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Les marchés redressent un peu la tête mais restent nerveux

jeudi 16 octobre 2014

Les marchés européens et américains ont relevé la tête jeudi dans un climat toujours très tendu, récupérant un peu du terrain perdu la veille et en début de journée lorsqu’ils avaient semblé paniquer devant la dégradation de l’économie mondiale.

Wall Street a finalement terminé sur une note contrastée, l’indice vedette Dow Jones perdant 0,15% mais l’indice Nasdaq, qui concentre les valeurs de la haute technologie, progressant de 0,05%. L’indice SP 500, plus large, est resté de son côté quasi stable avec une progression de 0,01%.

La Bourse américaine, après une ouverture en forte baisse, est repartie à la hausse aidée par des statistiques favorables sur l’emploi. Elle a aussi été encouragée par des propos d’un membre de la Banque centrale américaine, la Fed, James Bullard qui a laissé entendre que celle-ci pourrait poursuivre son programme de soutien monétaire à l’économie au-delà de sa fin prévue en octobre.

Ce propos "intrigants" ne viennent toutefois pas d’un membre votant du Comité monétaire de la Fed (FOMC), a souligné Art Hogan, analyste chez Wunderlich Securities. Ils montrent surtout "une divergence d’opinions au sein des responsables de la Fed".

En Europe, la Bourse de Paris a affiché une baisse limitée de 0,54% et celle de Londres a contenu ses pertes à 0,25%. Francfort est même parvenue à se hisser dans le vert en clôture (+0,13%).

Les Bourses des pays du sud de l’Europe, plus volatiles, ont terminé de manière plus marquée dans le rouge, Milan cédant 1,21%, Madrid 1,72%, Athènes 2,22% et Lisbonne 3,21%.

Les investisseurs semblaient donc se calmer un peu et retrouver leurs esprits.

Signe de la détente, l’obligation allemande à 10 ans, traditionnelle valeur refuge des investisseurs, se stabilisait après la ruée de la veille. En revanche, les taux des pays du sud de l’Europe - qui évoluent en sens inverse de la demande - ont continué à monter.

De la même manière, aux Etats-Unis, le marché obligataire a terminé en forte baisse après avoir démarré la séance en hausse. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a progressé à 2,153% contre 2,090% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,936% contre 2,876% la veille.

Logiquement l’or, autre valeur refuge, se stabilisait après sa poussée du jour précédent.

Les cours du pétrole, bon indicateur de l’activité future des entreprises, ont également progressé : Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre a fini en hausse de 92 cents, à 82,70 dollars, sur le New York Mercantile Exchange alors que le "Brent", la variété de référence en Europe, a terminé en hausse de 69 cents à 84,47 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres.

- "Incertitude internationale" -

Le coup de chaud de jeudi matin s’est produit sans réelle raison, si ce n’est une émission obligataire espagnole en partie ratée et une confirmation de la très faible inflation en zone euro en septembre (+0,3%).

Des nouvelles peu rassurantes sont aussi venues d’Athènes, où la Banque centrale européenne (BCE) a dû assurer les banques locales de son soutien.

Dans ce contexte, ce sont les perspectives de croissance mondiale qui inquiètent, en particulier la faiblesse de l’économie en zone euro, avec un cocktail d’activité atone et de menace de déflation.

"Il y a une incertitude internationale", "les Etats-Unis ralentissent et l’Europe a une croissance très faible", a commenté le président français François Hollande à Milan à l’occasion d’un sommet euro-asiatique.

"Récemment, on vivait sur l’idée qu’on allait avoir une reprise un peu molle en Europe et un peu plus solide aux Etats-Unis et peut-être au Royaume-Uni. Le problème c’est que, depuis quelques semaines, on publie des chiffres aux Etats-Unis et en Europe qui montrent qu’en fait la reprise de l’activité n’est pas là", explique René Defossez, stratégiste chez Natixis.

A ce climat morose viennent s’ajouter des craintes exogènes, comme le virus Ebola.

Dans de telles périodes de craintes, les investisseurs sont bien en peine de trouver des motifs d’espoirs.

Alexandre Baradez, un analyste de IG, relativise de son côté le mouvement observé, l’estimant "ciblé" et ne remettant "pas en cause la vision de moyen terme qu’ont les marchés de l’économie européenne et de la relance en cours".

Il évoque notamment les efforts faits par la BCE ainsi que les possibles investissements à venir de l’Allemagne.

"La baisse des marchés est probablement un phénomène de court terme qui n’est pas similaire à la crise des subprime ou de la dette en zone euro", selon M. Baradez.


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