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Nicolas Sarkozy accepte le principe d’une « primaire à droite »

jeudi 25 septembre 2014

Lors son premier meeting depuis son retour en politique, l’ancien président Nicolas Sarkozy s’est exprimé, jeudi 25 septembre, devant une salle pleine de quatre mille à cinq mille personnes à Lambersart, dans la banlieue bourgeoise de Lille. Première annonce choc, il accepte, pour la première fois, le principe d’une primaire à droite avant la présidentielle de 2017. Il n’a toutefois pas précisé si elle serait réservée aux seuls membres de l’UMP ou ouverte à des candidats du centre.

« Il y aura des primaires à droite. Qui pourrait de bonne foi douter qu’il en fût autrement ? A-t-on oublié mon tempérament ? » a lancé M. Sarkozy, appelant à ne pas faire de ce sujet, sur lequel Alain Jupé notamment réclamait des assurances, une « inutile querelle ».

La formule est ambiguë, car la primaire pour désigner le candidat du parti à la présidentielle est bien inscrite dans les statuts actuels de l’UMP. Reste à savoir si les candidats du centre seront conviés au scrutin. Plusieurs membres de l’UMP ont d’ores et déjà déclaré leur envie de se porter candidats, tels Alain Juppé ou François Fillon. D’autres ont pu manifester de l’intérêt pour cette démarche. Parmi eux, Xavier Bertrand, Bruno Le Maire, Christian Estrosi ou encore Nathalie Kosciusko-Morizet.


◾Attaque contre Hollande

Après avoir mentionné l’assassinat de l’otage français Hervé Gourdel en Kabylie mercredi, le candidat à la présidence de l’UMP a commencé à critiquer la politique du gouvernement de gauche conduit par François Hollande :

« J’ai assisté à la destruction systématique de tout ce que nous [le gouvernement de droite de Nicolas Sarkozy] avions fait, non pas parce que c’était mal, mais parce que c’étaient nous. Cette fascination pour la revanche a propulsé notre pays dans la stupéfaction d’abord, dans l’indignation ensuite. (...) Les Français ont l’impression que les sommets de l’Etat sont perdus, sonnés, incapables du moindre bond, sans perspective, sans stratégie. »
◾Mettre fin à la crise de l’UMP

Pour résoudre la crise politique actuelle, née de la guerre intestine entre pro-Fillon et pro-Copé lors de l’élection du président de l’UMP en novembre 2012, Nicolas Sarkozy estime qu’il faut commencer par reconstruire son parti :

« Il faut sans délai mettre fin aux disputes provisoires qui ont ridiculisé notre famille politique ces deux dernières années. Nous n’avons pas le droit de nous diviser, nous avons le devoir de nous rassembler. »

« Je refuse les querelles d’ego. Chacun aura sa place, chacun aura son rôle. (...) Tu veux une grande place, tu vas travailler beaucoup », a-t-il ajouté, rendant hommage à François Fillon, Laurent Wauquiez, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, François Baroin et David Douillet.

Actuellement, trois candidats sont en lice pour la présidence du parti : le premier à s’être déclaré est Hervé Mariton, député de la Drôme et maire de Crest ; puis l’ancien ministre Bruno Le Maire ; et enfin Nicolas Sarkozy, qui a signé son retour en politique après deux ans et demi de silence en annonçant sa candidature sur son compte Facebook.
◾Pour que la France « profite » du gaz de schiste

M. Sarkozy s’est prononcé jeudi en faveur d’une exploitation du gaz de schiste en France :

« Je ne peux pas accepter que les Etats-Unis soient devenus du point de vue de l’énergie indépendants grâce au gaz de schiste et que la France ne puisse pas profiter de cette nouvelle énergie alors que le chômage ravage tant de nos territoires et tant de nos familles, c’est inacceptable. Je souhaite clairement que nous réfléchissions aux conséquences du principe de précaution, auquel je préférerai toujours le principe de responsabilité. »

Sous son quinquennat, le Parlement avait pourtant voté, en juillet 2011, une proposition de loi du député de l’UMP Christian Jacob, qui interdisait le recours à la technique de la fracturation hydraulique pour exploiter le gaz de schiste.

M. Sarkozy se démarque ainsi de François Hollande, qui a déclaré, le 14 juillet 2013 : « Tant que je suis président, il n’y aura pas d’exploration de gaz de schiste. »

◾Plaidoyer pour les référendums

S’est ensuivi un plaidoyer en faveur du référendum, qu’il avait déjà esquissé dimanche sur le plateau du journal télévisé de France 2.

« Il faut nous réapproprier la pratique du référendum. Que l’on ne vienne pas me brandir le risque du plébiscite (...) ou celui du populisme. »

En répétant sa volonté de consulter davantage le peuple à chaque « blocage » du débat public, M. Sarkozy reprend une promesse de sa campagne présidentielle de 2012. Déjà en 2007, la promesse de l’instauration du référendum « d’initiative partagée » – mesure qui consacre le droit pour un cinquième des membres du Parlement soutenus par un dixième des citoyens inscrits sur les listes électorales de demander l’organisation d’un référendum législatif –, figurait au programme du candidat Sarkozy.

Cette réforme n’a pourtant pas été adoptée sous la présidence de M. Sarkozy. Le texte a finalement été voté par le Sénat le 28 février 2013, après avoir été mis à l’ordre du jour lors d’une séance réservée au groupe UMP.

De plus, Nicolas Sarkozy n’a pas toujours été favorable à cette forme de démocratie directe. Lors d’un meeting dans l’Essonne, en mars 2007, le candidat UMP avait notamment jugé que le concept de « démocratie participative » était « la forme ultime de démagogie ».


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