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Le tueur en série Jack l’Eventreur enfin identifié ?

lundi 8 septembre 2014

Aaron Kosminski, l’un des six principaux suspects du meurtre d’au moins cinq femmes à Londres à l’automne 1888, a été confondu par son ADN.


Incroyable ! L’un des plus grands mystères de l’Histoire de la criminologie vient-il enfin d’être résolu ? Le "Daily Mail", relayé en France par "Le Parisien", assure dimanche 7 septembre que l’identité de Jack l’Eventreur a été découverte.

Le célèbre tueur en série, qui a sévi dans le quartier londonien de Whitechapel, dans l’est de la capital britannique, durant l’automne 1888, serait un immigrant polonais : Aaron Kosminski.

Le "Daily Mail" se fait l’écho de la découverte d’un homme d’affaires britannique de 48 ans, Russell Edwards, qui aurait analysé des traces d’ADN sur le châle de l’une des cinq victimes avérées de Jack l’Eventreur, Catherine Eddowes.

L’enquêteur amateur, qui s’est adjoint les services d’un expert en analyse génétique Jari Louhelainen (qui collabore notamment avec Interpol), raconte au journal avoir pris contact, à l’occasion d’une vente aux enchères en 2007, avec le propriétaire de ce châle, David Melville-Hayes. Celui-ci se présente comme le descendant de l’un des officiers de police présents sur la scène du crime, Amos Simpson, qui aurait récupéré le châle pour le donner à sa femme.

La pièce de tissu, devenue pièce à conviction, aurait alors été transmise de génération en génération (de son arrière grand-mère, Mary Simpson, à sa grand-mère, Eliza Smith, puis à sa mère, Eliza Mills)... sans jamais être lavé !

Des marguerites et une hypothèse

Si les spécialistes doutent de la provenance du châle (qui sera même relégué dans les stocks du musée du crime de Scotland Yard auquel David Melville-Hayes avait prêté l’objet, plutôt que présenté au public), Russell Edwards est intrigué par un motif récurrent imprimé sur l’objet. Des marguerites de la fête de Saint-Michel.

Une fête devenue désuète mais qui se fêtait à l’époque le 8 novembre chez les orthodoxes et le 29 septembre chez les autres chrétiens. Soit respectivement les dates des meurtres de Mary Jane Kelly d’une part, et d’Elizabeth Stride et Catherine Eddowes d’autre part !

S’appuyant sur le fait que Catherine Eddowes était trop pauvre pour s’offrir un tel châle, Russell Edwards imagine que Jack l’Eventreur aurait pu laisser délibérément le morceaux d’étoffe près d’une de ses victimes, le 29 septembre, pour livrer un indice sur la date de son futur crime, le 8 novembre.

L’un des suspects les plus crédibles

L’enquêteur passionné rencontre alors un responsable du Musée du crime de Scotland Yard, Alan McCormack, qui lui affirme que la police a toujours suspecté un homme en particulier à l’époque, mais qu’elle n’avait pas assez de preuves pour le confondre : Aaron Kosminski, un Juif polonais qui avait fui les pogroms russes à Londres avec sa famille, au début des années 1880.

"Ce qui est certain, c’est qu’il était gravement malade mentalement, probablement un schizophrène paranoïaque souffrant d’hallucinations auditives et décrit comme un misogyne adepte de ’l’auto-abus’, un euphémisme pour qualifier la masturbation", explique Russell Edwards.

Après les crimes, la police qui ne peut pas l’arrêter le confie à un asile psychiatrique pour le reste de sa vie.

Une descendante de la victime

L’homme d’affaires achète le voile. Puis, à l’aide d’une caméra infrarouge, son complice, Jari Louhelainen, qui accepte de l’aider sur son temps libre, découvre des traces de sperme sur le châle, probablement celui du meurtrier, ainsi que des cellules de rein, appartenant vraisemblablement à la victime, Catherine Eddowes. Il parvient à extraire plusieurs ADN dit mitochondriaux.

Une descendante de la victime, Karen Miller, qui avait témoigné dans un documentaire sur les victimes de l’Eventreur, accepte de fournir un échantillon de son ADN : il concorde avec l’une des six empreintes trouvées sur l’étoffe.

"Il s’agissait d’une percée étonnante. Nous savions maintenant que le châle était authentique, qu’il était sur les lieux du crime en septembre 1888, et avait été éclaboussé par le sang de la victime", se réjouit Russel Edwards dans le "Daily Mail". "Rien d’autre n’a jamais été lié scientifiquement à ??la scène de l’un des crimes."

"Nous avions coincé Aaron Kosminski"

En 2012, les enquêteurs finissent par trouver "des cellules survivantes" d’épithélium, le tissu qui recouvre les organes. Elle proviendrait de l’intérieur de l’urètre du tueur.

En tant que principal suspect, l’histoire de la vie de Aaron Kosminski est connue depuis longtemps et Russel Edwards finit par retrouver une jeune femme (dont l’enquêteur amateur souhaite protéger l’identité), descendante de la sœur du suspect, Matilda Kosminski, qui accepte également de fournir son ADN.

Le résultat permet alors de démasquer l’éventreur : "J’étais bouleversé. Sept ans après avoir acheté le châle, nous avions coincé Aaron Kosminski."

"Sans doute un grand nombre de livres et de films vont désormais sortir spéculant sur sa personnalité et sa motivation. Je n’ai pas envie de le faire. Je voulais apporter de vraies réponses à l’aide de preuves scientifiques", conclut Russell Edwards. "Je suis submergé par le fait qu’après 126 ans, j’ai résolu le mystère."


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