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Nouvelles mesures pour un meilleur rationnement

jeudi 25 septembre 2014

Le directeur général de l’Électricité d’Haïti (EDH), Jean Errol Morose, a annoncé mardi, d’importantes mesures que sa direction va entreprendre en vue de pallier la rareté d’électricité qui monte d’un cran dans tout le pays. La construction d’une centrale électrique avec des panneaux solaires et l’installation des compteurs prépayés font partie de ce projet de rénovation.

Chaque mois, l’Électricité d’Haïti enregistre des pertes énormes. Entre des consommateurs qui ne paient pas leurs bordereaux et des personnes qui piratent leurs compteurs, l’EDH perd mensuellement plus de 100 millions de gourdes. Une situation qui ne fait qu’empêcher à cette entreprise publique d’avoir en permanence une balance équilibrée en vue de répondre aux besoins de ses consommateurs répartis sur tout le territoire national.

La réparation des turbines de Péligre, une centrale hydroélectrique inaugurée en 1971, se fait encore attendre. L’État haïtien a besoin, selon le DG de l’EDH, de 40 millions de gourdes pour continuer les travaux d’entretien et de réparation de cette centrale. À Carrefour, des travaux de réparation d’une autre centrale devraient terminer en janvier 2015 et coûteront à l’État haïtien pas moins de 15 millions de gourdes. Entre-temps, le rationnement en énergie électrique continue de susciter des débats au sein de la société haïtienne.

Pour pallier cette situation, le directeur général de l’EDH a fait savoir qu’ils sont en train d’analyser, au niveau du gouvernement haïtien, un projet de construction d’une centrale électrique avec des panneaux solaires. Selon Jean Errol Morose, c’est un « projet viable et très prometteur » qui permettra à l’État haïtien de satisfaire une partie de demande en énergie électrique. « La construction de cette centrale permettra à l’EDH d’avoir 40 mégawatts additionnels afin de répondre au mieux à la demande de ses consommateurs », a-t-il dit.

Selon le DG, l’État haïtien ne peut se permettre de continuer à acheter de l’électricité à des entreprises privées alors que les consommateurs ne veulent pas payer leurs bordereaux. « Plus de 90% de nos besoins en énergie électrique sont satisfaits par des entreprises privées, a-t-il souligné. L’État haïtien doit multiplier ses efforts en vue de répondre à la demande de ses consommateurs avec ses propres moyens. »

Pour la modernisation du réseau électrique dans la région métropolitaine, le directeur de l’EDH a, par ailleurs, annoncé qu’un projet pilote d’installation de compteurs prépayés est déjà en exécution à Péguy-Ville et Vivy Mitchel en vue d’inciter les consommateurs à faire une gestion rationnelle de l’énergie électrique. « Nous les installons sur la recommandation des ménages qui veulent expérimenter les compteurs prépayés, a-t-il souligné. Certaines personnes se montrent jusqu’ici très satisfaites de cette expérience que nous sommes en train d’expérimenter à Pétion-Ville. »

Le numéro un de l’EDH a en outre indiqué que l’installation des compteurs prépayés visera, dans un second temps, les mauvais payeurs, dont les institutions publiques, qui doivent beaucoup à l’EDH. Selon Jean Errol Morose, les institutions publiques représentent un « cancer » pour l’Electricité d’Haïti puisqu’elles ne paient pas ou presque pas leurs factures d’électricité. « La dette des institutions publiques est estimée à plus de 3 milliards de gourdes, a-t-il précisé. Nous avons parlé aux membres du gouvernement de ce projet qui vise à installer des compteurs prépayés aux institutions publiques, ils ne s’y opposent pas. »

Par ailleurs, Jean Errol Morose a précisé que l’EDH n’a pas un problème de compteurs comme on le prétendait. 50 000 nouveaux compteurs viennent s’ajouter aux 80 000 autres qui étaient déjà en distribution sur tout le territoire. « Le problème n’est pas là. Nous sommes plutôt confrontés à un problème de mauvais payeurs. Si les consommateurs ne veulent pas payer l’énergie électrique consommée, ils n’auront pas le nombre d’heures d’électricité auxquelles ils aspirent et ne pourront également pas nous critiquer », a-t-il conclu.

Jocelyn Belfort
jbelfort@lenouvelliste.com


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