades.

« J’écoute le message avant de rappeler. Si je n’entends aucune nouvelle grave, je remercie Dieu. C’est notre vie, maintenant », dit-il.

« C’est frustrant, c’est terrible, c’est terrifiant. Parfois, vous allez vous coucher en pensant aux nouvelles horribles que vous pourriez recevoir de votre pays natal. Vous ne pouvez que prier. C’est vraiment horrible. »

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le virus a tué plus de 4900 personnes sur les quelque 10 000 infectées – pratiquement toutes situées au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone. Un manque de lits dans les cliniques spécialisées force également des familles à prendre soin des malades à la maison, ce qui risque d’entraîner une plus grande dissémination du virus, avance l’OMS.

« La vitesse à laquelle les gens sont infectés dans la capitale, ça me fend le coeur, mentionne M. Kamara, vice-président de l’Association des ressortissants de la Sierra Leone du Manitoba. On a l’impression qu’il y a plus d’espoir, même si nous tentons de demeurer optimistes. »

Des groupes de partout au pays mènent des collectes de fonds pour tenter de ralentir la progression de l’épidémie. À Winnipeg, le groupe de M. Kamara vend des t-shirts et organise un dîner dans le but d’amasser 50 000 $ destinés à la Croix-Rouge et à Médecins sans frontières

À Edmonton, des membres de l’Association de l’amitié Liberia-Canada collectent eux aussi de l’argent pour acheter une ambulance destinée à leur pays natal. Le président John Gaye indique que plusieurs confrères et lui-même se sentent impuissants.

Les Libériens-Canadiens ressentent également les effets de l’épidémie dans leur pays d’adoption, précise-t-il. Des gens se reculent lorsqu’ils constatent qu’une personne provient du Liberia. D’autres posent des questions : quand y êtes-vous allé pour la dernière fois ? Avez-vous reçu des visiteurs récemment ?

« Juste parce qu’une personne est du Liberia ou d’Afrique de l’Ouest, cela ne veut pas dire qu’ils ont l’Ebola, dit M. Gaye. Je ne suis pas rentré au pays depuis plusieurs années. Je ne peux pas transporter ce virus avec moi aux endroits où je me rends. »

Pour un autre Abu Bakarr Kamara, celui-là vivant à Toronto et provenant de la Sierra Leone, sa famille, en Afrique, a dû faire face à un dilemme lorsque son frère est tombé malade. Personne ne voulait l’emmener à l’hôpital puisque s’il ne souffrait pas d’Ebola, il l’attraperait là-bas.

« Heureusement, il avait la malaria », a-t-il dit.

NancyRoc.com avec La Presse canadienne

PHOTO : IVANOH DEMERS, LA PRESSE


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