MosaikHub Magazine

Russie : Mistral, tempête en vue !

samedi 22 novembre 2014

À croire les Russes, les cartons d’invitations sont arrivés. Rendez-vous à Saint Nazaire pour prendre livraison du premier bâtiment Mistral le 14 novembre. Au passage, le navire sera rebaptisé Vladivostok et repartira avec pavillon russe. À ceci près que le bon de livraison n’a pas été tamponné par le président de la République. Tous à vos postes, gros temps en vue.

Avant l’heure c’est pas l’heure, et après l’heure c’est trop tard. Comptez sur les Russes pour vous le rappeler. En annonçant que la livraison du premier des Mistral aurait lieu le 14 novembre, Dimitri Rogozine met un sérieux coup de pression aux Français. Le choix sera fait par François Hollande courant novembre disait Jean Yves le Drian, son ministre de la Défense et ami. Et pour le coup, le choix est cornélien.

Hypothèse 1 : la France livre ses bateaux. Et là il va falloir faire un sacré numéro de communication. Quand il décide de suspendre la livraison début septembre à la Haye, François Hollande en fait une question de principe. Des observations militaires prouvent que les Russes s’impliquent directement dans les combats à l’Est de l’Ukraine. Impossible d’être le fournisseur militaire d’un pays À qui l’on essaye de tordre le bras. Sans compter que les Américains répètent À tout va que la France joue double jeu. Au sommet de l’Otan, donc, François Hollande suspend la livraison. Sur le fond ça ne change rien (la date prévue par le contrat est le 31 octobre, le bateau est prêt) et ça permet de se donner des airs méchants. Depuis, sur le terrain rien ne s’est arrangé. Le cessez le feu est violé tous les jours et dimanche prochain des élections dans l’Est de l’Ukraine vont être organisées par les séparatistes. Moscou a déjà dit qu’il reconnaitrait les résultats. Poutine maintient donc sa ligne. Soutien de fait aux insurgés du Donbass. Livrer les bateaux reviendrait donc à contredire la posture prise en septembre et à s’asseoir sur des principes posés comme intouchables.

Hypothèse 2 : la France bloque ses bateaux. Constatant que la situation sur le terrain ne s’arrange pas vraiment et que la stratégie de Poutine reste d’aller vers une partition de fait de l’Ukraine, Hollande peut décider de tout bloquer. Mais là ça couterait cher. Les Russes menacent d’un recours juridique qui pourrait couter jusqu’à 2 milliards d’euros. Sans parler du signal envoyer à de futurs clients qui constateraient que la France n’est pas un fabriquant fiable. S’il ne faut vendre des armes qu’à des pays irréprochables, le marché va se réduire !

Vous l’aurez donc compris, aucun choix n’est bon. Ça va tanguer...

Olivier Ravanello sera dès ce dimanche 16 novembre aux commandes d’une nouvelle émission, "Vous Président", diffusée tous les dimanche à 21h sur i-Télé, qui répondra aux questions stratégiques internationales auxquelles la présidence de la République est confrontée chaque semaine.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie