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9 décembre 1600. Lors de leur nuit de noces à Lyon, Henri IV saute sur la timide Marie de Médicis.

mardi 9 décembre 2014

Pas de pitié pour la vierge italienne qu’il retrouve deux mois après leur mariage célébré par procuration à Florence

Le 9 décembre 1600, le roi Henri IV encaisse enfin son dû. À Lyon, il initie sa deuxième épouse aux plaisirs du sceptre royal. Prostate ou pas, celui-ci est toujours aussi efficace. Dieu sait pourtant si Henri l’a usé en de multiples occasions avec des catins comme avec des duchesses. Le brave homme n’est pas bégueule pour un sou. Il est de la race des DSK... Mieux, Marie de Médicis lui rapporte une dot de 600 000 écus d’or. C’est bien la première fois qu’il se fait payer pour dépuceler une vierge... Mais le Vert Galant n’a pas attendu sa vierge florentine pour jouir : sa jeune maîtresse du moment, la marquise de Verneuil, se débrouille fort bien en la matière. S’il a répudié sa première épouse, la reine Margot, c’est qu’elle a été incapable de lui donner un héritier. Dans un premier temps, il avait voulu épouser la merveilleuse Gabrielle d’Estrée qui lui avait déjà donné trois enfants, mais celle-ci est morte subitement le 10 avril 1599 (cliquez ici pour notre éphéméride du 10 avril).

Mariage par procuration

Le mariage d’Henri IV et de Marie de Médicis est célébré le 5 octobre 1600 à Florence en l’absence du roi représenté par le grand écuyer, messire Roger de Bellegarde. En effet, le protocole de la cour de France interdit qu’un souverain se rende à l’étranger pour épouser sa promise. Sitôt la cérémonie achevée, la nouvelle épouse se met en route pour retrouver son chéri. Accompagnée par une suite de deux mille personnes, elle débarque en bateau à Marseille, où, à sa grande fureur, elle constate que son époux royal lui a posé un lapin. Il n’est pas venu l’attendre sur le quai, pas plus qu’il ne lui a fait parvenir un bouquet de fleurs par Interflora... Il prétexte qu’il est retenu par la guerre qu’il mène en Savoie. En fait, la marquise de Verneuil a débarqué à Grenoble, où son amant royal loge, pour lui faire une scène effroyable à cause de son mariage avec la "banquière italienne", comme elle surnomme Marie de Médicis. La petite garce de 21 ans sait y faire avec les vieux de 47 ans. Briefée par Karine Le Marchand, elle l’injurie, lui hurle dessus, devient complètement hystérique, puis se donne. Elle se fait "tour à tour voluptueuse, mutine et brûlante comme l’enfer, elle le tenait par la barbichette". Henri n’est pas de taille à résister. Pour la calmer, il est prêt à tout lui donner. C’est ce qu’elle voulait.

Mais de royal époux, point

Pendant que son époux subit les assauts de sa maîtresse, la "banquière" remonte la France pour atteindre Lyon, où Henri lui a donné rendez-vous. Elle est toujours furieuse ; à Avignon, elle menace même de faire demi-tour. Finalement, le dimanche 3 décembre, elle arrive à Lyon, la ville la plus italienne du royaume. Les habitants lui font une réception fastueuse. Tous les corps et les ordres de la cité l’accueillent triomphalement à l’entrée de la ville. Même les joueurs de l’OL lui font une haie d’honneur... Mais de royal époux, point. Il n’est pas encore arrivé. Elle se désole, elle s’impatiente. Henri, pour l’amadouer, lui fait parvenir un magnifique collier de diamants valant 150 000 écus. À peine si elle l’accepte.

Pierre Matthieu, historiographe d’Henri IV, note : "Elle attend le roi huit jours, avec l’impatience que lui pouvait donner ce louable défi de voir celui qu’elle avait aimé sans le voir, à qui elle s’était donnée sans le connaître, et avait juré fidélité conjugale à Florence, tandis qu’il était en Savoie." Le samedi 9 décembre, vers 15 heures, on lui apprend que son époux a embarqué sur le Rhône. Il devait être à Lyon le soir même. Quand elle soupe, un gentilhomme vient la prévenir que le roi n’est plus qu’à une lieue de la cité. Elle en perd l’appétit, devient pensive. Enfin, elle va connaître son époux. Il est un peu vieux, mais qu’importe l’âge, il a fait d’elle la souveraine d’un des plus grands royaumes d’Europe. Il paraît qu’il est un peu porté sur la chose, mais elle accomplira son devoir.

Froide comme la glace

En fait, ce rusé d’Henri est déjà dans la place avec son ami Rosny. Il a pénétré incognito dans l’archevêché où elle loge afin de l’observer sans qu’elle le voie. Il la trouve à son goût, mais ne se dévoile toujours pas. Il attend qu’elle se retire dans sa chambre avec sa fidèle Léonora Dori (la fameuse Galigaï) pour la rejoindre. La reine se jette dans une profonde révérence, lui baise la main. Le roi "l’enlève de terre", lui adresse quelques mots de bienvenue avec son haleine aillée, l’embrasse à plusieurs reprises. Devant la cheminée, il lui raconte son voyage, décrit ses récentes batailles, mais elle entend mal le français et lui n’est pas meilleur en italien. Il finit par se retirer pour souper.

Après s’être restauré, Henri se présente à nouveau à la chambre de son épouse pour lui annoncer qu’il compte profiter de sa nuit de noces le soir même. La jeune femme a un mouvement de recul. Déjà ? Est-elle vraiment sa femme devant Dieu ? Le mariage n’a eu lieu que par procuration. D’une voix timide, elle demande s’il ne vaudrait pas mieux attendre le légat du pape chargé de leur donner sa bénédiction avant de consommer leur mariage. Henri, qui a tout prévu, lui tend alors un mot signé par le pape attestant que le mariage est entièrement valide depuis la cérémonie de Florence. La bénédiction du légat n’étant qu’une formalité facultative. La reine, écrit un observateur italien, devient "froide comme la glace". Elle se met à trembler, semble terrorisée ! Le bon Henri s’en trouve émoustillé. Il pense à son ami René le Québécois lui narrant sa nuit de noces avec la petite Céline...

Tous deux ravis de leur nuit

Les servantes de Marie l’entourent, veulent la réchauffer, la voyant si tremblante. Le roi les écarte, leur faisant signe de sortir. Les valets referment les portes. Le roi et la reine restent seuls, l’une tremblante de peur, l’autre de plaisir. Par la fenêtre, il lui montre le Rhône : "Ce petit flot est rempli de loutres", lui dit-il pour tenter de l’apaiser. Ce qui se passe cette nuit-là demeure un mystère. En tout cas, le Vert Galant a sûrement fait honneur à son surnom, car, le lendemain matin, tous deux paraissent ravis de leur nuit. Elle comme lui. Le 17 décembre, le légat, enfin arrivé, donne sa bénédiction. Les fêtes du mariage se poursuivent durant un mois. Chaque soir, Henri chevauche sa poulinière italienne. Hardi, mon gaillard ! Il ne tarde pas à la mettre enceinte, puisque le futur Louis XIII naît le 27 septembre suivant, ce qui place sa date de conception autour du 27 décembre. Dès le 15 janvier, le roi répand la nouvelle, fier comme un coq d’avoir mis la poule au pot.

Ce qui n’empêche pas Henri de retourner vite auprès de la marquise et d’autres maîtresses. Son épouse, très dévote, indolente, nonchalante et surtout très jalouse, perd rapidement de ses charmes à ses yeux. Il écrit à Sully : "Je ne trouve ni agréable compagnie, ni réjouissance, ni satisfaction chez ma femme..." Le roi précise encore : "Je suis contraint de dépit de la quitter là et de m’en aller chercher quelque récréation ailleurs."
C’est également arrivé un 9 décembre
1997 - Le tableau Sur les planches de Trouville de Claude Monet est vendu 8,6 millions de dollars.

1992 - La princesse Diana et le prince Charles décident de se séparer, sans divorcer.

1990 - Lech Walesa est élu président de la Pologne.

1987 - Début de l’Intifada dans les Territoires occupés.

1984 - Dernier concert en famille des Jackson.

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1968 - Douglas Engelbart et son équipe font la démonstration de la première souris d’ordinateur.

1917 - Après le retrait des Turcs, Jérusalem s’offre aux troupes britanniques.

1905 - Loi de séparation des Églises et de l’État en France.

1903 - Le parlement français rejette unanimement l’égalité politique et par là même le vote des femmes.

1777 - Rétablissement du mont-de-piété à Paris.

1531 - La vierge de Guadalupe (Mexique) apparaît pour la première fois à l’Indien Juan Diego


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