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Nouveau report de la séance

Godson Orélus cueilli à froid au Sénat

mercredi 29 octobre 2014

Le chef de la police a buté sur des sénateurs très coriaces ce mardi. Alors qu’il était venu solliciter le report de la séance, M. Orélus essuyé des propos vexatoires du sénateur Moïse Jean-Charles le traitant notamment de « marionnette du pouvoir exécutif ».

Les sénateurs ont été sans pitié pour le directeur général de la police ce mardi. Alors qu’il s’est présenté pour solliciter un nouveau report de la rencontre prévue pour ce mardi avec la commission Justice et Sécurité du Sénat sur le comportement des policiers lors des manifs anti-gouvernementales et le fonctionnement régulier de l’institution policière, Godson Orélus a eu toutes les peines du monde à quitter la salle ou devait avoir lieu la séance avortée.

Très remonté contre celui-ci, le sénateur Moïse Jean-Charles, qui s’était évanoui après avoir inhalé du gaz lacrymogène lors de la manif du 17 octobre réprimée par des agents de la police, n’a pas manqué de lancer des propos amères à l’encontre du commandant en chef de la Police nationale d’Haïti. Le parlementaire qualifie M. Orélus de « marionnette entre les mains de l’exécutif. « On ne peut pas recevoir un vagabond en homme de bien », a tempêté tout de go l’ennemi juré du président Martelly comme pour dire que Godson Orélus ne mérite pas le respect des sénateurs.

Après un rappel à l’ordre du sénateur Pierre Francky Exius, président de ladite commission à l’endroit de son collègue du Nord pour le calmer, Moïse Jean-Charles revient d’emblée à la charge : « Comment me demander de me calmer alors que ce type (Godson Orélus) fait le jeu du pouvoir, participe à des réunions pour m’éliminer physiquement, me jette à bout portant des gaz lacrymogènes mortifères. Ce monsieur est un méchant, un sans-pudeur ».

Ce n’est pas son collègue de l’Artibonite qui le contredira. Le sénateur Anick François Joseph rend le chef de la police responsable de tout un ensemble de dérives de l’institution policière depuis que M. Orélus a pris ses commandes. « Entre le peuple et le pouvoir, vous aurez à choisir votre camp comme tout le monde dans les heures qui viennent », fulmine le parlementaire, accusant Godson Orélus d’être responsable au premier degré des exactions commises par la PNH sur la population. Et d’ajouter : « préparez-vous à tirer davantage sur l’estomac de la population qui manifeste pacifiquement… »

Ne pouvant pas répondre en bonne et due forme à l’invitation du Sénat, Godson Orélus évoque un problème de santé pour justifier cet état de fait. « J’ai beaucoup de respect pour le Sénat dont je suis le fils. C’est pourquoi je suis obligé de me présenter pour solliciter un nouveau report de la séance dans 15 jours », a-t-il dit aux sénateurs qui s’étaient bien préparés pour le cuisiner.

Regrettant le fait que la séance n’ait pu se tenir, le président de la commission Justice et Sécurité annonce le report de la rencontre au 5 novembre prochain. Mais Pierre Francky Exius demande à Godson Orélus de tout mettre en œuvre pour la réussite de toute manifestation antigouvernementale. « La police continuera de réprimer les manifestations pourvu qu’elles soient accompagnées de violence et de non-respect des normes », a répondu M. Orélus à une question du parlementaire.

Yvince Hilaire
yvincehilaire@lenouvelliste.com


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