MosaikHub Magazine

Diplomatie/Cocktail/Hommage

mercredi 22 octobre 2014

Quelques jours avant le départ de l’ambassadeur de Suisse en Haïti, Edita Vokral, la chancellerie haïtienne a offert samedi dernier au Karibe un cocktail d’au revoir, empreint d’amitié et de solennité en son honneur

Dans une atmosphère chargée d’émotion qui sied à ce genre de rencontre d’adieu, les discours ont vanté les qualités humaines et professionnelles de l’ambassadeur Edita Vokral, qui doit quitter le pays dans quelques jours, après plus de trois ans d’utiles et loyaux services au cours desquels elle s’est efforcée de dynamiser la coopération entre Haïti et la Suisse. Prenant la parole à cette cérémonie, le ministre des Affaires étrangères, Pierre Duly Brutus, en a profité pour saluer le départ de la diplomate suisse qui, selon lui, a marqué son passage dans le pays en s’ingéniant à faire d’Haïti depuis 2013 un pays prioritaire de la coopération suisse avec un accent particulier sur les interventions structurantes à long terme.

Parallèlement, le chancelier Brutus a félicité Mme Vokral pour les différentes actions qu’elle a entreprises au profit des Haïtiens durant ses trois années passées dans le pays. « En effet, le 25 juillet dernier, un accord-cadre a été paraphé entre la République d’Haïti et la Confédération suisse. La conclusion de cet accord constitue une étape importante dans les relations entre les deux pays ; relations qui n’ont pas cessé de se développer depuis l’ouverture du premier consulat honoraire de la Suisse à Port-au-Prince, en 1935. En effet, cet accord s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de coopération qui s’étend de 2014 à 2017 et qui dispose d’une enveloppe globale de 80 millions de dollars américains », a déclaré le chancelier Brutus.

M. Brutus a souligné que la Suisse s’engage en Haïti sur le long terme, avec un travail structurel, en appuyant différents ministères et organisations dans l’élaboration des normes et procédures. Mais la Suisse est également intéressée à la logique des partenariats public-privé pour le développement ou des coopérations trilatérales. « Avec cette approche multi-acteurs, la Suisse veut soutenir des initiatives qui peuvent apporter l’innovation, le transfert du savoir et le développement pour une Haïti insérée pleinement dans la région caribéenne et le monde globalisé », a-t-il renchéri.

Très émue, madame l’ambassadeur Edita Vokral a remercié ses collaborateurs pour leur soutien, ce qui a facilité sa mission qui était de fusionner l’ambassade de suisse et le Bureau du programme d’aide humanitaire suisse, de planifier des activités de coopération au développement d’une plus grande envergure et de long terme, d’améliorer la visibilité de la suisse. Au terme de sa mission, la diplomate espère que les Haïtiens trouveront un moyen de gérer les enjeux qui favoriseront le développement d’Haïti. L’avenir d’Haïti est évidemment entre les mains des Haïtiens. Ce sont les décisions et actions des dirigeants politiques, des acteurs économiques, de la société civile et de l’ensemble de la population qui va déterminer quelle voie prendra le pays.

« Ma mission prenant fin en Haïti, laissez-moi encore juste partager avec vous quelques considérations personnelles… J’ai découvert en Haïti une société qui me semble très complexe, de laquelle on peut apprendre beaucoup sur les relations sociales ; une société qui se cherche et qui a devant elle d’importants défis humains et matériels. J’ai aussi été impressionnée par une histoire extrêmement forte qui a influencé tout le continent américain, le chemin vers l’indépendance des pays latino-américains, a-t-elle dit. J’ai enfin appris à apprécier une culture riche et variée dont j’ignorais la plus grande partie… »

Au-delà des difficultés rencontrées et des questionnements importants qu’elle garde quant aux défis à relever, Mme Vokral dit qu’elle est profondément attachée à ce pays, à ce bout d’île aux antipodes de la Suisse du milieu du continent européen. « Je vous laisse donc avec une âme un peu chagrine mais réconfortée par l’engagement renouvelé de la Suisse envers Haïti. A vous tous, je dis « à bientôt » et je termine avec les rares mots de créole que j’ai appris : Kenbe fèm, pa lage ! »

Amos Cincir et Dominique Domerçant


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