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9 septembre 1949. Le Canadien Albert Guay fait exploser un DC-3 pour assassiner son épouse.

lundi 8 septembre 2014

En Occident, c’est la première fois, qu’un criminel dépose une bombe dans un avion pour se libérer des chaînes du mariage.

Le 9 septembre 1949 est une grande date dans l’histoire de l’aviation civile. Pour la première fois, un homme plein d’imagination planque une bombe dans un avion régulier pour se débarrasser de sa femme. Qu’il y ait d’autres passagers et l’équipage à bord de l’appareil ne gêne absolument pas Albert Guay, un Canadien francophone de 32 ans. Il fait même des envieux. Un certain François lui envoie un texto pour lui demander sa recette afin de se débarrasser d’une certaine Valoche...

Vers 10 h 45, le DC-3 de la Quebec Airways survole la montagne au Sault-au-Cochon, à 65 kilomètres à l’est de Québec quand il explose subitement. Les 23 personnes à bord périssent instantanément dont Rita Guay. Voilà donc Albert veuf, prêt à convoler en juste noce avec la jeunette de 19 ans dont il est tombé amoureux. Qui plus est, le voilà plus riche de 10 000 dollars, le montant de l’assurance-vie prise le matin même sur la tête de son épouse.

Albert prétend être joaillier, en réalité il vend des montres. C’est un beau gosse, un hâbleur, qui aime séduire et s’amuser. Le style : "Je suis président et je me tape des actrices"... Il rencontre son épouse, Rita Morel, durant la guerre, ils se marient rapidement. De retour à Québec, il ouvre une petite bijouterie. Il ne parvient pas à s’empêcher de draguer ses clientes, multiplie les aventures jusqu’à en négliger son commerce. Rita, qui n’est pas bête, commence à lui faire des scènes. Elle le menace de publier ses Souvenirs...

Dynamite

Qu’importe à Albert qui poursuit ses extras. Au printemps 1949, il tombe amoureux d’une mignonne petite poulette de 19 ans nommée Marie-Ange Robitaille. Il lui sort le grand jeu, n’hésite pas à se dire célibataire et va jusqu’à lui offrir une bague de fiançailles. Il l’installe dans un modeste appartement. Elle gobe tout, la Marie-Ange. Elle est amoureuse d’Albert malgré les treize ans qui les séparent et Closer qui guette. Mais un jour, elle reçoit la visite de Rita, qui a surpris le manège de son époux. En découvrant la vérité sur son prétendu fiancé, Marie-Ange tombe des nues et rompt aussitôt avec lui. C’est qu’elle est une jeune fille honnête, catholique, qui désire le mariage, et rien d’autre. Quelle intransigeance ! Albert, qui est vraiment amoureux de la petite, n’a pas le choix. S’il veut poursuivre sa romance, il lui faut se débarrasser de Rita.

Reconnaissons à Albert qu’il n’envisage pas tout de suite l’avion piégée. Il commence par envisager un empoisonnement. Il demande à un ami de lui rendre ce service, mais celui-ci refuse. Comment faire ? Il lit dans le journal une histoire d’avion ayant explosé en vol, à l’étranger. Mais voilà le bon moyen de se débarrasser de Rita sans attirer l’attention sur lui. Il imagine de demander à son épouse de livrer un bijou dans une lointaine ville canadienne pour qu’elle ait à prendre l’avion. Reste à concevoir la bombe à retardement. Il va trouver son employé, Généreux Ruest, pour lui demander de lui bricoler un engin explosif. Il est destiné, lui dit-il, à défricher un terrain boisé qu’il vient d’acquérir. C’est la soeur de Généreux, Marguerite Pitre qui lui achète la dynamite nécessaire. Il la connaît bien car elle lui prête parfois son logement pour y emmener ses conquêtes.

Albert planque la bombe dans une statuette qu’il empaquette et remet à Marguerite Pitre en lui demandant de l’apporter à l’aéroport pour le faire expédier à Baie-Comeau dans le même avion que sa femme. Quant à lui, comme si de rien n’était, il accompagne Rita à l’embarquement. Le couple se dispute dans la salle d’embarquement, ce qui retarde le décollage de l’avion. Ce qui a une importance cruciale dans cette histoire, car l’explosion de la bombe avait été programmée pour se produire au-dessus de Saint-Laurent afin de ne laisser aucune trace du crime. En raison du léger retard sur l’horaire, le DC-3 s’écrase au sol, permettant ainsi aux policiers de découvrir les traces de l’explosif.

Assurance-vie

Les policiers découvrent vite que, le matin même du vol, Rita Guay a pris une assurance-vie au profit de son mari. L’affaire est claire, c’est lui le coupable. D’autant que, dix jours plus tard, Marguerite Pitre avoue son rôle après une tentative de suicide. Elle reconnaît avoir livré la statuette, mais jure que ni elle ni son frère n’étaient au courant de la présence de la bombe à l’intérieur. Albert est arrêté quelques jours plus tard et jugé en février 1950. Durant le procès, il commence par clamer son innocence en affirmant que Généreux Ruest et sa soeur Marguerite ont substitué une bombe à son colis. Pour quelle raison ? Pas de réponse. Bref, il est condamné à être pendu le 23 juin 1950. Espérant gagner du temps, il accuse maintenant Ruest et Pitre d’avoir été au courant de sa machination. Le frère et la soeur sont arrêtés.

Le procès de Ruest commence en novembre. Malgré ses dénégations, il est reconnu coupable de meurtre le 13 décembre. Albert Guay n’a gagné que peu de temps, car il est pendu le 12 janvier 1951 à la prison de Bordeaux, à Montréal. Se consolant comme il peut, il confie au bourreau : "Au moins, je meurs célèbre." Puis c’est au tour de Marguerite d’être jugée en mars 1951. Naïve et peu intelligente, elle est pourtant décrite comme un être manipulateur par le procureur général. Le jury la condamne également à être pendue. Le frère et la soeur seront exécutés respectivement le 25 juillet 1952 et le 9 janvier 1953. Sont-ils coupables ? Sont-ils deux victimes collatérales supplémentaires d’Albert Guay ? Point de réponse.
C’est également arrivé un 9 septembre
2001 - Ahmed Chah Massoud, commandant de l’Alliance du Nord afghane, meurt dans un attentat-suicide.

1999 - Folie en Allemagne où de très nombreux couples choisissent de se marier le 9/9/99.

1976 - Mao Tsé-toung meurt à Pékin, à l’âge de 82 ans, de la maladie de Charcot.

1971 - 1 300 prisonniers du centre correctionnel d’Attica, à New York, prennent en otages des gardiens. Bilan 39 morts, dont 10 gardiens.

1970 - Au Canada, le pesticide DDT est interdit en raison de sa dangerosité pour la santé et l’environnement.

1966 - John Lennon fait la rencontre de Yoko Ono dans une galerie d’art de Londres.

1939 - Chaplin commence le tournage de son film Le dictateur.

1901 - Toulouse-Lautrec, l’âme de Montmartre, décède à 36 ans.

1848 - En France, une loi fixe la durée journalière de travail à 12 heures maximum.

1843 - Victor Hugo apprend le décès de sa fille Léopoldine en feuilletant le journal.

1828 - Naissance du comte Léon Tolstoï, géant de la littérature russe du XIXe siècle.

1668 - La comédie L’avare de Molière est créée au théâtre du Palais-Royal à Paris.


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