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Manigat veut « reprendre en main les lycées »

jeudi 23 octobre 2014

Préoccupé par la mauvaise gestion des lycées – contrôlés pour la plupart par des groupes de pressions –, le ministère de l’Education nationale décrète l’état d’urgence. 36 des 44 directeurs de lycées de l’Ouest ont été rappelés pour une formation. Et, à partir de novembre prochain, ces lycées-là, souligne le ministre Nesmy Manigat, seront les premiers à être dotés du système de lecteur biométrique annoncé depuis plusieurs semaines.

Enseignants absentéistes, trafic de places, salles surchargées… la liste des maux des lycées est longue. Dans son vaste chantier entamé pour améliorer la qualité de l’enseignement, le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle touche à tout. Les mesures sont prises, mais la réalité ne change pas vraiment dans beaucoup de ces établissements publics qui n’ont plus leur prestige d’antan. Après les mauvais résultats enregistrés au bac cette année, tous les directeurs et censeurs des 203 lycées de la République s’étaient réunis à Port-au-Prince au cours d’un congrès pour partager leurs expériences. Tenter de redresser la barre.

Près de deux mois après la rentrée scolaire, certains enseignants n’ont pas encore mis encore les pieds dans les lycées où ils sont affectés. Le ministre de l’Education nationale, Nesmy Manigat, n’apprécie pas. « Nous n’avons pas un mois d’arriérés de salaire pour les 27 000 enseignants dûment nommés dans le système », assure le ministre. Les retards de paiement concernent des enseignants récemment nommés dont les dossiers sont en cours de traitement.

En une semaine, le ministère a sorti deux circulaires sur le fonctionnement des lycées qui laisse à désirer. « Il est inconcevable que des lycées fonctionnent en dehors des normes pédagogiques, administratives et financières, alors que l’Etat consent d’énormes investissements en vue de garantir une éducation de qualité à tous les enfants. De même, il n’est pas non plus tolérable que des jeunes, en quête de savoir, venant quotidiennement à l’école, soient livrés à eux-mêmes », lit-on dans une circulaire signée du ministre Nesmy Manigat.

Dans le but de redresser bon nombre de dérives, poursuit la note, des équipes d’inspection spéciales ont été constituées en vue de vérifier sur le terrain l’état réel de fonctionnement des lycées et le mode de gestion qui s’y développe. « Toute situation anormale relevée entraînera des décisions rapides pour la reprise en main des établissements concernés, afin de leur permettre de répondre à leur mission première d’éducation et de formation des jeunes », souligne le ministère, qui décrète l’état d’urgence concernant le fonctionnement des lycées.

Un programme de formation continue (d’au moins neuf semaines à compter du lundi 27 octobre) a été mis en place à l’intention des 36 des 44 directeurs de lycées de l’Ouest en vue de renforcer leur capacité professionnelle. Selon le ministre Nesmy Manigat, qui connaît la réalité des lycées, l’objectif est de permettre à ces directeurs de remplir leurs fonctions de gestionnaires d’établissements scolaires.

Le ministre estime qu’il y a une mauvaise utilisation des fonds et des ressources dans le système. Trop d’enseignants nommés pour tel lycée, manque pour tel autre… « Nous allons récupérer les fonds mal utilisés pour une meilleure gestion des ressources », indique Nesmy Manigat, qui entend par ailleurs « recruter un corps de comptables pour les rapports financiers des lycées ».
Le chantier est immense. Le ministre l’admet. « Il faut agir », dit-il.

Valéry Daudier
vdaudier@lenouvelliste.com


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