MosaikHub Magazine

Poutine, l’Ukraine et les échecs

vendredi 17 octobre 2014

Lettre de Moscou. Durant le terrible blocus de Leningrad qui commença à l’hiver 1941, au cours duquel des centaines de milliers de Russes moururent de froid et de faim, on continuait à jouer aux échecs. C’est sans doute l’une des pièces les plus saisissantes du premier musée russe consacré à cette discipline, ouvert depuis le 25 septembre à Moscou : un échiquier rustique, des pions, des fous et des cavaliers dessinés à l’encre sur de pauvres morceaux de carton. Le bois avait disparu dans la ville assiégée par l’armée allemande.

Soixante-treize ans plus tard, la Russie redécouvre son histoire à travers ce sport cérébral dans lequel le pays a toujours exercé sa domination. Et ce n’est sans doute pas un hasard si ce projet a vu le jour sous le patronage de Vladimir Poutine, représenté le jour de l’inauguration par son porte-parole, Dmitri Peskov. Dans le contexte de « néo- guerre froide » qui s’est installé entre Moscou et les Occidentaux depuis le début du conflit en Ukraine, la bataille se joue aussi sur le terrain de la culture. La lutte féroce qui s’est déroulée au mois d’août pour la direction de la Fédération internationale des échecs, entre l’opposant Garry Kasparov, champion exilé à l’étranger, et le poulain de Poutine sorti victorieux de la bataille, Kirsan Ilioumjinov, président de la République russe de Kalmoukie, en témoigne. La relance, le 2 juin, par le chef de l’Etat russe, à Sotchi, du to...

L’accès à la totalité de l’article est protégé


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie