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M. Nétanyahou exige une reconnaissance « claire » de l’Etat d’Israël par Téhéran

jeudi 9 avril 2015

Jérusalem, correspondant

Cela ressemble à l’ouverture d’un nouveau front diplomatique. En exigeant la reconnaissance de l’Etat d’Israël par Téhéran, Benyamin Nétanyahou souhaite déplacer le débat sur le dossier nucléaire iranien. « Tout accord final devra inclure la reconnaissance claire et sans ambiguïté par l’Iran du droit à Israël d’exister », réclame le premier ministre israélien dans un communiqué diffusé vendredi 3 avril. Il tentera sans doute tout pour imposer cette condition d’ici au règlement définitif de l’accord le 30 juin.

Le chef de l’exécutif israélien avait déjà rendu publique une partie de sa conversation avec Barack Obama. Il a répété, dans un communiqué ce vendredi, sa « vive opposition » à ce compromis qui « menace l’existence d’Israël ». A cette occasion, M. Nétanyahou a demandé une nouvelle fois la révision de l’accord-cadre conclu à Lausanne sur le nucléaire iranien.

Le sujet a été débattu par le cabinet de sécurité israélien, réuni en urgence, vendredi. Les principaux ministres israéliens ont voté à l’unanimité leur opposition au texte tel que présenté actuellement. Une position symbolique : Israël, qui ne participe pas aux négociations en Suisse, ne pourra pas influencer directement l’accord.

L’accord-cadre de Lausanne résonne comme une défaite personnelle pour M. Nétanyahou alors qu’il avait manifesté de longue date son hostilité à un compromis entre la communauté internationale et l’Iran. Le premier ministre israélien avait mené la fronde jusqu’à Washington en prononçant, début mars, un discours devant le Congrès, sans en avertir au préalable l’administration américaine. Mais ses appels n’ont pas été entendus.

Après l’annonce de Lausanne, certains de ses ministres n’avaient pas hésité à menacer directement Téhéran. Yuval Steinitz, le ministre israélien du renseignement, avait indiqué, le 2 avril, ne pas exclure l’hypothèse d’une opération israélienne contre l’Iran. « Si nous n’avons pas le choix, nous n’avons pas le choix », avait assené ce proche du premier ministre, réaffirmant : « L’option militaire est sur la table. »

La presse peu convaincue

Une stratégie écartée par le chef de l’exécutif. Du moins pour l’instant. « La guerre n’est pas une alternative à cet accord. Il existe une troisième possibilité : rester ferme, accroître la pression sur l’Iran jusqu’à ce qu’on parvienne à un compromis satisfaisant », veut croire Benyamin Nétanyahou.

Son ancien rival au poste de chef du gouvernement, Isaac Herzog, a eu beau jeu, vendredi, d’exiger que le texte final stipule l’engagement de l’Iran à ne pas produire l’arme nucléaire. « Il faut protéger les intérêts stratégiques israéliens », a exigé sur sa page Facebook le dirigeant du Parti travailliste.

La presse israélienne s’est montrée, dans son ensemble, peu convaincue par le compromis sur le nucléaire iranien. Les journaux conservateurs ont accusé Téhéran d’avoir gagné « un jeu de fripouille », comme le résume le Jerusalem Post dans son édition de vendredi. Le journal gratuit le plus lu du pays, Israel Hayom, accuse, lui, la communauté internationale d’être responsable de cette « erreur historique ».

Certains titres relativisent malgré tout les conséquences jugées dramatiques de cet accord-cadre. Le journal de gauche Haaretz, qui a étudié en détail le texte, y trouve « de nombreux aspects positifs » avant de conclure que « ce n’est pas un si mauvais accord ». – (Intérim.)

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/04/04/m-netanyahou-exige-une-reconnaissance-claire-de-l-etat-d-israel-par-teheran_4609759_3218.html#KYIQ1HlA2W5Qo1yK.99


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