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13 octobre 1815. Voulant reconquérir son royaume de Naples, Murat est trahi, puis fusillé.

lundi 13 octobre 2014

Naïf et du genre bourrin, le beau-frère de Napoléon débarque en Calabre où il se jette dans la gueule du loup autrichien !

Par Frédéric Lewino et Gwendoline Dos Santos

Le 13 octobre 1815, incarcéré dans le château de Pizzo, en Calabre, Joachim Murat rédige une lettre à la lueur d’une chandelle destinée à son épouse, la soeur de Napoléon. "Chère Caroline, ma dernière heure est arrivée, dans quelques instants, j’aurai cessé de vivre ; dans quelques instants, tu n’auras plus d’époux. N’oublie jamais : ma vie ne fut entachée d’aucune injustice. Adieu mon Achille, adieu ma Laetizia, adieu mon Lucien, adieu ma Louise ; montrez-vous au monde, dignes de moi. Je vous laisse sans royaume et sans biens, au milieu de mes nombreux ennemis ; soyez constamment unis, montrez-vous supérieurs à l’infortune, pensez à ce que vous êtes et à ce que vous avez été, et Dieu vous bénira. Ne maudissez pas ma mémoire. Je déclare que ma plus grande peine dans les derniers moments de ma vie est de mourir loin de mes enfants." Sa lettre achevée, l’ex-roi de Naples se confesse au moine Masdea. Son plus grand péché ayant été d’être l’amant de Valérie Trierweiler juste après Nicolas Bedos...

Joachim Murat avait cru être accueilli en libérateur héroïque du royaume de Naples, il est jeté comme un malpropre en prison après un échange de quelques coups de feu. La désillusion est immense. C’est Sarkozy commençant à comprendre que les Français en ont ras le bol de ses manières. Tout au long de sa courte vie, Murat n’a fait que prendre les mauvaises décisions politiques. Tout commence avec les Cent-Jours, dont l’échec est largement à mettre sur son compte. Explication : après la première abdication de Napoléon, Murat se range du côté des Autrichiens pour conserver son royaume. Quand l’empereur s’échappe de l’île d’Elbe pour marcher sur Paris, il décide alors de retourner une fois de plus sa veste pour se porter à son secours de l’empereur. Il espère qu’en guise de récompense, celui-ci le fasse roi d’Italie. Donc, du jour au lendemain, Naples déclare officiellement la guerre à Vienne. En découvrant cette initiative, Napoléon est catastrophé, car il a signé un pacte secret de non-intervention avec l’Autriche. Il faut absolument que Murat fasse machine arrière, mais il ne veut rien entendre. Du coup, Vienne, croyant avoir affaire à une nouvelle entourloupe du Corse, passe dans le camp de la Russie et de l’Angleterre. C’en est fait des espoirs de Napoléon. Cet imbécile de Murat doit abandonner son trône le 19 mai 1815.

"Vive Joachim, notre roi !"

Devenu SDF, Murat erre, désespéré, en Provence. Quand il apprend la défaite de Waterloo, il se réfugie en Corse avec un millier de partisans, rêvant de reconquérir son royaume de Naples. Le pire, c’est qu’il se croit attendu comme le messie par les Napolitains. En fait, il est victime d’une énorme opération d’intoxication fomentée par Vienne, qui désire le voir débarquer en Italie pour le capturer et l’éliminer. Dans son entourage, des traîtres à la solde des Autrichiens l’encouragent dans ses projets. Véritable bourrin, Murat fonce tête baissée dans le piège. C’est Rocard acceptant d’être Premier ministre de Mitterrand... Dans la nuit du 28 septembre, le voilà qui embarque avec trois cents hommes à bord d’une flottille conduite par l’ancien corsaire maltais Barbara, sans savoir que ce dernier est un traître chargé de le balader en mer afin d’éparpiller les navires. Durant cinq jours, l’armada miniature longe la côte de Calabre à la recherche d’une zone de débarquement idoine. Le 6 octobre, une tempête disperse les bateaux.

Notre roi de Naples se retrouve isolé avec sa barcasse en compagnie de seulement 26 officiers et soldats. Il passe un coup de fil à Churchill pour savoir s’il doit poursuivre son opération Overlord. Comme celui-ci le lui déconseille, Murat donne l’ordre à Barbara de mettre le cap sur Trieste. Mais, sous prétexte de ravitaillement, le corsaire jette l’ancre le 8 octobre à Pizzo, petit port de Calabre. Aussitôt débarqué, Murat, suivi de sa maigre troupe, teste sa popularité auprès de ses anciens sujets. Quand il ordonne de crier "Vive Joachim, notre roi !", seul un silence de plomb lui répond. Même François Fillon en est gêné... C’est alors qu’une troupe d’habitants ayant appris son débarquement lui tombe dessus. À la première salve, le fier combattant prend ses jambes à son cou pour rembarquer, mais le traître Barbara ne l’a pas attendu. Il est déjà au large.

"Tirez !"

Murat et ses partisans sont rattrapés par la foule. Sauvé de justesse, il est enfermé dans le château de Pizzo. Un procès militaire est organisé à la va-vite. Le 13 octobre 1815, l’ex-roi de Naples est condamné à être fusillé dans la demi-heure, sur ordre du roi des Deux-Siciles qui l’a remplacé sur le trône de Naples. Ses compagnons sont, eux, graciés et invités à quitter au plus vite le royaume. Face aux soldats qui s’apprêtent à le fusiller, Murat conserve sa superbe. C’est Villepin relevant sa mèche argentée devant le juge d’instruction de l’affaire Clearstream... Il refuse de s’asseoir sur la chaise qu’on lui présente, et même d’avoir les yeux bandés. Il fait face au peloton d’exécution comme s’il s’apprêtait à en décorer chaque membre. Il embrasse un camée représentant son épouse, puis se place lui-même à un endroit un peu surélevé. Il ouvre sa chemise, présente sa poitrine aux fusils et s’écrie, grandiloquent : "Tirez, et n’ayez pas peur, faites la volonté de Dieu !" L’officier commande : "Tournez le dos !" Le fils du cabaretier lotois lui répond, les mains et les yeux levés au ciel : "Croyez-vous que je puisse m’opposer à qui que ce soit ? Vous êtes aveugle, tout est ordonné et établi par le Ciel et il faut accomplir la volonté de Dieu." Il regagne sa place et crie : "Tirez !" Sa dernière parole. Il a 48 ans.

La dernière lettre de Murat ne parvient à son épouse que plusieurs semaines après sa mort. Elle pleure son grand couillon. Heureusement qu’elle a auprès d’elle le général Francesco Macdonald, dernier ministre de la Guerre de son époux à Naples, pour la consoler. Il y met tellement d’enthousiasme qu’elle l’épouse en 1817. Pauvre Murat, cocu jusqu’au bout...

C’est également arrivé un 13 octobre

1972 - Un avion transportant une équipe de rugby s’écrase dans les Andes. Seize rescapés se nourrissent des restes des victimes durant 72 jours avant l’arrivée des secours.

1964 - Nikita Khrouchtchev est évincé de son poste de chef du gouvernement de l’Union soviétique.

1946 - Les Français adoptent par référendum la Constitution de la IVe République.

1938 - Décès du « papa » de Popeye, Elzie Crisler Segar.

1921 - Naissance d’Yves Montand, de son vrai nom Ivo Livi.

1917 - Sixième apparition à Fátima, le « miracle du soleil ».

1792 - Pose de la première pierre angulaire de la Maison-Blanche à Washington.

1761 - Début de l’affaire Calas, où s’illustre Voltaire.

1307 - Arrestation de tous les Templiers en France, accusés d’hérésie.

1131 - Chute de cheval mortel du dauphin fils de Louis VI, à cause d’un cochon.

64 - L’apôtre Pierre est crucifié à Rome


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