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Basket - Mondial 2014 : la France s’effondre aux portes de la finale !

vendredi 12 septembre 2014

Malgré un excellent Nicolas Batum (35 pts), les Bleus ont craqué en demi-finale face à des Serbes intouchables emmenés par un Milos Teodosic survolté.

Le remake de la finale des JO, à Sydney en 2000, n’aura pas lieu : les Bleus ne retrouveront pas les États-Unis en finale d’une grande compétition. La faute à une défaite face à la Serbie ce vendredi soir à l’issue d’une fin de match mouvementée (90-85). Les Bleus, méconnaissables en première mi-temps, ont en effet retrouvé leur vrai visage, celui du coeur, dans le dernier quart temps. Enfin, la défense de fer était de retour. Enfin, on a revu du culot en attaque, mené par un Nicolas Batum en feux. "Batman" s’est offert 35 pts, un record en équipe de France. Las, c’était déjà trop tard. Les Serbes ont maîtrisé avec sang-froid une avance liée à une entame impeccablement maîtrisée. Mieux, la Serbie s’est offert une démonstration en attaque, mené notamment par le sniper Teodosic, intenable pendant le match. Ça devient une habitude dans ce Mondial : les Serbes sont imprenables en match couperet et, après la Grèce et le Brésil, c’est la Franc qui a subi leur loi.

Acculés et surtout fatigués par leur semaine folle, les Bleus ont donc lâché, aux portes de la finale. Il n’empêche, cette équipe sans Parker, De Colo, Mahimi à l’opportunité de réaliser son meilleur Mondial de son histoire. En effet, la France n’a jamais fait mieux qua quatrième (en 1960) dans cette compétition. Pour cela, il faudra s’imposer ce samedi soir face à la Lituanie (18h). Où comment rejouer le remake de la finale de l’Euro de l’an dernier, alors remporté par les Bleus (80-66). Mais avant, retour sur une rencontre qui a totalement échappé aux Français, témoins du show serbe comme certains ont subi la démonstration des États-Unis.

LA PREMIÈRE MI-TEMPS : les Bleus souffrent, Teodosic déroul

Début de match poussif pour les Bleus. En défense, les Français sont à la peine : Teodosic prend ses aises à 3 pts et dans la raquette (8 pts dans le premier quart temps), bien aidé par Markovic (7 points). Les Bleus, eux, s’en remettent à Boris Diaw. Auteur d’un 3 pts (2e, 3-4), le " président " répond présent avant de manquer plusieurs tentatives, en forçant un peu. Il n’empêche, les deux 3 points de Batum et le shoot mi-distance de Fournier permettent de terminer les dix premières minutes sans trop de dommages (-7, 15-21). Mieux, en nettoyant le cercle de façon autoritaire, Rudy Gobert laisse à penser que les Bleus sont enfin rentré dans le match.

Las, le deuxième quart temps est une nouvelle démonstration serbe. Certes, les Bleus connaissent une accalmie : Lauvergne dans la raquette, Gelabale puis Heurtel permettent de passer un 6-0 (15e30-21). Mais la défense tricolore n’est pas aussi solide que 48 heures auparavant. Meilleure illustration : Teodosic, auteur d’un festival offensif (18 pts en première mi-temps). Pourtant, la bonne rentrée de Jackson (18e, 2 points à 43-28), le contre de Gobert et la régularité de Batum aux lancers-francs (39e, 32-46) permettent aux Bleus de ne pas capituler. Mieux, la défense retrouve du sérieux, à l’image du pressing intense de Batum. Enfin, une première séquence défensive apparaît positive, conclue par un nouveau contre de Gobert. Mais à la pause, les Bleus sont menés de 14 pts (32-46) à la pause. Les plus optimistes se souviennent qu’il s’agit du même écart qu’en demi-finale de l’Euro, l’an dernier, face à l’Espagne, avant un exploit de géant (75-72).

LA DEUXIÈME MI-TEMPS : Batum, un patron dans la tempête

À la reprise du jeu, Teodosic reprend son récital, à nouveau à 3 pts (22e, 49-32). Batum lui répond, lui aussi derrière l’arc (22e, 49-35). Mais à cet exercice, Jackson puis Diot se manquent (23e), tout comme Gelabale dans la zone intermédiaire (26e). Boris Diaw tente de donner un nouveau souffle aux Français en servant Batum (27e, 53-39) puis Gobert (28e, 53-41). Mais en face, Kristic s’amuse dans la raquette avec deux paniers coup sur coup (28e, 41-57). Même si Batum s’illustre à trois points (30e, 46-59), Raduljica ne se manque pas non plus ramenant l’écart à 15 pts à la fin du troisième quart temps (30e, 46-61)

Dans le dernier acte, les Bleus accélèrent : Fournier s’illustre à trois points (31e, 61-49) alors que Batum conclue par un dunk une interception française. Enfin, les Bleus marquent leur premier panier en contre-attaque du match ! Au tableau d’affichage, ils reviennent à 10 pts de leurs adversaires (31e, 61-51). La tension monte : pendant 1 min 30, aucune équipe ne trouve la mire, avant que Markovic ne marque à nouveau (+12, 33e, 63-51).

Vincent Collet prend un temps mort et dans la foulée, Diaw trouve la mire à 3 pts (34e, 63-54) avant que Batum ne l’imite (34e, 63-57). C’est Evan Fournier, visage de guerrier qui continue le festival, toujours derrière l’arc (35e, 61-65). Face à des Serbes toujours aussi intraitables, Nicolas Batum prend feu : trois paniers à trois points dans le "money-time" et un record de points en équipe de France en prime (38e, 77-71). Il est imité par Boris Diaw, toujours à trois points (74-78, 39e) puis par Heurtel qui ramène les deux équipes à trois points (82-79, 39e). Mais sur la ligne des lancers-francs à 17 secondes de la fin, Nikola Kalinic fait un sans-faute (40e, 86-82). Le dernier trois points de Batum ne changera rien. Les Bleus s’inclinent (90-85) aux portes de la finale.

L’AVIS de... Frédéric Forte (président du CSP Limoges et ancien international)  :

"Il y a encore plus de déception à la fin du match qu’à la mi-temps. Après la première période, on se dit que c’est un jour sans, mais dans les dernières minutes, avec l’adresse de Batum, tout était relancé. Je pense que tous les supporteurs sont partagés entre le très bon parcours d’une équipe, malgré les nombreux absents, et le fait d’être passé si prêt de la finale. Car les Bleus n’étaient pas loin du hold-up parfait. Après, ils ont terminé le match comme l’Ice Bucket challenge, avec un seau d’eau froide sur la tête. KO debout ! Mais il ne faut pas se mentir : tout le monde aurait signé des deux mains pour voir les Bleus réaliser ce parcours dans le Mondial. Il faudra tirer les leçons de cette défaite et l’utiliser l’année prochaine, lors de l’Euro en France."

Milos Teodosic, l’arme fatale serbe

Il s’appelle Milos Teodosic. Une barbe mal rasée, des cheveux ébouriffés, le regard endormi et pourtant, derrière cette attitude nonchalante se cache l’un des plus grands tueurs des parquets. Sa dernière victime ? L’équipe de France. Avec 24 points à 75% de réussite et 3 passes décisives, sa vision du jeu et son mental d’assassin imperturbable ont fait complètement déjouer les Bleus. Le Serbe a toujours un temps d’avance, il crée des espaces, distribue le jeu, dicte le rythme, inscrit ses tirs dans les moments clés, défend avec vice... Une véritable arme de destruction massive qui sévit depuis plus de 10 ans. Champion d’Europe des moins de 16 ans en 2003, champion d’Europe des moins de 18 ans en 2005, champion d’Europe des moins de 20 ans en 2007, médaillé d’argent des championnats d’Europe en 2009, élu meilleur joueur européen par la FIBA en 2010, Milos Teodosic a également mis l’Euroleague à ses pieds avec l’Olympiakos et le CSKA Moscou en atteignant cinq fois le final four. Mais plus que son palmarès, c’est sa collection de scalps qui terrorise ses adversaires. En 2009, il met un terme à l’hégémonie du Panathinaïkos sur le basket grec, lors du mondial 2010 il élimine l’Espagne, championne en titre, en quart de finale sur un tir à trois points pris à 10 mètres du panier, en 2013 il offre au buzzer la troisième place de l’Euroleague au CSKA devant Barcelone... Ce genre de performances aussi spectaculaires que cruelles sont la signature de Milos Teodosic, qui ne cesse de faire tomber les favoris de ces championnats du monde dans les matchs couperets (Grèce, Brésil, France). Prochaine cible dans le viseur, les États-Unis en finale.


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